Cela n’a pas pu vous échapper : Tom Nook et ses acolytes, Méli et Mélo, reviennent très prochainement pour proposer aux joueurs une toute nouvelle aventure grâce à Animal Crossing: New Horizons, premier opus de la licence disponible sur Nintendo Switch. Attendu comme le Messie depuis sa première annonce officielle, le titre est sur toutes les bouches à tel point que les joueurs comptent les jours avant sa parution. L’attente touchant bientôt à sa fin, il est temps de faire un point sur ce qui vous attend grâce à toutes nos impressions sur ce nouveau titre Animal Crossing.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à un code numérique envoyé par l’éditeur
[…] En effet, quel moment merveilleux, ce début du premier après-midi où je reste seul dans la cabane ; je fais mon premier repas, ma première vaisselle, une petite sieste, et je me réveille pour percevoir le son délicieux du silence, du Paradis, le gargouillement de la rivière […]
Welcome to Nook Island
Changement de décor complet avec Animal Crossing: New Horizons. Exit le charmant village peuplé de nombreux habitants, bienvenue plutôt sur une île quasi déserte où tout doit être fait, construit et aménagé. Et bien entendu, vous l’aurez d’ores et déjà compris, il faudra évidemment mettre la main à la pâte. Contrairement à Animal Crossing: New Leaf, paru sur Nintendo 3DS, nous ne sommes pas le Maire de la ville dans ce nouvel opus. Pour autant, les responsabilités sont tout aussi grandes. En effet, dans New Horizons, nous sommes nommés à l’unanimité délégué(e) insulaire par nos chers voisins. Une appellation changeante donc pour des responsabilités et un pouvoir similaire. D’ailleurs, nous n’avons pas le temps de dire ouf que tout de suite l’aventure démarre : après avoir choisi la typologie de l’île, l’hémisphère dans lequel elle se situe et façonné notre personnage selon un système de choix d’apparence ressemblant à celui des Mii, nous devons sélectionner l’emplacement de notre tente (première habitation) et de celle de nos voisins. Ainsi, dès les premières minutes du jeu, nous avons vraiment l’impression que nos choix impactent le reste de l’aventure tant nous façonnons le tout selon nos propres goûts. Cela a d’ailleurs le don de nous plonger très rapidement dans ce nouvel opus et dans notre nouveau rôle de délégué insulaire. Et encore, ça ne fait que commencer. Il faudra retrousser ses manches tant il y a du pain sur planche… davantage que dans les anciens opus.
Autant dire qu’Animal Crossing: New Horizons fait partie de ce type de jeux qui n’a pas besoin d’une pléthore d’informations scénaristiques pour nous plonger dans un nouveau monde, pour lequel on ressent rapidement un sentiment d’appartenance. D’autant plus qu’il s’agit, comme pour My Sims ou Les Sims, d’un simulateur de vie. De ce fait, nous sommes vraiment le propre maître de notre aventure et cela se dessine encore plus que précédemment grâce aux innovations de gameplay de cet opus.
Une recette d’antan…
Depuis ces dernières années, on remarque souvent que les studios de développement se dirigent vers deux perspectives majeures différentes. D’une part, une refonte totale du gameplay d’un jeu grâce à un nouvel opus, à l’image d’Assassin’s Creed Origins qui reprend beaucoup à The Witcher 3: Wild Hunt. D’un autre côté, certains studios prennent plutôt le parti de peaufiner une recette déjà préexistante en ajoutant des nouveautés qui font sens. Animal Crossing: New Horizons correspond davantage à cette deuxième catégorie puisqu’on retrouve ce qui fait le sel de la licence tout en décelant de nouvelles features rafraîchissantes bien que non fondamentalement originales.
En effet, les joueurs et premiers fans de la licence ne seront pas trop dépaysés avec cet opus. Ils retrouveront notamment les nombreuses activités qui ponctuent nos journées dans ce monde : chasse, pêche, déterrer des trésors et fossiles, vendre et acheter divers items auprès des PNJ et dans les différentes boutiques. Dans la plupart des cas, ces éléments de gameplay permettent de rembourser nos dettes auprès du premier intéressé, Tom Nook. Comme beaucoup d’entre vous le savent probablement déjà, le but dans Animal Crossing est d’aménager sa propre maison et surtout améliorer son confort de vie. Pour ce faire, Tom Nook vous propose d’effectuer de multiples travaux d’agrandissement contre une certaine somme se comptant en milliers : 5 000 Miles Nook pour les frais d’installation, 98 000 clochettes, puis 198 000 clochettes et ainsi de suite. Son sens du capitalisme pouvant faire frémir par moments (rires). Oui, parce que comme nous avons pu le dire précédemment, l’objectif est de façonner notre propre île tout en agrandissant les multiples établissements et maisons pour faire de ce nouveau lieu un véritable havre de paix où il fait bon vivre.
Et que serait Animal Crossing sans Marie (et son verre de rhum), Tom Nook, Thibou et bien d’autres ? Pas grand-chose en réalité tant ces personnages aux bouilles aussi mignonnes qu’étranges par moments font la réputation de la licence. Ainsi, on retrouve bien entendu avec grand plaisir ces PNJ. Si comme votre fidèle servante vous avez joué aux premiers opus durant votre adolescence, vous ressentirez ce sentiment fabuleux : c’est en un sens comme rentrer chez soi après une longue période ailleurs. L’adage anglais « Home Sweet Home » prend tout son sens ici.
Évidemment, après des années et des années d’attente, les développeurs en charge de cet opus ne pouvaient décemment pas faire un copier-coller du gameplay des précédents titres pour cette version Nintendo Switch. Attendu au tournant par les nombreux fans, ils ont effectivement ajouté d’autres éléments et features pour les contenter. De ce fait, ils améliorent la recette d’Animal Crossing. Avec New Horizons, on retrouve la saveur de notre madeleine de Proust personnelle, avec ce je-ne-sais-quoi qui rend le tout encore plus savoureux que dans nos souvenirs.
[…] Comme Proust se délectant avec plaisir de sa madeleine, on joue à Animal Crossing: New Horizons avec gourmandise […]
… aussi savoureuse qu’ambitieuse
Comme nous nous retrouvons sur une île déserte, il y a nécessairement un léger, très léger, côté survie : il nous faut absolument construire des items à partir de ressources naturelles (branches d’arbre, pierres, pépites de fer, argile, etc.). C’est l’une des features les plus intéressantes et l’une des grandes nouveautés de cet opus : la partie crafting. Afin de pêcher, chasser ou déterrer des trésors, il faut se munir d’outils comme la canne à pêche, le filet ou encore la pelle. Tous ces outils nécessitent au préalable d’apprendre les plans adéquats et de récolter les ressources requises avant de se rendre sur l’établi de bricolage situé dans le Bureau des Résidents. Il convient également de noter que ces outils sont plus ou moins robustes et peuvent donc se briser rapidement s’ils sont construits avec des ressources primaires. Par ailleurs, cet établi nous permet de fabriquer différents meubles et éléments décoratifs. C’est un véritable plaisir que d’utiliser et créer des items de nos propres mains. Comme des enfants, on est très vite fier de nous-mêmes, en un sens. D’autant plus que ce sera toujours des clochettes qui n’iront pas dans la poche de Tom Nook (rires).
Les développeurs ne s’arrêtent pas pour autant en si bon chemin et poussent le plaisir un peu plus loin en couplant cette idée de crafting avec le terraforming. Comme présenté dans les multiples trailers et le dernier Nintendo Direct dédié à Animal Crossing, nous sommes amenés à façonner la typologie même de l’île grâce à l’application Remod’île. Cette feature supplémentaire, demandant pas mal de temps de jeu avant de pouvoir être débloquée, nous fait invariablement et forcément penser aux mécanismes de jeu de Minecraft, et ce n’est pas pour nous déplaire en réalité. Il est ainsi possible de construire des ponts pour rejoindre deux pans de terre séparés par la rivière, ou bien d’implanter des éléments décoratifs, de changer les sols, etc. grâce aux permis adéquats. Les plans sont d’ailleurs plutôt multiples et variés, ce qui permet à chacun de façonner l’île selon ses propres goûts. Ils implantent ainsi un aspect beaucoup plus bac à sable à la licence grâce à ce nouvel élément de gameplay. Et c’est d’autant plus plaisant qu’elle nous rend vraiment responsable de l’expansion de l’île et de son allure générale. On est très clairement le maître de l’aventure et de celle des autres PNJ. Un plus indéniable, donc. Par contre, on regrette que cette feature mette du temps à arriver dans le jeu, demandant de respecter plusieurs étapes avant d’être débloquée et surtout de nombreuses heures de jeu.
Et si déjà, via les différentes présentations, on pouvait se dire que le tout était assez ambitieux sur le papier, qu’en est-il en réalité ? Le constat tombe très vite après de nombreuses heures de jeu : ça marche vraiment bien une fois la Switch en main. Le fait de débloquer des éléments de gameplay au fur et à mesure de l’aventure, à l’image du terraforming, nous pousse à aller toujours plus loin. On va de surprise en surprise, tout en apprenant avec plaisir de nouveaux éléments de gameplay. Le tout favorisant grandement l’assiduité du joueur qui se verra récompensé pour la plupart des actions et étapes réalisées. En effet, au début de l’aventure, Tom Nook nous remet le NookPhone comprenant de nombreuses applications. L’une d’entre elles attire tout de suite l’attention, il s’agit du Miles Nook. À travers celle-ci, il est possible de récupérer des Miles Nook (monnaie in-game s’ajoutant aux clochettes) suite à la réalisation de multiples actions ou objectifs accomplis, comme « pêcher X poissons » ou encore « attraper X papillons ». Ainsi, en plus des objectifs majeurs tels que l’agrandissement de notre maison, notre aventure est ponctuée de missions sur le court, moyen et long terme. En aucun cas on ne prend tout cela comme des corvées car on se sent très vite récompensé et félicité de notre implication au sein de cette nouvelle communauté. En revanche, soyez prévenus. Comme nous l’avons mentionné précédemment, afin de découvrir l’ensemble du gameplay de cet opus, il faudra impérativement cumuler les heures de jeu. Cela peut en rebuter plus d’un, c’est certain.
D’autant plus que ces nouveautés s’accompagnent d’un certain peaufinage de la version originelle du gameplay : aménager sa propre maison devient beaucoup plus simple grâce à une vue du dessus, les boutiques sont plus fournies en objets et une cabine d’essayage a été ajoutée au magasin de vêtements des Sœurs Doigts de Fée. Et bien d’autres surprises vous attendent. Sans oublier la possibilité de jouer aussi bien en multijoueur local qu’en ligne. Si ce deuxième mécanisme n’est absolument pas novateur car déjà présent dans Animal Crossing: New Leaf, il est fortement appréciable. Grâce au multijoueur en local, jusqu’à 4 joueurs peuvent jouer ensemble sur une même île et importer les différents profils enregistrés sur la console. Quand on voit tout ce qu’il y a à faire dans cet opus, quelques mains supplémentaires ne sont absolument de refus. Comme avec Minecraft, on prend un grand plaisir à construire à plusieurs et à échafauder des plans d’aménagement. Plus on est de fous, plus on rit après tout. On le sait, le plus grand atout des jeux Nintendo, comparé au catalogue PlayStation 4 et Xbox One, est la possibilité même de jouer à plusieurs pour des soirées ou des après-midi bien sympathiques. Animal Crossing: New Horizons ne déroge donc pas à la règle au plus grand plaisir des petites familles et groupes d’amis. Et si vous ne vous sentez pas d’humeur, vous pourrez tout de même partir découvrir de nouveaux horizons et îles grâce à l’aéroport Dodo et aux tickets Miles.
Ainsi, on peut dire que l’essai est très clairement réussi. L’ensemble est cohérent et fonctionne parfaitement bien, nous invitant à revenir sans cesse sur le jeu malgré la répétitivité de la plupart des actions proposées. Animal Crossing: New Horizons, un peu comme ses aînés, est un jeu « chill » (si vous nous permettez l’anglicisme) sur lequel on revient incessamment au cours d’une seule et même journée, histoire de prendre une petite bouffée d’air frais dans un monde aussi édulcoré que charmant et reposant.
Un plaisir à l’état pur
L’univers d’Animal Crossing étant ce qu’il est depuis de nombreuses années, nous retrouvons tout ce que nous connaissons déjà quant à l’aspect visuel et sonore : une atmosphère agréable pour les yeux, des mélodies douces accompagnant à merveille notre aventure, une variété de personnages et de décors pour les intérieurs et extérieurs, les petites frimousses si particulières des PNJ. Le système de saison et de météo étant également toujours présent et changeant ainsi l’allure générale de l’île : au bord du printemps ou en plein hiver, en fonction de l’hémisphère choisie. Ça fonctionne toujours aussi bien et peut-être un peu plus car possédant un meilleur moteur graphique, la Nintendo Switch permet d’avoir un rendu moins pixelisé et plus lisse que dans les précédentes versions. À ce sujet, on notera aussi de très beaux effets de lumière, notamment dans le musée de Thibou, et à travers différents panoramas. Le rendu est par ailleurs tout aussi agréable et reposant en mode portable qu’en docké. Notons à ce propos que si jouer tranquillement à la Nintendo Switch dans les transports en commun, au fond de son lit, ou dans son canapé est généralement un pur plaisir, il l’est d’autant plus avec Animal Crossing: New Horizons dans les mains tant le jeu propose de très bons moments de détente.
Pour finir, un point nous semble important à relever. Étant un simulateur de vie à la Sims mais se rapprochant davantage d’un My Sims quant au visuel, Animal Crossing: New Horizons est surtout un très bon outil pédagogique. Car oui, les jeux vidéo, ce n’est pas forcément tuer tout le monde le plus rapidement possible ou des effluves de sang et de la violence à outrance. De nombreux titres ont déjà prouvé que le jeu vidéo est un très bon médium pour inculquer diverses connaissances et perspectives. Il suffit de se pencher sur le catalogue indépendant pour en trouver : les Life is Strange, les jeux Telltale, Gris, etc. Bien souvent, l’apprentissage se fait grâce aux propos. Ici, avec Animal Crossing: New Horizons (comme pour les précédents opus), l’ensemble du soft se veut pédagogique : le propos, l’évolution scénaristique, les mécanismes de jeu, les perspectives et thématiques sociétales abordées et bien d’autres. Il fait donc partie de ce type de jeu que l’on peut très clairement confier à un jeune enfant comme à un adulte. Pour le plaisir des grands et des petits donc.
Verdict : 9/10
Comme Proust se délectant avec plaisir de sa madeleine, on joue à Animal Crossing: New Horizons avec gourmandise et avec beaucoup de nostalgie. D’autant plus que Nintendo ajoute des features des plus intéressantes et rendant l’aventure encore plus vivante et prenante : le crafting et le terraforming principalement. La recette originelle profite également d’améliorations nettes et très cohérentes, proposant ainsi une aventure que l’on dévore avec plaisir. Le rendu global sur Nintendo Switch est vraiment bon et l’expérience en mode portable fait de toute session de jeu un pur moment de détente. À découvrir et dévorer sans modération !
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