Ayant déjà réalisé une preview du titre Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy, il est temps de vous conter la suite de l’histoire et de juger cette nouvelle trilogy dans son intégralité par rapport aux jeux originaux, mais aussi vis-à-vis de Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy. Alors, est-il le digne successeur de l’iconique avocat, ou est-ce un pack dispensable à oublier très rapidement ? Prenez place à la barre et laissez-vous bercer par les magnifiques enquêtes d’Apollo Justice.
Test réalisé sur PC à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur
Que Justice soit faite… et 3 fois s’il vous plaît !
Déjà présenté lors de notre preview qui, pour rappel, nous donna l’opportunité de découvrir les 2 à 3 premiers épisodes des différents jeux, Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy est la suite de la très bonne trilogie sur Phoenix Wright. Comme vous vous en doutez, cette compilation de 3 titres très connus des fans s’axera autour du héros principal Apollo dans : Apollo Justice, Dual Destinies et Spirit of Justice. Petit point important à noter, les deux derniers jeux offriront chacun un épisode supplémentaire, totalement différent de la trame principale, permettant de découvrir de nouveaux personnages mais aussi de continuer à développer les relations entre les héros. Ainsi, vous suivez Apollo dans sa quête de justice accompagné de son mentor, Phoenix Wright, ayant perdu son badge lui permettant d’exercer sa profession. Pas de panique, le grand avocat reviendra défendre les opprimés auprès de son élève et ajoutera aussi sa fille et une autre personne du nom d’Athena Cykes comme personnages importants pour résoudre les différentes enquêtes.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les trames de chaque jeu, nous vous invitons à vous référer à notre preview déjà réalisée. Dans ce test, nous détaillerons plus en profondeur les aspects généraux de la trilogie ainsi que les améliorations apportées vis-à-vis des titres originaux.
Avant de se lancer corps et âme dans l’analyse du jeu, notre premier réflexe fut de fouiller dans les options et ainsi régler divers paramètres sujets à rendre notre expérience de jeu plus agréable. Nous avons alors pu, par exemple, choisir librement les langues pour les textes et pour les voix. Il est important de noter qu’un doublage français de grande qualité a été réalisé pour l’ensemble de la compilation, offrant ainsi une exclusivité avec un doublage dans la langue de Molière pour les titres Dual Destinies et Spirit of Justice, ce qui n’était malheureusement pas disponible lors de la sortie de la trilogie de Phoenix Wright, que ce soit pour le texte ou le doublage, mais nous y reviendrons. D’autres options assez pratiques sont proposées comme celle de désactiver les vibrations, et il y en a beaucoup, ou encore les flashs, sur ce coup-là aussi il y en a énormément. De même, le jeu donne la possibilité de cacher ou non le texte ainsi que le guide des commandes. L’ajout d’un mode Autoplay, permettant au jeu d’avancer automatiquement, est proposé. Cependant, nous vous conseillons vivement de le désactiver pour être sûr de ne rater aucun dialogue ou indice lors des interrogatoires. Pour finir, un mode Histoire est aussi de la partie, rien à voir avec un mode de jeu, mais il s’agit bel et bien d’une option visant à résoudre pour vous les enquêtes et ainsi de simplement profiter de l’histoire, telle une petite série à regarder au creux de votre canapé. À noter toutefois que si vous activez ce dernier mode, certaines distinctions ou trophées ne vous seront pas alors accordées, aussi bien sur votre client Steam qu’à même le jeu. Lors de notre test, nous avons malheureusement dû effectuer l’ensemble du jeu en mode fenêtré, aucune option de plein écran n’est alors proposée à l’heure où nous vous écrivons ses lignes pour la version PC.
Il est temps de lancer le/les, jeu(x). Tout d’abord, vous pourrez les commencer dans l’ordre que vous le souhaitez, mais aussi de recommencer comme bon vous semble les différents épisodes lorsque ceux-ci seront résolus. Un petit ajout sympathique comparé à la première trilogie de Phoenix Wright. Dans l’ensemble, le principal point noir viendrait ici du traitement entre le titre Apollo Justice et les deux autres. En effet, Apollo Justice offre alors une remastérisation de son style 2D tandis que les autres sont remastérisés en 3D. Peut-être était-ce ici un choix artistique pour garder l’essence du jeu original, mais il aurait été sympathique de tout uniformiser ou alors proposer une option, sachant que l’ensemble des modèles étaient déjà modélisés. Déjà présente dans Phoenix Wright, la remastérisation en 2D rend les personnages un poil lisse et terne lorsqu’on les compare avec le pixel art de l’époque. Toutefois, le travail est d’une très grande propreté aussi bien en 2D qu’en 3D, nous donnant des animations fluides et cartoonesques à souhait, à la manière d’un Lupin III: the First de 2019. Sans rentrer dans les détails de chaque histoire, la courbe de progression est ici très bien amenée. Démarrant alors la compilation avec Apollo Justice et ses mécaniques très classiques, pour poursuivre avec Dual Destinies et son système de pouvoir unique aux protagonistes. Le tout est très bien amené et facilement activable à l’aide d’une simple pression de la touche RB manette en main. Spirit of Justice ne sera alors qu’une continuité de ce que vous apprendrez alors dans les autres titres avec l’ajout de flashback et d’un système de retour dans le passé. Là où Apollo Justice reste assez sobre et discret, Dual Destinies et Spirit of Justice vous offrent des ajouts sympathiques comme des DLC, des costumes et même des cinématiques déjà présentes sur YouTube, mais en meilleure qualité bien évidemment.
Dans l’ensemble, les 3 titres sont assez faciles à comprendre et l’histoire se déroule parfaitement bien entre eux, proposant des enquêtes intéressantes et passionnantes. Mais, et il y a un mais, les énigmes peuvent sembler assez compliquées et pas forcément bien ficelées, surtout lorsque vous enchaînerez les épisodes les uns à la suite des autres où leurs difficultés sont parfois assez aléatoires. Un autre point de vigilance, et de surcroît péjoratif, est la possibilité de passer rapidement un dialogue en appuyant sur la touche B. Or, si vous avez le malheur de lire rapidement ou entre les lignes, et que vous avez la fâcheuse tendance à appuyer trop vite sur la touche, il se peut que vous passiez l’ensemble du dialogue lorsque celui-ci se décompose alors en plusieurs phrases. Manquant alors des informations importantes, car il est impossible de revenir en arrière ou de relire le dialogue déjà déroulé hors interrogatoire. Il aurait été sympathique de pouvoir avoir un historique des dialogues, comme proposé lors des procès, notamment lorsque ceux-ci ont un rapport avec les énigmes ou pour simplement bien comprendre l’histoire. Après avoir terminé les jeux, ou entre 2 épisodes, il est temps d’ouvrir les portes du musée et de sa caserne d’Alibaba, tellement l’éditeur Capcom a été généreux.
Fouillons dans nos archives pour trouver des indices
Ainsi, un mode entier nommé Musée est disponible au premier lancement, s’étoffant au fil de votre progression. Comprenant différentes sections avec, pour débuter, un hall d’orchestre nous permettant d’écouter les bandes originales complètes des trois jeux composées par : Noriyuki Iwadara, Toshihiko Horiyama, Hideki Okugawa, Shu Takumi, Akemi Kimura, Masakazu Sugimori et Masami Onodera, ainsi que 14 morceaux provenant du Ace Attorney 15th Anniversary Orchestra. De quoi se faire une bonne session d’écoute sur les 175 pistes disponibles, rappelant alors l’âge d’or de la DS où il nous était aussi possible de se servir de notre console comme baladeur. Même s’il est possible de choisir les différents arrangements entre orchestraux et musique de chaque jeu, il est dommage que les différents artistes ne soient pas crédités. Ce manque de crédits ne se limite pas à l’organisation des chansons par compositeur, mais aussi lorsque l’on joue la musique, aucune mention des auteurs n’y est stipulée. Capcom se rattrape dans les crédits de fin de chaque jeu en mettant bien en avant l’ensemble des artistes, développeurs, traducteurs et comédiens et comédiennes de doublages ayant participé à la création de ses remakes.
Le musée nous offre aussi une bibliothèque d’art avec quatre sections, chacune reprenant les titres d’Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy ainsi que le nouveau contenu ajouté par le jeu. Il est donc possible de visionner toutes les illustrations figurant dans chaque jeu, des illustrations clés, des artworks et keywork, l’ensemble des recherches pour les différents personnages présents dans les jeux, des fonds d’écran et toutes les cinématiques. L’ensemble des planches présentes dans cette section est un vrai régal pour les amateurs d’artbook, l’ensemble des illustrations et dessins présents est propre et sans bavure, nous permettant de nous plonger davantage dans la vision des artistes et de se rendre compte que certaines propositions de personnages auraient peut-être été plus intéressantes. C’est aussi dans le musée qu’il sera possible de choisir des costumes pour les titres Dual Destinies et Spirit of Justice, présentés ici comme des DLC aux titres. Même s’il s’agit simplement de cosmétiques, permettant de ridiculiser nos héros, seul le DLC Sengoku Basara n’est pas présent pour Spirit of Justice, offrant à l’époque une tenue Date Masamune à Phoenix Wright, une tenue de Sanada Yukimura à Apollo Justice et la tenue de Tokugawa Ieyasu à Athena. Précisons toutefois que les costumes choisis seront bien visibles lors de vos sessions de jeux sur les deux titres, mais n’auront aucune influence sur les dialogues des personnages. Ce dernier point aurait pu amener un petit plus et faire sourire les joueurs lors de leurs parties, ajoutant par la même occasion de la rejouabilité.
Mise en place, Moteur eeeettt Action !
Nous en parlions en début de test, cette trilogie marque l’arrivée de la traduction française aussi bien à l’écrit qu’à l’oral sur les deux derniers titres, n’ayant alors jamais reçu auparavant cette attention de la part de l’éditeur. Sur ce point-là, la traduction est parfaite, aucune faute d’orthographe n’est à noter et les noms des différents personnages, lieux et évènements ont le droit à des jeux de mots très bien choisis. Prenons l’exemple de Ted Tonate, ici devenu Alex Plausif dans Dual Destinies. Cette attention particulière démontre l’implication du studio et son sérieux lors de la création de ce pack, et petite cerise sur le gâteau, de nombreuses références à la culture française font leur apparition comme des clins d’œil à la tour Eiffel ou alors à un Aéroport très connu.
Avant de conclure, deux derniers onglets sont disponibles dans le musée, les Distinctions faisant office de trophée débloqué lorsqu’on termine un épisode ou alors des dialogues spécifiques, et le mode scène vous permettant de créer vous-même vos petites histoires et vos moments de jugements avec les personnages iconiques de la série. Sur le mode scène, il est possible de choisir parmi plusieurs lieux, que cela soit du tribunal, avec les designs de chaque jeu, ou encore l’extérieur de celui-ci. Du côté des personnages, on retrouve le panel d’expression de visage, d’interaction et le fameux OBJECTION. De quoi plaire aux fans de machinima, surtout avec la possibilité de mettre les personnages sur fond vert, ou encore pour de s’amuser pendant quelques minutes avant de ne plus jamais y toucher. Un ajout qui aurait clairement pu être laissé de côté mais où, il faut l’admettre, fait très plaisir venant de l’éditeur et de son attention envers les créateurs en herbes. Clôturant ainsi parfaitement la lettre d’amour à ce style mis de côté.
Verdict : 9/10
Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy est la compilation ultime de la série, proposant de nombreuses possibilités d’aborder l’univers de Phoenix Wright dans les meilleures conditions. Une belle petite pépite et une magnifique porte d’entrée au genre du visuel novel. Où l’ensemble des codes y est très bien respecté, avec une précision sur la traduction française, mais aussi de proposer un total de 7 langues, et une mécanique qui n’est pas démodée. Même si quelques petites choses avaient pu être améliorées, comme le mode fenêtré sur PC ou le fait de voir le coupable dès les premières secondes, il n’en reste pas moins une compilation à tester au moins une fois dans sa vie. Avec 45h de jeu au compteur pour clôturer les 3 jeux avec leurs DLC, vous avez de quoi faire en découvrant des personnages attachants, comme d’autres très énervants comme le journaliste et sa cravate. Disponible le 25 Janvier 2024 sur consoles et PC contre la modique somme de 49,99€. Vous savez ce qu’il vous reste à faire… si vous n’avez bien sûr aucune objection !
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