En 2015 sortait Absolute Drift sur PC. Simulation de dérapages contrôlés en vue top-down, le jeu de Funselektor Labs (un studio composé d’une seule personne, à savoir Dune Casu) avait rencontré un petit succès au fil du temps. Au point que les frères San Filippo (Aaron et Forest, deux développeurs composant la structure indépendante nommée Flippfly) tombèrent tout simplement amoureux du projet. Après nous avoir gratifié d’un très sympathique Race The Sun en 2014, les voici donc programmeurs d’un portage ô combien réussi, et sortant sur PlayStation 4… mais aussi sur PC. Le soft en question s’appelle désormais Absolute Drift: Zen Edition.
Absolute Drift proposait à la base un concept extrêmement simple, et ce n’est pas cette Zen Edition qui risque de venir chambouler les habitudes des joueurs. En effet, dans ce jeu nous dirigeons une voiture qui, comme le titre du jeu pourra le faire deviner très rapidement, est tout simplement une savonnette. Plusieurs modèles (6 pour être précis) seront déblocables au fur et à mesure de votre avancée, mais globalement retenez qu’elles sont toutes extrêmement compliquées à manier. En voyant les visuels du jeu, voire même les différents trailers disponibles sur le net, on se dit que ce ne doit pas être bien difficile, et que l’on risque de devenir expert en la matière en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Aaaaaaaah ! ». Oui car c’est l’interjection que nous avons utilisé le plus souvent durant nos sessions de test, avouons-le. Vous l’aurez compris, les vidéos sont trompeuses et on aura vite fait de s’énerver face à cette maniabilité ultra-glissante et tout sauf permissive. À ce propos, nous vous conseillons donc de passer par la case Options, et ce, afin de placer la barre « Sensibilité de direction » au plus bas niveau. Ainsi, le bolide aura tendance à partir beaucoup moins vite en glissade. Cela aura donc pour but, de prime abord, de vous familiariser avec la bête, et libre à vous ensuite de monter crescendo la difficulté.
Absolute Drift propose donc 5 mondes, totalement ouverts entre eux, dans lesquels il faudra réaliser plusieurs objectifs afin de débloquer, à chaque fois, les zones suivantes. Rien de bien compliqué en soi (faire un Donut autour d’un lampadaire, sauter via un tremplin par-dessus une étendue d’eau, drifter entre deux grues, etc), mais il faut bien avouer qu’en plus de sa difficulté particulièrement éprouvante, le jeu n’a pas grand chose d’autre à apporter. Quelques pistes fermées sont disséminées sur les différentes maps et nous permettent de faire des drifts beaucoup plus stylisés. Plus de 30 événements sont là pour nous faire rager tout en glissades. Le souci étant que l’on se sent finalement bien seul dans ce jeu. Les tracks en question ne vous donneront en effet que des records que l’on pourra exhiber/comparer via des leaderboards. Mais étant donné qu’aucun mode multijoueur n’est prévu (ni local, ni online) et que les cinq mondes disponibles ne vous demanderont pas plus de 4 heures de temps pour en faire intégralement le tour, force est de constater que l’ennui pointe très rapidement le bout de son nez. Au point que l’on a parfois l’impression d’être face à une démo.
Fort heureusement, cette Zen Edition, vendue au tarif abordable de 11,99 € sur le PlayStation Store et Steam, a su apporter quelques nouveautés bien senties. D’abord, même si cela peut paraître minime, nous avons maintenant droit à de superbes replays, ainsi qu’à des ghosts (tracés fantomatiques vous permettant de visualiser les records à battre sur chaque piste). Autant dire que cette fonctionnalité aurait dû/pu être incorporée bien avant dans le jeu originel. C’est donc une bonne nouvelle que de la voir ainsi ajoutée. Dans le même ordre d’idée, un mode Tutoriel a été ajouté afin d’aider les néophytes dans leur périple. Si vous avez bien lu notre début de test, vous comprendrez facilement à quel point cet entraînement pourra être bénéfique à tout un chacun. Et enfin, last but not least, le jeu propose à présent 5 événements nocturnes. C’est peu, mais c’est de toute beauté et il faut bien avouer que l’immersion est au rendez-vous.
C’est d’ailleurs par le biais de son aspect visuel que cet Absolute Drift s’en sort le mieux. La direction artistique est à tomber à la renverse et il ne sera pas rare de prendre des screenshots (à l’aide du bouton Share de votre DualShock4 par exemple), simplement pour en profiter encore un peu plus. Cette mouture portant d’ailleurs incroyablement bien son nom, aussi stressant soit-il, ce portage de chez Flippfly a le don de nous faire plonger dans une zénitude des plus planantes. Un contraste assez vif, donc, avec la dose de rage (voire d’adrénaline) qui vous envahira inévitablement de temps à autres. Côté bande-son, il faut bien avouer que la magie opère tout autant, si ce n’est plus. Avec 45 morceaux, pour plus de 3 heures de mélodies drum n’ bass, composés par C-41 ou encore Nyte, le constat est sans appel : on se sent terriblement bien dans cet Absolute Drift. Dommage, alors, que son intérêt tombe proche du néant au bout de 3 à 4 heures, et qu’on ait finalement si peu de choses à y faire… Espérons un volume 2 plus ambitieux, auquel cas nous pourrions tenir là l’une des futures perles de la scène indé, à n’en point drifter.
Verdict
Jouissant d’une direction artistique tout simplement sublime et d’une bande-son pouvant faire rougir bon nombre de AAA, Absolute Drift débarque enfin sur PS4 par le biais de cette Zen Edition. Apportant quelques corrections et de menus ajouts (dont le plus notable restera la présence du drift nocturne), force est de constater que les 11,99 € demandés paraissent finalement assez peu justifiés. La faute à une durée de vie ridicule, un ennui (presque) permanent, et un manque de piment difficilement pardonnable. Reste que son ambiance en convaincra plus d’un, et que des mises à jour régulières (voire une suite, pourquoi pas ?) pourraient grandement changer la donne sur le long terme. Croisons les pneus !
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