Dans un premier temps dévoilé en tant que contenu offert aux détenteurs du season pass d’Assassin’s Creed Unity, Assassin’s Creed Chronicles: China est le premier jeu d’une toute nouvelle trilogie originale. Ces spin-off, téléchargeables exclusivement sur le PSN en format stand-alone, mettent en scène des assassins déjà discrètement introduits dans la franchise. On a ainsi fait le saut de la foi sur cet épisode, toujours édité par Ubisoft mais cette fois-ci développé par Climax Studios, à qui l’on doit notamment Dead Nation sur PS4/Vita ou Resogun sur PS3/Vita.
L’EMPIRE DU MILIEU
Introduit dans le court-métrage Assassin’s Creed: Embers, Shao Jun est une concubine qui était initialement destinée à épouser l’empereur Zhengde. Mais son destin en est tout autre après la mort prématurée de ce dernier. Découvrant la décevante vérité sur la corruption qui règne sur l’empire (dont la place du trône) par les Templiers, Shao va être accueillie par la Confrérie chinoise où elle y prêtera serment.
Le moment le plus marquant de sa vie est lui, encore plus sombre. Voulant mettre un terme à tous leurs opposants, les Templiers ont décidé d’entamer une extermination – voire un esclavagisme – pure et simple des Assassins implantés en Chine. Une tragédie à laquelle Shao Jun a eu la chance d’être l’une des dernières survivantes. Et elle ne compte pas, en tout logique, en rester là. En parvenant à voyager en Italie, Shao va suivre un entraînement avec le célèbre Ezio Auditore, qu’on ne présente plus, afin de revenir dans une quête de vengeance contée dans cet Assassin’s Chronicles: China.
Toujours placé sous un réel cadre historique – ici la dynastie Ming vers 1526 – Assassin’s Creed Chronicles: China peine à convaincre sur le plan scénaristique malgré une époque plutôt fascinante. Il faut dire que l’intrigue se révèle être trop cliché (l’idée de vengeance) pour accrocher et susciter un véritable intérêt. Aussi, la mise en place du décor est malheureusement assez sommaire avec qu’une poignée de lignes de dialogues, illustrées par de beaux dessins à l’aquarelle, avant chaque niveau.
Ce qui est déjà plus marquant dans ce nouvel Assassin’s Creed, c’est sa direction artistique qui se veut réussie et intéressante. Si le côté technique ne vole pas à des sommets pour de la PS4, les décors sont dans l’ensemble jolis et permettent au joueur d’être transporté dans ce pays qu’on surnomme l’Empire du Milieu. AC Chronicles : China donne cette envie de voir un jour un vrai titre principal s’implanter en Asie en démontrant le potentiel de ce cadre.
RIZ-EN N’EST VRAI, TOUT EST PERMIS
Il n’est plus question ici de monde ouvert mais de séquences en 2.5D. En guise de spin-off, AC Chronicles: China réinvente les codes de la série avec une vue qui n’est pas sans rappeler les deux jeux sortis à l’époque sur DS. Avec un objectif principal et un autre secondaire, les missions mènent le joueur dans des phases d’infiltration qui titilleront l’œil de ceux qui ont déjà touché Mark of the Ninja. Car si l’exploration est fatalement plus limitée qu’en 3D, la façon de progresser et d’achever les quêtes dépendra de votre manière de jouer. En effet, chaque phase de niveau se termine avec une note divisée en 3 titres, qui sont eux-mêmes divisés en 3 couleurs. Plus vous êtes discrets, plus vous obtiendrez de points et débloquerez de petites améliorations. Il est ainsi appréciable de voir que la discrétion est belle et bien récompensée là où se battre revenait au même. Exploiter au mieux les cachettes est donc primordial si vous êtes adeptes de scoring.
Bien sûr, il est toujours possible de s’engager dans des batailles, notamment lorsque les ennemis vous ont repéré. À vrai dire, Shao Jung a beau ne pas avoir une force colossale, elle bénéficie d’une flexibilité sans précédent grâce à ses talents d’acrobate. C’est pourquoi, par exemple, elle a décidé de remanier sa façon d’assassiner en déplaçant sa lame secrète dans sa botte. Vous pouvez donc démarrer des affrontements sans réelle crainte… car le challenge n’est pas assez de mise. Les combats manquent en effet de rigidité et permettent de s’échapper ou de triompher sans trop de difficulté à condition de ne pas être encerclé, l’IA n’étant pas des plus efficaces. C’est dommage, car AC Chronicles: China souffre déjà d’une certaine impression de répétitivité surement due à son level-design. Fort heureusement, le jeu est ponctué occasionnellement de phases de fuite qui cassent le rythme avec brio.
On termine sur un point qui a souvent été irréprochable dans les Assassin’s Creed: la durée de vie. AC Chronicles: China est composé de 12 séquences variant de 5 à 35 minutes. Selon votre aise avec la franchise, il vous faudra entre 5 et 7 heures environ pour terminer l’aventure tout en collectant les coffres et artefacts visibles sur la carte. Le titre possède un New Game Plus (nouvelle partie avec les améliorations et aptitudes acquises) et un mode difficile, tous deux déblocables à la fin, qui ne donnent pas nécessairement envie de tout recommencer. La rejouabilité se fera plus sur quelques niveaux spécifiques grâce à l’implémentation du scoring, comme dit plus haut, bien pensée. Le tout reste bien honnête pour un jeu PSN proposé à petit tarif.
VERDICT : 6,5/10
Assassin’s Creed Chronicles: China bouscule les codes de la franchise en proposant une aventure en 2.5D avec une belle direction artistique. Si le cadre et Shao Jun ont de quoi faire rêver sur un futur jeu principal en Asie, ce spin-off peine à se graver dans les esprits à cause d’une histoire trop bancale, des affrontements qui manquent de profondeur et un challenge douteux. C’est d’autant plus dommage, car AC Chronicles: China a dans le fond un concept intéressant et efficace qui favorise l’infiltration. Il n’en reste pas moins un titre sympathique proposé à un prix indicatif honnête de 9.99€. Qu’en sera-t-il des deux suites de cette trilogie ?
sylvain tremblay
22 avril 2015 at 23 h 22 minon dirait un jeu android
Crick
23 avril 2015 at 8 h 25 minj’ai eu exactement la meme impression, un jeu tablette/smartphone !!!!!
Crick
23 avril 2015 at 8 h 26 minAlex, que doit on comprendre sur ta derniere phrase, que pour ce prix on ne pouvait s’attendre à mieux? le rapport qualité/prix est justifié?