Il y a quelques années (pour ne pas dire décennies), les jeux de course et de sport Disney étaient monnaie courante mais de nos jours, ce n’est plus trop le cas. Le studio Gameloft, que l’on connaît surtout pour ses nombreuses adaptations en jeux mobiles et les titres Asphalt, refait un tour sur consoles avec Disney Speedstorm qui met en scène de nombreuses stars Disney dans des courses endiablées. Si à sa sortie, le retour de Mickey et de ses amis sur le bitume n’a pas non plus de quoi faire trembler un certain plombier, Disney Speedstorm ne manque pas d’atouts en sa faveur.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
It’s a racing world
Disponible depuis le 18 avril en accès anticipé et ce pour une durée indéterminée, Disney Speedstorm est un nouveau jeu de course avec des personnages issus de divers films et parcs Disney. Mine de rien, cela faisait longtemps que Mickey, Mulan, Hercule et bien d’autres ne se sont pas réunis pour régler leurs comptes, notamment sur consoles. Aux fourneaux, on retrouve Gameloft, à qui l’on doit en particulier les titres Asphalt sur mobiles, dont certains ont eu droit à des sorties de piste sur machines portables. Sachant proposer un gameplay arcade et véloce, Gameloft se devait de s’adapter à un public qui en demande davantage et force est de constater que les premières sessions avec Disney Speedstorm laissent penser que le développeur a réussi son coup.
Côté gameplay, Disney Speedstorm s’inspire grandement de Mario Kart mais aussi d’autres jeux arcade comme Sonic & All Stars Racing Transformed et les Asphalt, bien évidemment. Après quelques courses tutoriel – qui pourraient d’ailleurs mieux expliquer certaines mécaniques -, le fun est au rendez-vous grâce à une jouabilité simple mais efficace, le tout avec des contrôles précis et intuitifs. On a des dérapages, du boost, la possibilité de foncer sur les côtés pour envoyer valser un adversaire, glisser sur des rails, du saut et des objets à ramasser afin d’utiliser des pouvoirs comme des traînées de flammes, un bouclier, etc. Si les items manquent d’originalité, Disney Speedstorm propose de les utiliser de 2 façons, à savoir avec et sans chargement. Avec chargement, on perd certes un peu de temps mais en plus d’être plus puissants, les pouvoirs gagnent une autre forme ainsi que plus de puissance, de quoi varier le gameplay.
En outre, les différents personnages sont loin d’être simplement cosmétiques car en plus d’attaques ultimes différentes (mention spéciale à Donald qui se la coule douce dans une bouée protectrice avant de s’énerver comme pas permis dès qu’on l’éclate), ils ont des classes et caractéristiques uniques. Allant de coureur à tank en passant par canaille, chaque classe propose ses petites subtilités et c’est à vous de trouver quel type vous correspond le mieux. Disney Speedstorm propose ainsi une diversité bienvenue, ce qui fait qu’on ne s’ennuie guère durant les courses. Il est juste dommage que dans les niveaux les plus bas (on détaillera davantage le système de progression par la suite), la vitesse manque de punch et que parfois, la difficulté en solo peut se montrer injuste avec des pilotes qu’on peut à peine dépasser malgré tous nos efforts.
Dans un jeu de course, les circuits ont leur importance et ça, Gameloft l’a bien compris. En plus d’être fournis visuellement, nous n’avons pas de simples couloirs car il y a plusieurs chemins et raccourcis possibles, surtout en jouant avec le boost. Il y a également divers dangers comme les portes dans Monstres et Cie, les tentacules du Kraken dans Pirates des Caraïbes et on en passe, de quoi être constamment aux aguets. Aussi, il y au moins 2 tracés différents par circuit et parfois, on peut rouler à l’envers. Cela a de quoi déstabiliser au début car il n’est pas évident de tout retenir par cœur mais au moins, on ne se lasse pas, surtout que le level design est réussi.
Concernant le côté solo évoqué plus tôt, il est d’emblée robuste et assez proche des autres jeux de course fournis par Gameloft. Outre des courses disponibles tout le temps pour faire monter les statistiques de certaines stars tout en remportant des items, il y a d’autres modes pour gagner de multiples récompenses : défis journaliers/hebdomadaires, système de saison avec des dizaines de courses aux missions plus ou moins différentes… On sent que Gameloft connaît les jeux en tant que service sur le bout des doigts car on est motivés à revenir souvent sur le titre, sans oublier les modes multijoueur en local et en ligne qui fournissent une bonne dose de joie. De ce côté, c’est une réussite mais comme vous pouvez vous en doutez, l’aspect monétisation d’un jeu en tant que service peut peser sur la balance et pas forcément du bon côté.
Go the distance
En tant que futur free-to-play, Disney Speedstorm a d’emblée plusieurs composants dédiés comme des tas de cosmétiques à débloquer/acheter mais cela joue également sur les performances de chaque pilote. En effet, ils ont tous des niveaux que l’on fait monter en collectant divers objets ici et là; ce qui fait augmenter des caractéristiques comme la vitesse, la maniabilité, etc. Il y a un système d’étoiles, lui aussi permettant de donner un coup de pouce à tel ou tel pilote en rendant les attaques ultimes plus longues et plus puissantes, entre autres. Bien sûr, plus un personnage est rare et plus il est dur de l’améliorer. Si le jeu est assez généreux au départ, il devient rapidement compliqué, à l’heure actuelle du moins, d’augmenter les personnages au-delà du niveau 20 sans passer par la case carte bancaire pour acheter de la monnaie virtuelle. Du pay-to-win, en somme. Comme certaines missions recommandent un haut niveau, le solo peut frustrer à certains moments, à voir si Gameloft n’améliore pas les choses sur le long terme. Heureusement, en multijoueur, le soft vous fait jouer contre des joueurs d’un niveau proche et il y a un mode avec un haut niveau unique imposé à tous les personnages. C’est déjà ça de pris.
Qui dit Disney dit direction artistique soignée, enchanteresse et cartoon. Avec Disney Speedstorm, Gameloft a su capturer une partie de la magie de Walt tout en apportant une petite dose de modernisme sympathique. Les personnages gardent des traits proches des matériaux d’origine et même ceux issus de Pirates de Caraïbes ont su être adaptés avec soin. Ce sont surtout les circuits qui font plaisir aux yeux, colorés et remplis de détails ainsi que d’animations les rendant vivants comme on aime. Pour le moment, il y a encore peu de licences au rendez-vous mais il y a déjà assez de propriétés différentes pour plonger dans des univers bien à part, ce qui plaira aux fans. Après tout, passer de l’Olympe à la Chine tout en faisant du rififi sur un circuit rendant hommage aux premiers films de la souris la plus connue au monde, c’est agréable. La technique est au point, du moins sur PlayStation 5, en dehors de rares baisses de framerate et d’un effet de flou un brin trop prononcé. Par contre, l’interface est à revoir car il n’est pas chose aisée de s’y retrouver au départ, tant il y a de menus et de sous-menus.
La musique d’un jeu Disney se doit d’être aussi exemplaire que celles des nombreux films ayant bercé des millions d’oreilles depuis des années et dans Disney Speedstorm, le constat est sans appel, c’est du solide. Gameloft a eu la chic idée de garder les thèmes iconiques des films tout en les remixant avec des sonorités electro/house, ce qui met directement dans l’ambiance. Même les chants sont repris, autant vous dire que si vous aimez des chansons cultes comme De zéro en héros ou Comme un homme, vous allez être aux anges.
Hélas, les Disney sont réputés pour leurs excellentes versions françaises et pour le moment, Disney Speedstorm n’a que des voix et chansons en anglais. Un anglais de qualité, cela va sans dire mais quand on connait le travail de nos comédiens de doublage, on ne peut que regretter leur absence. Toutefois, le soft est actuellement en accès anticipé donc il est fort probable que la VF soit ajoutée par la suite, on l’espère du moins.
Verdict : 7/10
Disney Speedstorm démarre de manière on ne peut plus correcte mais il n’a pas encore ce qu’il faut pour s’imposer aisément sur le podium. Gameloft doit revoir certains points, surtout les systèmes de progression et de monétisation qui pourraient décourager les joueurs sur la durée. Toutefois, la base se veut solide et le fun répond présent dès les premières courses. Les fans des propriétés Disney peuvent aisément commencer à y jouer dès l’accès anticipé, en espérant que l’aspect pay-to-win en solo ne prenne pas trop le dessus au fil du temps et que les ajouts restent fréquents.
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