Après nous avoir proposé les aventures de Shao Jun en Chine il y a plus de huit mois, Climax Studios est de retour avec un deuxième opus pour la trilogie Chronicles qui arrive en téléchargement, et bientôt en boite, sur nos consoles. L’occasion de découvrir, une fois encore, un nouvel assassin en mission dans un cadre inédit jusqu’ici pour les jeux de la franchise. Direction le sous-continent indien.
UNE TÊTE PAS SI MÉCONNUE QUE ÇA
Assassin’s Creed Chronicles: India nous emmène au XIXème siècle dans la peau d’Aarbaaz Mir, un membre – vous l’aurez deviné – de la confrérie indienne des assassins. Le jeune homme, qui se démarque par sa forte agilité, s’est déjà plus ou moins fait connaître dans l’univers d’Ubisoft avec le comic Assassin’s Creed: Brahman et le roman Assassin’s Creed: Underworld. Mieux encore, l’individu n’est autre que le père d’Henry Green et un très bon ami de celui des jumeaux Frye d’Assassin’s Creed: Syndicate. Le timing est donc assez bon pour cet épisode, puisqu’en se déroulant vers 1841, nous restons dans le sujet des colonies britanniques et évoluons dans une période qui marque les débuts du règne de la célèbre reine Victoria.
Mais laissons de côté la très large back-story de la série pour s’attarder sur ce qui nous intéresse ici : le jeu en lui même. Dans Assassin’s Creed Chronicles: India (que nous allons simplifier par « AC Chronicles: India »), Arbaaz a pour objectif de récupérer le diamant Koh-i-Noor dérobé par les Templiers anglais. Si ce joyau est si important, au-delà de sa valeur marchande, c’est parce qu’il s’agit ni plus ni moins d’un Morceau d’Éden. Comprenez, pour ceux qui ne sont pas habitués aux Assassin’s Creed, que l’objet a été conçu par la Première Civilisation et confère des pouvoirs surnaturels. À titre d’exemple, en se basant sur les précédents opus, ces fragments pouvaient fournir à leur acquéreur le contrôle mental ou encore un bouclier impénétrable. Inutile donc de justifier l’urgence pour notre assassin de ne pas laisser tomber cet artefact entre de mauvaises mains. Et il en va de même pour la boîte des Précurseurs, qui a d’ailleurs appartenu auparavant à Ezio et Shao Jun, la protagoniste du premier Chronicles. La tâche n’étant déjà pas assez ardue comme ça, Aarbaz devra également tout faire pour protéger ses proches menacés : son mentor Hamid et son amour, la princesse Pyara Kaur.
Énoncé ainsi, le synopsis d’AC Chronicles: India peut potentiellement laisser place à une bonne intrigue. Malheureusement, tout comme nous le reprochions justement à Chronicles China, la mise en scène de l’opus n’est marquante que dans ses belles mais rares illustrations doublées servant d’entractes entre chaque niveau. Il faut avouer tout de même qu’India est globalement encore plus réussi d’un point de vue artistique que son prédécesseur, ce qui est soit lié au temps d’attente ou bien simplement au lieu. Force est de constater que la vive palette de couleurs réussit bien à la dernière entrée de Climax Studios, qui arrive à retranscrire avec brio l’ambiance du pays. Un point qui concerne également les musiques, sonorités et doublages réussis.
UTILISER SON CHAKRA(M)
Qu’en est-il de la jouabilité ? Si vous découvrez les spin-off Chronicles avec cet écrit, il faut savoir que le joueur évolue ici en 2.5D, à l’instar d’Assassin’s Creed II: Discovery (Nintendo DS et iOS). Les missions sont composées, pour la plupart, d’un mix de phases d’action et d’infiltration où il faut faire de son mieux pour éviter le champ de vision des ennemis. Pour ce faire, Aarbaaz Mir dispose d’une panoplie d’aptitudes et surtout d’armes inédites – notamment des chakrams – pour espérer s’en sortir. Mais ne comptez pas « bêtement » réussir pour autant l’intégralité des parcours d’un simple tour de force, puisque la discrétion reste la meilleure des options possibles. Tout d’abord, car c’est le moyen d’obtenir le score le plus élevé qui soit, pour ensuite débloquer des améliorations. Mais également car le jeu se montre à notre bonne surprise plus pointilleux que China (dont nous avions regretté le manque de challenge). Une exigence qui donne un petit côté « die and retry », qui plaira ou non, à cet AC Chronicles: India. Notez par ailleurs que certains autres objectifs – voire niveaux complets – brisent de façon sympathique le rythme de l’aventure avec des séquences de rapidité, du déguisement ou une manière originale d’éliminer des gardes.
Pourtant, il y a cette impression qu’il manque quelque chose à ce Chronicles pour mettre tout le monde d’accord. Bien que plaisant, India traîne malheureusement toujours avec lui cette impression de répétitivité et de lourdeur au bout d’une longue session. La faute sans doute à un level-design linéaire, un manque de véritable scénario ainsi qu’une carence d’adrénaline qui se fait sentir à quelques endroits pour totalement accrocher. En attendant de réussir à exploiter tout le potentiel de ses idées, le studio affiche néanmoins sa volonté d’évoluer par rapport à Assassin’s Creed Chronicles: China.
La durée de vie n’en reste pas moins très honnête avec, en plus des missions de l’histoire, un mode Partie Plus et Difficile pour vous tenir en haleine si vous souhaitez tout débloquer ou obtenir un score plus élevé. Une des autres nouveautés principales réside aussi dans l’ajout de quelques jolies salles de défis chronométrés qui pousseront vos compétences à l’extrême. Pour l’avoir tenté, l’obtention de toutes les étoiles n’est pas aussi facile qu’il n’y parait, et prolonge l’expérience dans le cas où vous souhaiteriez obtenir le 100%.
VERDICT : 7/10
Assassin’s Creed Chronicles: India pousse l’expérience plus loin que le premier épisode avec une direction artistique plus détaillée et colorée, quelques possibilités supplémentaires ainsi qu’un challenge plus présent. Combats plus tendus, salles de défi inédites… Il est clair que Climax Studios exploite de mieux en mieux son potentiel même si la société britannique a toujours un peu de mal à atteindre son apothéose. La faute à un scénario qui reste sommaire et un manque d’adrénaline donnant malheureusement, là encore, une impression de lourdeur au bout d’une longue session de jeu. Assassin’s Creed Chronicles: India n’en reste pas moins un spin-off honnête, de part son originalité, que nous conseillerons avant tout aux amateurs de la série qui souhaitent en découvrir plus sur le père d’Henry Green (Assassin’s Creed Syndicate). Rendez-vous le mois prochain avec la conclusion de la trilogie qui nous emmènera en Russie.
Crick
12 janvier 2016 at 10 h 39 minMerci pour ton test Alexis, le détails est toujours au rdv, seule la note me chiffonne, par en rapport avec ta conclusion, j’aurai plutôt vu un 5.
alexizaki
12 janvier 2016 at 12 h 01 minC’est toujours délicat de trouver une note qui corresponde parfaitement. J’ai mis 7 comme j’estime qu’il reste plutôt sympathique et meilleur que China mais c’est le maximum que je peux lui accorder 🙂