Série débutée initialement en 1993 sur arcade et qui se popularisera véritablement seulement à partir de 1994 en sortant sur PlayStation, Ace Combat, ou Air Combat pour l’épisode originel, vient cette année souffler ses 25 bougies. C’est à cette occasion que nous avons le droit à un nouvel opus, Ace Combat 7: Skies Unknown, qui arrive en ce froid janvier 2018. Un retour qui se veut à la source, en effet, après un Ace Combat: Assaut Horizon sorti en 2011 qui a été un petit succès critique mais boudé par de nombreux fans de la saga justifiant un trop plein d’action. Bandai Namco, l’actuel développeur et éditeur du soft, a décidé de revenir à ce qu’est la source d’un Ace Combat. Alors, que vaut ce retour à la source ? Simple suite sans prise de risque ou une possible évolution de la série ?
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Games of Drones
Ace Combat 7: Skies Unknow vous proposera une aventure au plot plus que classique, l’histoire se place donc sans surprise dans l’univers fictif de Ace Combat. Vous incarnerez Trigger, un pilote de l’Osea, qui viendra à se faire surprendre par un bombardement surprise de l’Erusea. Cette attaque soudaine qui surprend par l’utilisation massive de drone aussi redoutable qu’inattendu, a pour but la capture d’un élévateur spatial qui était la source d’une tension permanente entre les deux pays. Malheureusement, au cours de l’une des missions, Trigger commettra une erreur difficilement pardonnable et sera envoyé dans un nouvel escadron, la 444th Fighter Squadron qui se compose de criminels et qui est aux yeux de l’Osean Air Defense Force de la simple chair à canon. À vous, avec vos compagnons d’infortune, de prendre les armes, si cela peut être appelé comme ça, pour sauver votre vie et hypothétiquement libérer votre pays. Bien entendu, l’histoire cousue autour de cette attaque révélera quelques surprises, des rencontres et d’autres joyeusetés qui agrémenteront ponctuellement la trame scénaristique. Sans êtres mirobolants, ces dernières auront au moins le mérite de dynamiser une histoire qui a parfois tendance à s’enliser dans une fausse complexité.
Afin de vous faire au mieux comprendre son épopée, Ace Combat 7: Skies Unknow restera dans ce que fait la série depuis ses débuts. C’est donc logiquement que nous retrouvons des cinématiques qui ponctueront très souvent l’entre mission, qui sont à l’inverse du jeu d’un calme bienvenu, proposant qu’une voix majoritairement, et qui vient approfondir la trame narrative. Les briefings eux aussi se joignent à la compréhension globale, en plus d’expliquer les objectifs de votre mission, ces derniers offrent une ribambelle d’informations à ne pas négliger. Car oui, le briefing permet aux scénaristes de faire les liens entre la cinématique et la mission, permettant ainsi de renforcer la compréhension globale du soft qui vient parfois à se perdre en jeu. En effet dans les airs, par le biais de la radio, nombreux seront les interlocuteurs à venir partager le bout de gras pendant les combats, si cela vient accentuer le dynamisme de la mission, cela offre également un effet chaotique, rendant parfois la lecture pour une personne ne comprenant pas l’anglais ou le japonais très compliqué et sera enclin à parfois manquer des bribes de conversation.
Omega Trois
Alors oui, l’histoire ça va quelques minutes, ce que nous attendons d’un Ace Combat c’est de se saisir le manche, quitter le plancher des vaches et bourlinguer tout ce qui peut être de près ou de loin destructible ! Et ce Skies Unknow ne déroge pas à la règle, mieux il revient à des bases qui ont fait le succès de la série tout en l’étayant ! Nous restons donc dans un soft qui préfère tirer la couette vers un gameplay arcade plus que simulation, tout en gardant un aspect réaliste. Le soft vous proposera de parcourir 20 missions aux objectifs divers et variés, qui mettront vos talents de pilote à rude épreuve sans jamais ne ressentir une redondance. Pour exécuter vos missions, 27 avions de combat classés en trois catégories seront disponibles graduellement en fonction de vos choix de progression. Cependant, quelques nouveautés sont à noter. Car oui, un Ace Combat est avant tout un jeu de combat aérien à scoring, rien ne sert de bourlinguer si vous n’adaptez pas votre pilotage aux situations que le jeu vous proposera. Pour ce faire, trois classes d’avions seront à votre disposition à savoir chasseur, assaut et multirôle. Logiquement le chasseur excelle dans les combats aériens préférant la rapidité et l’agilité, alors que l’assaut lui préférera miser sur la résistance et le pilotage à faibles vitesses en rase-motte pour éliminer les cibles terrestres, le multirôle quant à lui sera un possible intermédiaire entre les deux sans jamais exceller dans l’un ou l’autre. Une fois le choix du rôle effectué, il faudra choisir l’avion en question. Chaque avion possède ses propres caractéristiques et armes, cependant ne vous attendez pas à des changements radicaux dans les comportements des avions d’une même classe. En plus de cela, il vous sera possible de placer des pièces d’amélioration, qui se débloqueront avec une monnaie du jeu, et qui viendront se placer dans les points clefs de l’appareil ; la résistance, la maniabilité et l’armement. Or votre choix devra se limiter à 9 cases, et bien entendu nombreuses sont les améliorations plus qu’utiles !
Enfin bon, une fois votre choix effectué que vous êtes dans les airs, le véritable jeu commence ! Comme dit plus tôt, Ace Combat 7: Skies Unknow comporte une vingtaine de missions, offrant des objectifs variés ; du simple conflit aérien, à la protection d’une cible en passant par l’affrontement de boss. Le jeu jouera également sur son style, obligeant le joueur à parfois être d’une discrétion absolue, parfois être la quintessence d’un florilège d’explosions. Tout ça pour en arriver à une conclusion véritablement unique à chaque mission. Mais ce dernier né de la saga Ace Combat ne s’arrête pas en si bon chemin. En effet, un nouvel élément de gameplay viendra perturber votre progression. Ils sont partout, ignorent les frontières et font le beau comme le mauvais temps : les nuages ont maintenant un impact certain sur votre mission. Si à l’époque plonger dans une couche nuageuse était sans risque, il faudra maintenant composer avec cette variante pour espérer s’en sortir sur le champ de bataille. En effet, ces derniers, en plus de boucher la visibilité, obligeant donc la navigation aux instruments, pourront également impacter les performances de votre avion en le soulevant, en gelant, ou bien carrément pendant un orage, vous mettre un coup d’jus qui viendra brouiller tout l’ATH de votre appareil. Une nouveauté bienvenue, qui vient se cumuler aux objectifs de mission et ainsi offre un véritable défi en jeu. Après chaque mission, un rang vous sera donné et ce dernier vos créditera de PAM, une monnaie virtuelle. Cet argent vous permettra de débloquer dans un arbre technologique des avions, des armes ou encore des améliorations. Pour simplifier cet arbre, Namco a décidé de le scinder en trois gros axes : le premier qui viendra à faire débloquer les avions américains (F-16, F-15 et ses variantes, jusqu’au YF-23), le second quant à lui s’axera sur des avions européens (Mirage, Rafale, Gripen, Typhoon), enfin la dernière branche prendra les avions russes (MiG-31B, SU-33, SU-57, SU-47). Bien que les branches soient interconnectées par endroits, il faudra tout de même se focaliser sur une au lieu de s’éparpiller. En effet, pour débloquer un avion il faut posséder toutes les améliorations ainsi que l’avion précédent ce dernier, ce qui vient à se traduire de la façon suivante, si vous voulez débloquer le F/A-18F il faudra au préalable avoir déjà débloqué le F-14D ainsi qu’une amélioration sur le chemin. Pour gagner des points PAM il faudra bien entendu jouer, en solo ou en multijoueur. Cependant, si après la campagne vous aurez déjà débloqué un axe de l’arbre technologique sans trop de problèmes, les deux autres seront quant à eux à farmer à la dure.
Alpha Blondy
Point névralgique de la série, la direction artistique de la série fait encore des merveilles pour cet opus. L’aspect général du soft est très propre et soigné, avec un soin particulier pour les aéronefs qu’il sera possible d’admirer sous toutes les coutures. Nous apprécions également l’aspect des nuages qui sont formés de façon volumétrique, offrant ainsi au joueur qui prend le temps d’observer les cieux des tableaux magnifiques, mais également des pourchasses dantesques. Au final, ce qui vient à marquer dans cet Ace Combat 7: Skies Unknow, c’est qu’en plus d’être très agréable visuellement, le soft offre une avancée technologique notable qui fait prendre conscience de l’évolution de cette génération. À noter également l’utilisation des réflexions lumineuses particulièrement soignées, surtout si la pluie ruisselle sur votre cockpit.
Mais tout n’est pas parfait, le jeu utilise une large palette de couleurs, dont le vert pour l’ATH principal de votre avion, qui bien qu’il tranche avec les autres couleurs, se trouve un brin trop souvent inondé par les réflexions du soleil le rendant ainsi quasiment invisible. Il en va de même pour les dialogues en blanc qui se voient trop souvent absorbés par le bleu du ciel. Enfin le sol lui aussi laisse parfois à désirer, particulièrement dans les villes où l’étalage de texture vient parfois combler un manque de bâtiments.
La musique et l’ambiance sonore sont également deux éléments dont le travail vient se joindre à la cohésion graphique. Deux styles viennent à se croiser sans jamais réellement se mélanger, les accordements orchestraux et les compositions électroniques. Les deux sont savoureusement exploités, la première plus organique viendra accompagner vos affrontements contre les chasseurs pilotés par des humains, alors que les accompagnements électroniques viendront dynamiser les combats contre les drones. Si cela peut sembler de prime à bord anecdotique, il vient prendre son importance à l’accordement général, la radio crache ses messages et donne l’intonation de la mission, les bruits extérieurs fusent en fonction de ce qui passe à côté de votre siège, et la voix de l’ATH répète insatiablement ces messages « Pull up ! » « Missile ». De ce fait, offrir un type de musique aux proies de vos missions, vient apporter une concordance bienvenue qui évite de trop se perdre.
Aquila
Si vous comptez terminer Ace Combat 7: Skies Unknow dans une difficulté moyenne en ne suivant uniquement que l’histoire, vous devrez compter une petite quinzaine d’heures. Cependant ce chiffre peu rapidement se doubler, le jeu offrant une véritable plus value au fait de recommencer les missions. En plus d’apporter de PAM, vous pourrez débloquer des skins uniques pour chacun de vos avions, à condition de remplir un objectif caché et d’abattre l’avion en question. Il vous sera également possible de débloquer plusieurs médailles, elles aussi à débloquer en suivant des objectifs précis et souvent relativement compliqués. Enfin si cela ne vous suffit pas, le multijoueur s’offrira à vous, avec deux modes de jeu, le premier, obligatoire à notre époque, Battle Royale qui cache en vérité un free-for-all dans lequel vous devrez être le premier à faire un certain nombre de points. Le deuxième mode est un team deathmatch tout à fait classique. S’il a le mérite d’exister, le multijoueur peine à convaincre du fait de la redondance qui se créée au fil des parties.
Bien que retiré en 2006, le F-14 Tomcat garde une place particulière dans le coeur des enfants des années 90 !
Verdict : 8/10
Petite révolution de la série, sans pour autant être l’épisode phare de la saga, Ace Combat 7: Skies Unknow est sûrement l’un des meilleurs épisodes sortis à ce jour. Il faut dire que le soft maîtrise son genre, l’applique à la perfection en repoussant toujours plus loin ses performances. Nous retiendrons particulièrement la gestion des nuages, l’ambiance que ces derniers viennent à créer ainsi des effets qu’ils appuient sur le gameplay. Il est toujours aussi agréable de parcourir les missions, d’adapter son build et de virevolter à travers les objectifs. Nous regretterons l’ATH parfois invisible au soleil, ou encore la difficulté de suivre précisément les conversations pendant les échanges radio. Mais cela reste mineur, comparé au reste du soft qui est maîtrisé de bout en bout.
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