Écrite et illustrée par Takashi Okazaki, Afro Samurai est une franchise apparue pour la première fois au Japon sous la forme d’un doujinshi (publication amateur) en 1999. Elle a été popularisée en occident avec un anime de 5 épisodes diffusé en 2007, suivi d’un film en 2009, avec Samuel L. Jackson au doublage du personnage principal. Cet univers spécial, mélangeant la culture japonaise avec une bande-son hip-hop américaine, s’est même vu obtenir une adaptation vidéo-ludique sur PS3 et Xbox 360 par Namco Bandai et le défunt Atari. C’est alors six années plus tard qu’une suite développée par le studio indépendant Redacted Studios fait son apparition sur PS4, PC et Xbox One. Qu’en est-il du premier volume, déjà disponible, de cet opus coupé en 3 épisodes ?
Afro Samurai 2 : La Revanche de Kuma Volume 1 est intégralement en anglais non sous-titré.
PETIT OURS BRUN
Pour se mettre dans le contexte, Afro Samurai relate les évènements du… samurai Afro cherchant à venger la mort de son père, décapité sous ses yeux alors qu’il n’était encore qu’un enfant, suite à un combat sanglant . La raison de ce tragique duel est l’acquisition du « Bandeau du N°1 », qui procurerait le statut de guerrier le plus puissant à celui qui le possède, voire un pouvoir divin. Une légende qui est, inévitablement, la cause de nombreux affrontements et assassinats depuis des décennies. Possédant le Bandeau N°2 qui appartenait au meurtrier de son père, Afro est loin d’être prêt à tourner la page, bien décidé à affronter le responsable. Une quête qui va en soit lui poser beaucoup de problèmes, jusqu’à mettre involontairement la vie de ses proches en danger, notamment celle d’un certain Jinno.
C’est en dessins que certains événements d’Afro Samurai 2 sont racontés
Rescapé du massacre d’un orphelinat (bien que l’on puisse plutôt qualifier le lieu de dojo), Jinno doit sa survie à une expérience l’ayant transformé en guerrier bionique, expert en katanas. Sous un pseudonyme, le jeune va arborer un curieux masque d’ourson afin de cacher son visage défiguré : Kuma est né. Et il n’a plus qu’un seul but, détruire Afro qu’il juge responsable de la tragédie dont il a souffert, lui reprochant d’avoir attiré des bandits. Mais après moult recherches et des retrouvailles intenses, Kuma se fait battre à plates coutures et est laissé pour mort. C’est à partir de ce moment que prend place Afro Samurai 2. Miraculé pour la seconde fois, Jinno va récupérer les pièces détachées de son corps et repartir en quête de vengeance.
Si nous prenons la peine de vous résumer une partie de l’histoire d’Afro Samurai, c’est parce que cette suite ne le fait à aucun instant. Laissant les nouveaux venus complètement dans le flou, même ceux n’ayant pas touché la série depuis des années, La Revanche de Kuma fait apparaître des personnages à peine introduits dans des situations s’enchaînant trop rapidement et portant à confusion. D’autres problèmes viendront entacher le titre.
UN DÉSHONNEUR POUR LES JOUEURS
Sans être un jeu d’exception, le premier Afro Samurai a eu le mérite de proposer une expérience correcte, plus ou moins divertissante et surtout assez fidèle à l’anime (bien que la courte saison obligea les développeurs à ajouter plusieurs scènes supplémentaires pour une durée de vie décente). Son gameplay façon beat’em permettait en soit de littéralement découper ses ennemis, un mécanisme qui a d’ailleurs sans doute inspiré celui de Metal Gear Rising. Avec, en plus, une bande-son et une direction artistique attachante, le soft d’Atari avait toutes les cartes en main pour poser une bonne suite sur les nouvelles consoles. Outre le temps d’attente, un passage à la PS4 aurait été non seulement l’occasion de vivre une aventure visuellement sublime, mais aussi sans les défauts du titre original (narration/scénario, caméra, animations…). Les fans avaient ainsi toutes les raisons d’être impatients quant à l’officialisation d’un deuxième opus, chose faite cette année.
Et là, c’est le drame. Afro Samurai 2 est annoncé comme étant un titre coupé en 3 épisodes, suivant la mode instaurée par Telltale Games ou récemment Square Enix avec Life is Strange. Une information qui refroidit déjà un minimum quand on sait que son prédécesseur était complet. Mais évidemment, malgré une crainte grandissante, rien n’empêchait le tout d’être bon. C’était peine perdue. Dès le début de l’aventure, Afro Samurai 2 présente plusieurs soucis très étonnants pour la plateforme sur laquelle il tourne : visuellement, la création de Redacted Studios rivalise avec les basses productions de la PS3 avec des modèles et textures datés. Pire encore, l’ensemble n’est jamais, mais vraiment jamais stable. Le soft ne cesse de ralentir durant l’intégralité de l’aventure, jusqu’à en devenir ridicule et agaçant aux côtés des nombreux bugs : votre personnage peut passer à travers bon nombre d’éléments, de même pour la caméra qui est désormais fixe !
Le Volume 1 est non seulement pas très beau, mais est en plus parsemé de multiples bugs
MAIS POURQUOI
Ennuyeux. Afro Samurai 2 contraste énormément avec le jeu original, sachant que ce dernier présentait déjà des phases répétitives. Terminé les divers combos et autres enchaînements, la jouabilité se résume à marteler le bouton d’attaque pour battre les ennemis en utilisant d’éventuels coups spéciaux. En effet, le côté machine de Kuma lui permet d’enregistrer plusieurs techniques d’arts martiaux, allant jusqu’à imiter celles d’Afro ou de son ancien maître. Très intéressants sur le papier, ces styles de combat se limitent malheureusement à des actions spécifiques comme pouvoir esquiver ou découper plusieurs ennemis en un coup. Le personnage offre également un arbre de compétences, là encore exploité d’une manière bien étrange. S’il est possible d’améliorer par exemple la puissance de ses coups ou sa barre de vie, la dernière capacité se trouve bloquée jusqu’au prochain épisode. Plus gênant, les points à dépenser apparaissent visiblement d’une manière aléatoire jusqu’à en posséder une vingtaine (si ce n’est plus) inutilisables après avoir déjà tout acquis.
Au final, le périple de Kuma se résume à courir, combattre quelques ennemis, grimper ainsi que regarder des longues cinématiques dénuées d’intérêt sans parler des objectifs absurdes : « Fait face au fait que tous ceux que tu aimes sont morts, et que tout ce qu’il te reste d’eux sont des souvenirs ». Un périple d’autant plus gâché par des doublages mal enregistrés et employés. On ne comprend pas trop pourquoi des personnages parlent bien plus forts que d’autres, ou pour quelle raison des phrases de Jinno sont répétées à plusieurs reprises. Seule la musique s’en sort avec les honneurs, bien qu’elle soit étouffée tout au long de ces deux maigres heures de jeu.
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