En cette année 2023, l’éditeur français a décidé de sortir un nouvel épisode de l’une de ses franchises phares avec Assassin’s Creed Mirage. On retrouve donc Basim qui va tenter d’éliminer un bon nombre d’ennemis qui sèment le trouble au sein de Bagdad. Annoncé comme étant plus petit mais également plus court que ses prédécesseurs, il s’agit donc d’un projet hybride avant de certainement passer le témoin à un épisode plus important. Après avoir traversé les toits de la capitale irakienne pendant plusieurs heures, découvrez si cette balade fut aussi douce qu’elle en a l’air.
Test réalisé sur PS5 et PS4 grâce à une copie numérique (Version Deluxe) fournie par l’éditeur
Le mirage d’une profonde corruption
Quelques semaines après notre preview, nous avons eu l’occasion de retrouver Basim, un voleur désormais devenu assassin dans la confrérie de Ceux qu’on ne voit pas. Doté d’aptitudes physiques exceptionnelles, notre personnage est toujours aussi agréable à diriger. Entre grimpette sur les tours pour synchroniser notre carte, fuite des gardes qui nous ont désormais à l’œil ou nage dans les profondeurs de Bagdad, notre protagoniste est multitâche et s’adapte donc à toutes les situations. Petit changement néanmoins comparé aux épisodes précédents et non des moindres : il est désormais impossible de grimper sur toutes les parois comme si nous étions l’homme-araignée (bonjour Assassin’s Creed Valhalla qui nous permettait de grimper des murs tout lisses). Il faudra ainsi bien analyser les différentes prises de chaque mur pour pouvoir grimper et atteindre le haut d’un bâtiment. Un changement agréable et qui apporte un plus non-négligeable à l’expérience, mais n’ayez crainte, les prises sont nombreuses et vous ne trouverez aucune difficulté à atteindre le haut d’une tour ou d’un immeuble. Doté d’un gabarit assez proche de celui de Bayek, le déplacement de notre personnage est assez léger et ces mouvements sont plutôt fluides, l’impression de lourdeur est donc assez peu présente. Comme d’habitude, il se peut que vous montiez sur des murs alors que cela n’était pas voulu, mais rien de bien dramatique.
Si vous n’avez pas joué à l’opus précédent, vous ignorez sûrement de nombreuses choses au sujet de Basim, personnage qui apparaît dans Assassin’s Creed Valhalla. Nous vous conseillons donc d’y prêter potentiellement attention avant de démarrer votre partie d’Assassin’s Creed Mirage, bien que cela ne soit pas obligatoire pour comprendre le pitch du nouvel épisode (les faits se déroulent 11 ans avant ceux de Valhalla). Membre de Ceux que l’on ne voit pas, Basim n’a qu’un seul but : rendre justice à la ville de Bagdad en éliminant tous les membres de l’Ordre qui sèment le trouble dans la capitale irakienne. Un pitch de départ, il est vrai, assez courant pour la franchise, mais il faut dire que l’histoire et son dénouement nous ont bien tenus en haleine pendant nos heures de jeu. Avec une multitude de petites anecdotes aux épisodes précédents, les fans seront ravis de retrouver un opus où les assassinats sont au cœur du projet. En effet, nous avons plutôt utilisé une approche discrète avec la vision d’aigle (ainsi que notre aigle pour analyser la zone et marquer certains ennemis) pour tenter de semer le trouble dans les différents territoires.
Il est cependant toujours possible d’y aller de front mais il faudra être bien concentré, car plus les ennemis sont nombreux, plus il sera difficile de survivre : nous vous préconisons donc de recruter quelques vaillants soldats à l’aide de jetons pour vous aider dans ces duels. Comme d’autres épisodes, le système de réputation est de retour dans Assassin’s Creed Mirage et soigner son image est très important au sein de la ville de Bagdad. Plus votre comportement sera répréhensible, plus les gardes seront attentifs à vos pas dans la cité irakienne. Pour modifier votre image, l’arrachage sauvage de diverses affiches de recherche ou payer un crieur public seront nécessaires pour retrouver de la sérénité dans vos déplacements.
Pour les combats au corps à corps, Ubisoft reprend le solide travail effectué précédemment, avec néanmoins quelques variantes : la touche R1 pour une attaque légère (en maintenant cette même touche, une attaque puissante a lieu), la touche L1 pour parer et carré pour esquiver. En cas de parade parfaite, votre ennemi sera étourdi et l’exécution sera très souvent immédiate car la défense de l’adversaire aura été percée. Infligeant pas mal de dégâts à chaque coup reçu, il sera obligatoire de consommer vos élixirs pour regagner instantanément votre vie. Un système de combat qui fait le travail et qui va donc à l’essentiel, vous ne devriez pas être mis en difficulté si vous paramétrez le jeu en mode normal. Comme les précédents épisodes, l’intelligence artificielle n’est pas le point fort, notamment lors des phases d’infiltration où cette dernière aura du mal à vous repérer alors que le carnage est en route depuis un bon bout de temps. Le système de recrutement est donc à revoir du côté de la garde de l’Ordre. A noter qu’il existe entre cinq et sept ennemis différents : certains sont plus légers que d’autres, et les faiblesses sont donc bien différentes.
D’autres objets sont également disponibles et viendront dynamiser les combats : couteaux de lancer, sarbacane… et autres artifices que nous tairons pour ne pas vous gâcher la surprise et qui vous permettront de diversifier vos approches. Enfin, Basim dispose d’une capacité spéciale intéressante, bien que trop dévastatrice, avec la possibilité d’effectuer plusieurs assassinats simultanés en pressant un simple bouton. Via une jauge qui se remplira au fur et à mesure de vos assassinats, vous pourrez l’utiliser une fois remplie pour éliminer jusqu’à trois assassinats discrètement et sans vous faire repérer : il suffira donc de laisser la magie opérer une fois les cibles sélectionnées. Tout simplement présenté comme sa marque de fabrique par l’éditeur français, elle est bien pratique mais beaucoup trop surpuissante pour que cet atout devienne un point positif.
Ce qu’attendaient surtout les fans de la franchise, c’était de profiter d’un terrain de jeu à taille humaine qui va à l’essentiel. Aux faux airs de Constantinople dans Assassin’s Creed Revelations, fini la grande carte beaucoup trop vaste et imposante de l’aventure précédente, et bienvenue à un terrain de jeu nettement plus restreint mais beaucoup plus plaisant à parcourir tant les grandes étendues de sable sont assez peu présentes. Comme d’habitude dans les mondes ouverts de l’éditeur français, on retrouve de nombreuses activités : points de synchronisation, enquêtes, boutique, lieu de rassemblement, et nous en passons tellement il y a de choses à faire. Au final, la carte est découpée en six sections : cinq d’entre-elles constituent la ville de Bagdad et une très large zone s’apparente aux alentours avec pour le coup pas mal de champs, de déserts et d’endroits en tout genre à explorer avec de nombreux trésors à dénicher. Si vous ne souhaitez pas utiliser vos pieds, il sera toujours possible d’appeler votre monture (cheval ou dromadaire) pour parcourir plus rapidement la carte.
Et si vraiment vous souhaitez gagner du temps, vous avez toujours la possibilité d’utiliser le déplacement rapide vers les points synchronisés ou les refuges de Ceux qu’on ne voit pas. Pour conclure sur les petites nouveautés et si vous souhaitez disposer d’une expérience proche d’Assassin’s Creed premier du nom, il est possible d’appliquer un filtre bleu dans les paramètres graphiques du jeu : une fonctionnalité toujours sympathique qui ravira les fans de la première heure. Parmi les petites nouveautés intéressantes, la présence de la langue arabe apporte un petit plus à l’aventure, bien que nous ayons trouvé les doubleurs pas toujours très convaincants. Nous éviterons d’évoquer les voix françaises qui pour le coup sont hors-jeu avec une synchronisation labiale en difficulté.
Une structure qui plaira aux habitués
Si vous vous attendiez à un opus plus proche des premiers épisodes, Assassin’s Creed Mirage n’est peut-être pas le tournant tant attendu, bien qu’Ubisoft ait simplifié beaucoup de mécaniques de gameplay et notamment tout l’aspect RPG du titre. Fini les niveaux et les points d’expérience à la fin de chaque mission, vous pourrez débloquer des points de compétences à dépenser dans le menu correspondant pour profiter de nouvelles fonctionnalités mais cela ne va pas plus loin. Cet arbre de compétence est segmenté en trois parties : fantôme, ingénieux et prédateur, à vous donc de sélectionner les aptitudes qui correspondent le plus à votre façon de jouer (sachant que vous pourrez au final acquérir toutes les compétences). Pas de système de niveau donc, et de ce fait pas de restriction concernant votre équipement.
Dans les précédents opus, il pouvait être frustrant de ne pas utiliser tel ou tel élément car vous n’aviez pas le niveau requis, ici vous ne rencontrerez aucun problème. Déblocable en remplissant des missions, en ouvrant des coffres ou en vous rendant chez des marchands, les armes tout comme votre armure et votre dague devront être sélectionnées en fonction de votre style de jeu : chaque élément vous donne droit à un bonus, comme la possibilité de récupérer de la vie à chaque parade parfaite ou encore de mieux résister aux coups si votre jauge de vie s’approche de la fin. Améliorable jusqu’à trois fois, ces éléments gagneront en puissance et offriront de nouveaux bonus contre quelques ressources. Une idée très appréciable et qui simplifie très largement la partie RPG du titre : les joueurs les moins habiles avec ce genre s’y retrouveront très certainement.
A l’instar de ce qu’il se faisait dans les précédents opus, Assassin’s Creed Mirage utilise la même boucle de gameplay, à savoir de l’exploration, de l’enquête et bien entendu, des assassinats. Pour vous résumer le fonctionnement, il faudra vous rendre à chaque guilde pour en apprendre plus sur une éventuelle personne qui sème le trouble à Bagdad. À partir de ce moment-là dans le menu Enquêtes s’ensuit plusieurs pistes à suivre qui conduisent généralement à aider quelques habitants dans leurs tâches pour qu’ils vous donnent des indices sur ce dangereux criminel. Une fois tous les indices récoltés, les intermédiaires de l’Ordre tués, il faudra désormais éliminer le personnage cible qui sème le trouble. Certaines de ces scènes disposent notamment de plusieurs scénarios et laissent la possibilité au joueur de choisir la façon dont vous éliminerez ce VIP (soudoyer les PNJ pour obtenir des informations essentielles, écouter discrètement certaines conversations, passer en force en recrutant des soldats, etc. pour connaître l’emplacement précis de notre cible). Au nombre de cinq en incluant le chef de cette confrérie, nous avons mis un peu moins de quatorze heures de jeu pour finir la trame principale, en effectuant quelques quêtes annexes ou en allant voler les divers habitants de Bagdad (précisons tout de même que cette durée correspond à un style de jeu assez direct et que le rédacteur en charge de ce test est un habitué de la franchise). En parlant de vol, les développeurs ont mis en place un petit QTE qui vous demandera d’appuyer en rythme sur X pour dérober quelques dirhams (ou autres) tout en discrétion : si vous vous loupez, les gardes ne seront pas bien loin pour vous faire comprendre que le vol c’est mal. Pour récupérer l’ensemble des collectables et finir les quêtes annexes (en résumé, finir le jeu à 100%), nous pensons qu’une trentaine d’heures sera nécessaire. Si les assassinats finaux sont stylés, on regrettera une boucle de gameplay beaucoup trop répétitive et déjà bien connue des opus précédents.
Disponible sur les consoles de dernière génération, mais également de la génération précédente, Assassin’s Creed Mirage ne fait pas de miracle techniquement parlant. Mis en place depuis l’épisode avec Eivor, le nouveau moteur graphique Ubisoft Anvil arrive au bout de ce qu’il peut proposer… du moins sur les consoles de dernière génération. Si sur PS4 le rendu est très appréciable pour une console qui date d’il y a dix ans, sur PS5 tous les problèmes rencontrés sont nettement moins excusables : entre le clipping prononcé, du tearing occasionnel, le popping à outrance lors des synchronisations ou lorsque nous sommes sur le dos d’un animal sans parler des textures vieillottes et des visages inexpressifs, il est urgent de changer de moteur de jeu. Pour le prochain opus, pourquoi pas utiliser le Snowdrop Engine qui sera notamment utilisé dans le prochain Avatar: Fontiers of Pandora (disponible exclusivement sur PS5, Xbox Series et PC).
Il en est de même pour les animations qui sont très semblables à Assassin’s Creed Valhalla, vous ne serez pas perdu en jouant à ce nouvel opus avec quelques approximations dans le déplacement des personnages que vous suivrez ou des collisions assez délicates avec la foule. Toutefois, la direction artistique reste tout de même d’un très bon niveau et sauve les meubles sur ce point. Assassin’s Creed Mirage dispose également de deux modes graphiques sur les consoles de dernière génération (pas de possibilité sur PS4 et Xbox One) : fluidité, notre mode favori en 60 FPS en faisant quelques concessions sur les graphismes ou réalisme qui cantonne le jeu à 30 FPS avec des effets de lumière et des textures nettement plus réussis (mais un framerate nettement instable avec de nombreuses chutes du nombre d’images par seconde). De notre côté, le fait de passer de 60 à 30 FPS fut un véritable enfer et pour une expérience beaucoup plus agréable, nous vous recommandons le mode fluidité sans aucune hésitation.
Dotés de plusieurs options d’accessibilité, les joueurs seront toujours contents d’alléger une interface de base toujours très chargée avec beaucoup d’informations. Si vous comptez prochainement investir dans une console de dernière génération, cet Assassin’s Creed dispose d’une mise à niveau PS5 gratuite en cas d’achat du jeu sur PS4 en version physique et dématérialisée, et même processus avec le Smart Delivery sur les consoles Xbox. Pour le transfert de sauvegarde, il sera possible de conserver toute votre progression peu importe les versions du jeu que vous utilisez grâce à l’utilisation d’un compte Ubisoft Connect (comme The Crew Motorfest). Comme à son habitude concernant partie sonore, Ubisoft rend une copie très propre avec des thèmes musicaux très réussis et un sound design très convaincant. Mention spéciale au thème principal qui est presque aussi bon que celui d’Assassin’s Creed Origins.
Verdict : 7/10
Véritable épisode de transition avant de passer un nouveau cap pour la franchise, Assassin’s Creed Mirage est un titre réussi qui souffre malgré tout d’un manque de nouveautés en reprenant de nombreuses idées de gameplay ou de mises en scène déjà utilisées dans les épisodes précédents. Néanmoins, notre voyage a été marqué par de très bons moments dans un terrain de jeu plus restreint qui va à l’essentiel et qui offre une très belle verticalité, élément perdu dans l’épisode précédent. Demandant entre 13 et 16 heures de jeu pour arriver à bout de la quête principale, les joueurs seront donc ravis de découvrir un titre qui va à droit au but, mais restent toujours dans l’attente d’un renouveau pour la franchise bien que ce ne soit pas le but premier de cet Assassin’s Creed Mirage.
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