Presque 10 ans après le dernier opus de la série, la licence Armored Core revient d’entre les morts (ou de la casse automobile) avec un tout nouvel opus : Armored Core 6. Après de nombreux succès retentissants dans le monde vidéoludique avec des séries acclamées telles que les Dark Souls ou encore plus récemment, l’incroyable Elden Ring, nombreux sont les curieux et les curieuses à se demander ce que le dernier né des studios FromSoftware à sous le capot. Mesdames et messieurs, attachez vos ceintures, ça risque de secouer fort, très fort.
Test réalisé sur Xbox Series X grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Avant de commencer, il convient de préciser que nous n’avions jamais joué à un jeu Armored Core avant celui-ci et ce test a grandement été motivé par notre curiosité. FromSoftware ayant acquis une renommée méritée grâce à son expertise si particulière dans l’Action-RPG par le biais de ses derniers titres à succès, nous avons voulu nous confronter à Armored Core pour voir, si oui ou non, nous allions retrouver l’essence du studio dans ce jeu. Ainsi, il n’est pas question dans ce test de comparer Armored Core 6 à un Elden Ring ou encore à un Dark Souls car cela n’aurait aucun sens dans la mesure où les promesses, l’histoire et le gameplay sont foncièrement différents, mais plutôt, de voir si oui ou non, nous retrouvons son expertise derrière cette aventure mécanique.
Le chien
Bien que ce nouvel opus soit numéroté comme étant le sixième, il n’en est rien. En effet, plus d’une quinzaine d’opus ont vu le jour sous le nom d’Armored Core et celui-ci n’est nullement la suite d’une quelconque précédente itération. En effet, pour jouer à Armored Core 6, nul besoin de jouer aux précédents titres de la série, son histoire et son univers sont uniques. Le terme univers est cependant un bien grand mot puisque Armored Core 6 n’offre pas un monde ouvert, mais une succession de missions dans des zones délimitées. Néanmoins, et contrairement à son habitude dans ses derniers titres, le studio FromSoftware nous offre ici beaucoup d’informations sur l’histoire du jeu, et ce, dès le début de l’aventure.
Le jeu débute par une introduction à l’univers dans laquelle, une voix off décrit une époque lointaine, dans un système solaire en proie aux combats de mégacorporations et une planète qui en a fait les frais : Rubicon. Après la découverte du Corail, une ressource énergétique hautement performante et propre à cette planète, il y a de cela, plusieurs décennies. Rubicon avait alors été le théâtre de nombreux combats pour l’appropriation de cette ressource et ces derniers, on finit par engendrer un véritable cataclysme. Surnommée le feu d’Ibis, cette catastrophe a tout engloutie et consommée toutes les ressources de Corail. Et alors que tout le monde pensait que le Corail s’était tari depuis plus de 50 ans sur Rubicon, des échos de cette ressource ont refait surface et la planète qui était déjà ravagée, redevient le théâtre de nombreux combats entre les différentes mégacorporations.
C’est dans ce contexte que vous débarquez sur Rubicon en tant que mercenaire indépendant au service d’un maître qui vend vos services aux plus offrants. Affectueusement surnommé le chien par certains acteurs de cette aventure voire, par votre matricule 621 de par votre maître, vous devrez dans Armored Core 6, accomplir de nombreuses missions individuelles commanditées par plusieurs factions ou mégacorporations. Vous serez alors amené à réaliser des missions dans plusieurs camps et parfois même, à ruiner les efforts de votre mission précédente. Passer d’un camp à l’autre permet de mieux comprendre les intérêts et les objectifs des mandataires et c’est ainsi que, au gré des missions, le joueur découvre et comprend petit à petit ce qui se trame sur Rubicon.
Car oui, même si les raisons de votre présence sur Rubicon sont connues et bien que nous ayons évoqué, quelques paragraphes plus haut que le studio décrivait un cadre historique assez limpide et important pour ce jeu, AC6 possède tout de même de nombreuses zones d’ombre et celles-ci se laissent découvrir au gré de l’aventure et petit à petit. Après tout, vous n’êtes qu’un chien de chasse, pourquoi diable devriez-vous savoir pourquoi on vous a commandité ? Tout ce qui compte, c’est que le job soit fait.
Bien que cette absence de narration soit cohérente, nous aurions apprécié avoir davantage détails, dans les dialogues et surtout dans les cinématiques, car même si AC6 est volontairement avare sur ces dernières et sur les informations communiquées en rapport avec l’histoire, il aurait été intéressant d’avoir plus de richesses visuelles et informatives. En effet, les échanges entre les différentes parties prenantes du jeu prennent la forme de messages vocaux froids, déshumanisés et austères et ils sont souvent brefs et désorganisés puisque les missions peuvent se faire dans n’importe quel ordre. L’une des expertises connue et assumée des jeux FromSoftware réside en partie dans l’euristique, à savoir, faire comprendre quelque chose aux joueurs grâce à différents détails ou par des moyens détournés, des informations parfois capitales. Bien que ce soit un peu le cas dans AC6, nous avons trouvé que son histoire n’était pas assez riche en détails et que son univers aurait mérité d’être davantage étoffé. Elle n’en reste cependant pas moins très intéressante et captivante, seulement, FromSoftware nous a récemment habitué à mieux.
Boss rush
Fires of Rubicon offre différentes missions avec différents objectifs et différents boss. Pour parvenir à accomplir vos missions, vous devrez alors adapter l’équipement de votre mecha à chaque situation et ce, grâce aux (très) nombreuses armes et pièces d’armure que propose le jeu. Disons-le, AC6 est un jeu exigeant dans lequel, certains boss sont de véritables plaies tant ils donnent l’impression de faire face à un mur infranchissable, comme ce fût notre impression face à Balteus qui nous demandâmes près d’une cinquantaine d’essais avant de trouver la bonne combinaison pour parvenir à le vaincre. L’optimisation de son équipement n’est donc pas une option dans AC6 et se place comme une mécanique essentielle au gameplay du jeu au même titre que l’échec. De plus, de nombreux boss ont plusieurs phases, il faudra ainsi les combattre à plusieurs reprises afin de, petit à petit, connaître tout l’éventail de leurs attaques.
Ainsi, le gameplay de Fires of Rubicon suit fidèlement les préceptes qui ont fait le succès des précédents titres de FromSoftware, offrant une expérience riche en personnalisation et en action. Les phases de combat sont souvent très nerveuses contre les boss alors que les ennemis basiques sont, quant à eux, très souvent une formalité. Cependant, les ressources sont rares dans AC6 et il convient de préserver habillement ses munitions pour ne pas tomber à court de cartouches en cours de route. Il existe différents types de dégâts et d’armes, les armes à énergies sont généralement illimitées en munitions, mais contrairement à la plupart des armes cinétiques, elles surchauffent. Il convient donc là aussi de choisir son équipement judicieusement.
Par ailleurs, au diable l’endurance ainsi que la garde/posture et bonjour à l’énergie et au vacillement. Les adeptes des souls l’auront compris, AC6 reprend là aussi des concepts essentiels aux jeux des FromSoftware et les mécaniques de combat sont assez proches à celles des autres titres du studio. La barre d’énergie vous limite dans vos déplacements et celle-ci est évolutive selon votre équipement. Le vacillement est quant à lui un état de paralysie temporaire qui survient après avoir reçu trop d’attaques dans un laps de temps relativement court. Il peut être infligé aux ennemis tout comme vous pouvez, vous aussi, le subir également. Durant celui-ci, le mécha est immobilisé et se voit infliger des dégâts critiques. Il faudra donc parfois favoriser la défense grâce à des armures lourdes au prix de la mobilité ou bien alors, préférer l’inverse, avec des équipements plus légers. Sans compter que le jeu offre des combats mutli-directionnels, aux sols et aériens.
Sans conteste, Armored Core 6 force le joueur à exploiter tout le potentiel des mechas et toutes les mécaniques qui s’offrent à lui pour parfaire sa technique. Que ce soit en affrontant plusieurs fois le même ennemi pour trouver la combinaison idéale permettant de le vaincre, ou bien, d’affronter des IA dans les arènes pour gagner des points d’OS à dépenser dans le hub centrale du jeu afin d’améliorer le système de votre AC. Un mode JcJ est aussi disponible dès la fin du 2e chapitre et vous permet de confronter votre mecha à ceux du monde entier. En somme, AC6 vous permet de vous améliorer par différents procédés et vous pousse sans arrêt à l’optimisation de votre mecha.
Rouler des mécaniques
Sur le plan visuel, Armored Core 6: Fires of Rubicon est véritablement beau et offre des panoramas à couper le souffle. Même si les zones jouables sont souvent vides et rapidement parcourues, l’univers dépeint est cohérent à la dystopie décrite. Renforçant ainsi le sentiment d’immersion dans l’aventure. De plus, l’ultra dynamisme constant des combats force presque le joueur à développer des réflexes parfois surhumains pour les surmonter. Cette difficulté laisse penser à s’y méprendre que le joueur n’est pas avec une manette en main, mais bel et bien à bord d’un mecha d’une dizaine de mètres de haut et de plusieurs tonnes. Enfin, nous aurions également aimé qu’une BO aussi riche que celles des précédents titres de FromSofware viennent renforcer ces différents sentiments immersifs dans AC6 mais, ce n’est malheureusement pas le cas. Armored Core 6: Fires of Rubicon a une bande originale intéressante, mais manque de diversité et de richesse.
Verdict : 7/10
Armored Core 6: Fires of Rubicon marque le retour de la franchise pour le plus grand bonheur de ses fans avec un gameplay repensé et des graphismes ainsi qu’une jouabilité revus pour l’occasion près de 10 années après le dernier opus. Malgré quelques lacunes au niveau de l’histoire et des dialogues, le jeu offre une expérience de jeu très riche en personnalisation et en action avec un gameplay grisant. Attention toutefois, Armored Core 6: Fires of Rubicon est un jeu exigeant et ne conviendra pas aux plus impatients car l’échec fait partie intégrante du gameplay. Dans AC6, FromSoftware reprend avec brio les mécaniques et l’essence même de ses récents jeux à succès et les intègres avec brio dans ce nouvel opus. Ainsi, nul doute que Armored Core 6: Fires of Rubicon saura ravir les fans de mecha, des jeux Armored Core, mais aussi, des jeux FromSoftware en général.
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