En 2015, le célèbre manga d’Hajime Isayama, L’Attaque des Titans, s’était vu offrir sa première adaptation vidéoludique sur Nintendo 3DS. Souffrant de nombreux défauts, cette première itération des aventures de Ren et consorts n’était clairement pas à la hauteur de l’oeuvre d’Isayama. Cette fois-ci, Koei Tecmo et Oméga Force ont décidé de s’attaquer aux consoles nouvelle génération, la PS4 et la Xbox One, pour essayer de nous proposer une expérience bien plus riche. Et si les fans attendent patiemment la saison 2 de l’anime afin de suivre les aventures d’Eren Jäger et de ses compagnons, il est temps de s’essayer à ce A.O.T. Wings of Freedom qui s’annonçait prometteur.
Un Titan, deux Titans, trois Titans…
Avant de décortiquer le jeu sous tous ses aspects, prenons le temps de contextualiser l’histoire de A.O.T. Wings of Freedom.
Il y a plus d’un siècle, les Hommes vivaient en harmonie avec la nature, menant un train de vie apportant prospérité au peuple, mais l’arrivée de géants à forme humanoïde, appelés les Titans, changea considérablement la donne. La paix n’est plus, et l’humanité doit faire face à une terrible menace qui pourrait être synonyme d’extinction, car leur apparition a causé des dizaines de millions de morts. Un revirement de la chaîne alimentaire qui fait perdre à l’Homme sa place de prédateur dominant, car non seulement il est exterminé, mais fait aussi office de plat de résistance pour ces terribles Titans.
Depuis, les derniers rescapés ont bâti une place fortifiée, une cité cernée de trois hautes murailles (Maria, Rose et Sina), censées protéger la population restante, même si cela s’apparente plus à un garde manger pour Titans. Dans ces circonstances, l’humanité décide de s’organiser et d’affronter ces créatures en composant différentes escouades, chacune ayant un ou des rôles spécifiques. L’un d’entre eux, l’escadron d’exploration, a pour mission de partir au delà des murs pour apporter des vivres à la population, mais aussi d’étudier et de tenter faire la lumière sur l’origine des Titans.
La brigade 104e a besoin de vous !
Si Koei Tecmo a choisi Omega Force, ce n’est pas pour rien. En effet, le studio spécialiste du Musou a déjà fait ses preuves sur des licences comme Dynasty Warriors ou encore le très réussi Dragon Quest Heroes. Un choix payant en somme, puisque les concepteurs nous offrent ici une version vidéo-ludique collant parfaitement à l’animé. Ainsi, A.O.T. Wings of Freedom est divisé en vingt chapitres reprenant le fil conducteur et l’évolution scénaristique de ce dernier. Le jeu nous propose alors de jouer avec les personnages principaux du récit, à savoir Eren, Armin et Levi, mais pas uniquement, puisque de nombreux autres personnages sont jouables. On nous offre en somme la possibilité de revivre les événements majeurs de la première saison de l’animé avec tous les personnages emblématiques du manga. Petite particularité, après chaque mission effectuée, outre un classement en fonction de vos états de fait, une petite surprise vous attend…
Vos premiers pas dans l’aventure font d’ailleurs échos aux débuts de nos héros dans l’oeuvre d’Isayama. Il vous faut vous familiariser avec le kit de manœuvre tridimensionnelle à l’aide d’une mission d’entrainement intuitive et bien pensée. Mais une fois celle-ci terminée, ne croyez pas devenir invincible, car si se farcir des avatars en bois est facile, éviter les attaques d’un Titan et ne pas se faire choper est bien plus ardu, même si le jeu ne brille pas par sa difficulté. Face à un Titan, peu de choix s’offrent à vous : soit vous appuyez au bon moment lorsque qu’un QTE apparaît à l’écran, soit vous finirez en pâté première qualité pour Titans.
Bonjour, une cuisse de Titan s’il vous plait !
Vous l’aurez compris, le but est de découper, saucissonner les Titans dans d’énormes arènes avant qu’ils ne vous attrapent et vous fassent découvrir les joies de se baigner dans de l’acide gastrique. Mais il ne s’agira pas de bourriner, le jeu demandant un minium de subtilité, et naviguer autour du monstre pour atteindre son point faible est une prérogative importante. Ce dernier se trouve à hauteur de leur nuque, et si cela devient trop difficile d’atteindre cette zone du premier coup, rien de vous empêche de vous en prendre aux membres inférieurs et supérieurs des Titans pour les affaiblir durant un temps limité. Votre meilleure amie sera alors ce kit tridimensionnel vous permettant de naviguer avec aisance dans les airs et de vous propulser à travers la ville ou autres zones pour affronter les géants et protéger la population.
Les missions se terminent elles toutes avec un boss, plus ou moins coriace, mais possédant tout de même plus de points de vie que les Titans lambda et demandant un peu plus de concentration pour l’envoyer ad patres. Il sont d’ailleurs un peu plus intelligents que la norme présente en jeu, car l’IA n’est généralement pas d’une grande clarté d’esprit, même si certaines séquences comme celles où vous devez piéger ou capturer l’un de ces colosses présentent déjà plus de challenge. Il faut aussi prendre garde à ne pas se faire encercler, au risque de devenir une proie facile, car même si niais, les Titans travaillent en groupe et de manière coordonnée, il est alors important de bien gérer ses batailles pour ne pas se retrouver submergé.
Durant ces escarmouches, vos héros doivent aussi faire face à des événements annexes, secourir un cadet dans le besoin par exemple, cela permet de varier les plaisirs et efface un peu le côté répétitif du soft. C’est bien un petit problème de ce Wings of Freedom, répéter sans arrêt les mêmes actions peut s’avérer usant à la longue. On espérait une approche un peu différente de la part d’Oméga Force ou tout du moins un soupçon de variété avec pourquoi pas la possibilité d’initialiser des stratégies avec ses coéquipiers. Cette dernière chose étant ici réduite qu’à un simple système d’ordre des plus basiques et sommaires. Reste que découper du Titan en toute fluidité reste grisant, même s’il faut faire attention à l’overdose. Autre petite point noir, la caméra qui fait des siennes et entache quelque peu la lisibilité de l’action, car restant bloquée bien souvent sur un seul et unique point de vue et atténuant de se fait la vision périphérique.
Il est mignon, ce petit Titan !
Abordons l’aspect visuel du titre. Omega Force a clairement défini ses priorités lors du développement en mettant le paquet sur la modélisation des différents protagonistes et des Titans. Pour les premiers, il faut tout de même émettre un léger bémol, puisque certains personnages secondaires restent bien en dessous des principaux, alors que les envahisseurs sont eux à l’image de l’animé, horribles et comiques à la fois. Leur gestuelle est parfaite et les expressions faciales sont d’un rendu hallucinant, du tout bon sur ce point, surtout que de manière générale les mouvements sont fluides et l’action ne ralentit à aucun moment. Néanmoins, les environnements sont quant à eux bien plus en retraits sur le plan technique, ils manquent de profondeur et présentent des textures tout juste passables, même si artistiquement le ton des couleurs et l’architecture restent fidèles à l’animé.
L’ambiance sonore est elle aussi des plus réussies, puisque les doublages japonais d’origine sont présents en jeu et cela pour tous les personnages parlant. Les musiques, pas aussi épiques que celles de l’animé, font tout de même le boulot pour « ambiancer » nos mirettes lors des affrontements endiablés. On livre bataille aux côtés des cris d’agonis de nos compères, sur des champs de bataille illustrés par le bruit lourd et assourdissant des Titans en mouvement. Il se trouve aussi qu’en terme d’immersion A.O.T. Wings of Freedom remplit son contrat, présentant de nombreuses cinématiques qui permettent aux fans de replonger dans leur univers préféré et aux néophytes de découvrir comme il se doit les tenants et les aboutissants de l’oeuvre. Un mode galerie est également présent pour connaitre un peu mieux les personnages et l’univers de A.O.T.
Enfin, l’interface est simple, mais efficace, on retrouve une jauge de vie, ainsi qu’une autre indiquant le gaz qu’il nous reste pour notre kit tridimensionnelle. Une fois vides ces dernières se doivent d’être rechargées via un de nombreux personnages présents sur le champs de batailles et nous donnant accès à une sorte de réapprovisionnement pour changer nos épées et nos bouteilles de gaz. Une mini-map est présente pour nous aider à nous orienter dans les différentes zones.
Attention, Titans droit devant !
A.O.T. Wings of Freedom propose différents modes de jeux en plus de l’histoire principale. Ainsi, un mode expédition permet de jouer les 10 personnages disponibles mentionnés plus haut. Ce dernier permet de partir à l’aventure et vivre des batailles afin de récupérer des ressources pour améliorer vos armes et équipements. Car il existe bien un petit aspect RPG dans le jeu, certes simpliste, mais présent tout de même. Cela passe par du personnel présent dans votre base et accessible entre chaque mission, ou encore un système d’expérience. Pour en revenir aux personnages jouables, rien ne les distingue réellement les uns des autres, si ce n’est que certains possèdent des capacités spéciales, Armin peut par exemple effectuer un double dash au contraire des autres.
Enfin, un mode coopération est disponible, permettant notamment d’établir des stratégies lors des affrontements. Cela reste fun, mais amenuise encore un peu plus la difficulté du jeu.
Verdict
Pari réussi pour Oméga Force et Koei Tecmo qui réalisent une très bonne adaptation de L’Attaque des Titans. Les personnages et les Titans sont très bien retranscrits et l’univers colle parfaitement à l’animé. De même pour les aspects graphiques et sonores, même si l’on regrette quelques laisser-aller sur les textures et le village. Le gameplay s’accorde bien au style de jeu et le kit tridimensionnel est un vrai bonheur à jouer. On regrette néanmoins le côté trop répétitif des missions, et un certainsmanque de profondeur concernant les personnages et leurs compétences. En somme, A.O.T. Wings of Freedom est un titre parfait pour passer un bon moment… à découper des Titans qui n’hésiteront pas à vous dévorer !
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur.
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