Il y a trois ans de cela, en 2013, naissait Cosmic Picnic. Ce nouveau studio de développement au nom fort sympathique nous vient tout droit de Stockholm, en Suède. En créant cette structure indépendante, le but était clair : développer un premier jeu à la hauteur des petites perles trouvables à l’heure actuelle sur le PSN. Nous sommes en février 2016, et le premier bébé de nos amis scandinaves vient finalement de voir le jour, et ce exclusivement sur PlayStation 4. Son nom ? ADIOS (pour Amazing Discoveries In Outer Space).
Vendu la somme de 13,99 € sur le PlayStation Store, ADIOS ne pèse pas plus de 450 Mo. D’emblée, le soft annonce donc la couleur. En effet, ne vous attendez pas à y trouver des effets pyrotechniques dignes des productions Michael Bay, ni même du multijoueur, ou encore des graphismes piochés chez le studio Naughty Dog. Non, ADIOS est un petit jeu qui tentera de vous charmer par bien d’autres moyens. Par sa direction artistique tout d’abord, qui ne laissera sans doute pas de marbre les joueurs qui, comme nous, savent apprécier les jeux dessinés à la main. Mais également par sa musique, très agréable pour nos tympans, et qui rentrera extrêmement vite dans nos petites têtes. On notera tout de même que certaines compositions semblent, hélas, assez mal choisies en fonction de l’action. Quoiqu’il en soit, ADIOS saura vous attirer et c’est un point très positif. Il faut dire aussi que l’écran de jeu est des plus minimalistes. Des planètes en 2D, un vaisseau, un système solaire, et très peu d’indications à l’écran. Il n’en faudra pas plus pour jouer à cet OVNI vidéoludique (sans mauvais jeu de mot).
Dès les premières minutes de jeu, le ton est donné. Vous êtes dans une fusée qui semble être d’occasion, et devez à tout prix quitter la planète sur laquelle vous venez de débarquer. Pour cela vous allez devoir utiliser les dernières forces de votre vaisseau de fortune afin de ramasser des items au sol. Ces derniers vous permettront notamment de récupérer de l’énergie, indispensable pour vous envoler vers d’autres cieux. Ou plutôt d’autres systèmes, car le but ultime nous est dévoilé dès l’introduction : votre principal objectif (pour ne pas dire le seul) sera de traverser suffisamment de régions spatiales pour pouvoir rentrer chez vous. La distance qui vous sépare de cette mission se calcule en années-lumière, et évidemment chacun de vos changements de zone diminuera le chemin de l’une de ces années.
Si le concept est donc plutôt original et assez bien amené, il est évident que le jeu ne s’arrête pas là. En effet, bien que nous ne l’ayons pas encore précisé, ADIOS fait le pari d’être un titre entièrement pacifique. Vous n’y trouverez donc aucune arme, aucun gunfight, ni même aucun ennemi tout simplement. On est bien loin de Rebel Galaxy, qui, bien qu’absolument excellent, tendait à trop nous pousser à tirer, tirer, et encore tirer. En revanche, n’allez pas imaginer que le titre n’a rien d’autre à proposer que de vulgaires trajets sans âme, non ! Premièrement, vous rencontrerez en chemin des tas d’aliens de races différentes, mais vous pourrez également ramasser (et finalement collecter) tout un panel d’objets plus ou moins utiles. Sans parler des astronautes et de leurs vaisseaux qui passeront par là. Mais alors, jusqu’où va le contenu (et plus généralement la durée de vie) de ce jeu d’apparence si simpliste ?
Eh bien c’est là que les choses se corsent, serions-nous tentés de dire. Car ADIOS est avant tout un rogue-like. Et si, contrairement à The Binding of Isaac et Rogue Legacy, il n’est absolument pas question ici de quelconques affrontements, il n’en reste pas moins punitif. En effet, les jauges affichées sur la partie haute de l’écran seront à surveiller sans cesse. Énergie, carburant, température, score nécessaire pour quitter les lieux… Rien n’est là par hasard et vous comprendrez vite à vos dépens que l’aspect basique d’Amazing Discoveries In Outer Space cache en réalité un concept bien plus profond qu’il n’y paraît. Ainsi, au moindre laxisme comportemental, vous apprendrez que toute « mort » est synonyme de fin de partie. Oui, la vie est dure, c’est un fait avéré dans ADIOS. De cette manière le jeu vous donnera vos statistiques (durée de votre partie, score atteint, nombre d’années-lumières parcourues…), pour mieux vous motiver à relancer un nouveau run, ou encore pour vous narguer (libre à vous de l’interpréter selon vos envies).
Évidemment, toutes les planètes, les éventuelles rencontres ou encore les objets à trouver sont générés aléatoirement par le jeu, histoire de rendre la tâche bien plus difficile et / ou plus intéressante sur le long terme. Pour autant, et malgré de bonnes idées de départ, on aura tôt fait de pester contre une redondance assez marquante, tandis que la maniabilité de la fusée pourra faire hurler plus d’un joueur (exception faite, peut-être, des mordus de LittleBigPlanet qui ne remarqueront sans doute pas le casse-tête qu’est le maniement de l’engin). C’est donc, en somme, un petit jeu fort sympathique qui nous est vendu ici. On regrettera d’autant plus que sa bande-son soit si répétitive (et si peu fournie, fatalement), que son gameplay peine tant à se renouveler, ou encore que l’ensemble manque cruellement d’ambition. Gageons que si suite il y a, cette dernière saura faire éclore le potentiel déjà bien présent dans cet ADIOS.
VERDICT : 6/10
Sortant au beau milieu de titres AAA et indépendants extrêmement attendus par la communauté, le pacifique Amazing Discoveries In Outer Space a toutes les chances de passer inaperçu auprès des joueurs. Pour autant, son concept, sa direction artistique et son gameplay ont clairement de quoi vous ravir si tant est que vous ne soyez pas allergiques aux rogue-like minimalistes. Hélas, c’est surtout sa redondance et son manque d’ambition qui sabotent finalement le travail des suédois de Cosmic Picnic.
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