Les jeux de survie dans un monde hostile peuplé de zombie font décidément le plaisir des joueurs. Les développeurs l’ont bien compris, et jusque-là, les joueurs PC étaient relativement gâtés, entre Rust, Day Z mais aussi 7 Days to Die. Ce dernier sera aujourd’hui à l’ordre du jour grâce à sa sortie sur PS4 propulsée par Telltale qui se lance dans l’édition avec Telltale Publishing. Alors que Day Z est toujours attendu de pied ferme par les joueurs, sans qu’une date de sortie n’ait été annoncée, ce 7 Days to Die renferme-t-il assez d’arguments pour substituer à l’absence du jeu de survie de Bohemia Interactive ?
7 jours pour mourir (Et plus si affinités).
Indiscutablement, Minecraft a révolutionné le monde du jeu vidéo. Entre influences et références, les jeux qui ont suivi la sortie du titre de Mojang ont emprunté au célèbre jeu de crafting qui continue de déchaîner les passions. Mais ce qui empêche certains joueurs de sauter le pas, c’est l’absence de finalité dans le jeu, si ce n’est éliminer le dragon et explorer le Nether, sans parler des graphismes atypiques, dus au concept de voxel sur lequel il repose.
Pour ceux qui ne connaitraient pas le terme, un voxel est une représentation d’un pixel en 3 dimensions. Contrairement aux pixels basiques, ils nécessitent bien plus de ressources, notamment pour leur rendu. Cela explique pourquoi les jeux nécessitant l’usage de voxels sont généralement primaires graphiquement parlant. Il nous semble relativement important de souligner ce point puisque cela explique les graphismes datés du jeu. Nous n’excusons évidemment pas tous les défauts graphiques du jeu, mais il serait bien inconscient de demander à 7 Days to Die d’être au même niveau que les standards actuels, que ce soit sur PC comme sur PS4.
De ce fait, si vous n’avez pas encore posé les yeux sur certains visuels tirés du titre de The Fun Pimps, vous aurez sans doute saisi l’idée : 7 Days to Die ne brille pas par son rendu graphique. Si cela choque au début, on s’en accommode bien vite, le jeu étant assez fun pour faire passer ce détail. Il ne faut pas non plus oublier que le jeu est encore en version alpha. Si cela n’est jamais indiqué, que ce soit sur la boite du jeu, tout comme sur le PSN, gardez en tête que le jeu est en early access et que les développeurs, très à l’écoute de la communauté, prennent le soin de fournir autant de correctifs que possible. Le fait est qu’en tant que jeu bac à sable, avec la possibilité de gérer des maps de façon aléatoire le jeu ne sera jamais parfait. Entre l’équilibrage des objets, celui des différentes ressources que l’on peut récolter, celui des zombies, les corrections des bugs d’affichage et les ajouts continuels que reçoit le jeu, il y aura toujours de quoi améliorer le tout.
Malheureusement, la version PS4 requiert depuis sa sortie, un certain nombre d’ajustements techniques, à commencer par le framerate parfois désastreux lorsque l’écran affiche plus de 5 zombies contre lesquels on essaie de lutter. Fort heureusement cela ne s’est jamais produit lors des attaques de hordes de morts vivants et grand bien nous en fasse, puisqu’il peut parfois s’avérer délicat d’affronter plusieurs zombies à la fois à cause de leurs déplacements en zig-zag assez imprévisibles mais aussi et surtout à cause des hitboxes relativement capricieuses. On a rencontré plusieurs cas où, avec une arme contondante, un zombie ne prenne pas un coup alors que ce dernier fut capable de nous toucher la seconde d’après sans même avoir à s’avancer.
Ce serait enfoncer des portes ouvertes que de dire que 7 Days to Die n’a rien d’une production achevée, il y a encore énormément de choses à revoir sur la copie de The Fun Pimps pour qu’elle puisse être vendue sur PS4 comme un jeu fini. Chose qui se produit depuis sa sortie sur la console de Sony, alors qu’il devrait clairement être mentionné qu’il n’est encore qu’un jeu en version alpha. S’il incombe au consommateur de se renseigner un minimum sur ce qu’il achète, on estime malgré tout que certains détails se doivent d’être clairement indiqués. Sachez donc à quoi vous attendre si vous comptez vous procurer 7 Days to Die. Toutefois, si nous avons jugé pertinent de mettre le doigt sur son aspect technique avant de vous parler du reste, cela ne signifie pas que c’est un mauvais jeu, loin de là.
We don’t need another way to die
7 days to Die compense ses énormes lacunes techniques par un gameplay maîtrisé à la croisée des genres. S’il est globalement un jeu type sandbox, puisque le joueur est livré à lui même et n’a pas d’objectifs définis à remplir, il prend la forme d’un jeu de survie en vue à la première personne avec une importante part de craft et des notions de RPG et de tower defense. Autant de styles différents qui donnent un mélange intéressant et qui tourne relativement bien. Bien que la gestion de l’inventaire demande un certain temps d’adaptation, on se fait vite au système de gestion de notre équipement, ainsi qu’à celui de notre personnage. Evidemment, les puristes préfèreront jouer avec un clavier et une souris, mais sachez qu’il est tout à fait possible de jouer avec une DualShock sans finir par s’arracher les cheveux. On regrettera cependant que les menus manquent de clarté et de lisibilité, il faudra donc ne pas jouer trop loin de l’écran si vous souhaitez pouvoir jeter rapidement un oeil au contenu de votre sac ainsi qu’au reste des menus in-game.
Concrètement, il existe 3 modes de jeu dans 7 Days to Die : Le mode solo, la survie multijoueur et la création multijoueur. Le premier ne laisse aucun doute sur son contenu, puisque comme son nom l’indique, il s’agira de jouer seul, sans avoir la possibilité d’être rejoint par des amis par la suite. Le mode survie multijoueur vous permet de jouer avec des amis en PVP ou PVE comme bon vous semble, tout en sachant qu’il est possible de créer une partie privée afin de ne jouer qu’avec les personnes que vous aurez invitées. Enfin, le mode création multijoueur permet de s’amuser directement puisque l’on a accès via l’inventaire à absolument toutes les ressources disponibles depuis le jeu. Cependant vous ne rencontrerez aucun zombie dans ce mode de jeu et il vous sera évidemment impossible de débloquer des trophées.
Maintenant que nous avons fait un petit tour du propriétaire, il est temps d’évoquer le concept du titre. Plus haut, nous vous disions que 7 Days to Die est plus engageant que Minecraft dans la mesure où il existe ce que l’on pourrait considérer comme une finalité. En effet, le jeu se déroule dans un univers apocalyptique dans lequel les zombies règnent en maître, et il s’agit ici pour le joueur de survivre au mieux en récoltant un maximum de ressources et en craftant des objets indispensables. Rien de révolutionnaire jusque-là nous direz-vous. Oui, sauf que c’était sans compter la lune de sang, cet évènement qui survient toutes les 7 nuits et rend les zombies bien plus agressifs qu’à l’accoutumée.
Le terme agressif est un euphémisme lorsque l’on évoque la lune de sang, puisque dès lors que la 7ème nuit pointe le bout de son nez, ce sont des hordes de zombies qui traqueront le joueur jusqu’à sa mort. Et ne croyez pas qu’une simple habitation vous protègera : les morts vivants peuvent venir à bout de tout et n’importe quoi. Il s’agit donc de prendre le taureau par les cornes et de faire face à la menace. Pour lutter, le joueur devra durant les 7 jours d’accalmie, récolter tout ce qui pourra constituer une arme lorsqu’il n’a pas la chance de tomber sur des schémas d’armes à feu, ou mieux encore, sur des pistolets et fusils encore en état de marche. Afin de corser un peu la chose, de nouveaux types de zombies apparaîtront au bout de la 21ème nuit, ce qui devrait chahuter un peu les joueurs les plus à l’aise dans cet univers hostile.
Récupérer des ressources ne passe pas uniquement par le minage et la récolte, il s’agit aussi d’explorer au maximum les alentours de notre base afin de fouiller les maisons, hôpitaux et autres commerces qui regorgent d’objets précieux. Cependant chaque biome (le nom donné aux différents environnements du jeu) possède ses inconvénients. La montagne possède un climat hostile, les environnements urbains regorgent de zombies, la forêt représente l’habitat de prédilection des ours qui n’hésiteront pas à vous attaquer à vue… Puisqu’il faut gérer l’état de santé et de bien être de notre avatar, la survie ne sera pas tâche aisée. Heureusement on peut paramétrer via les options de la partie, de nombreux détails. Durée des nuits, mémoire des zombies (plus ils en ont, plus ils vous pourchasseront longtemps), durabilité des blocs… Il y a de quoi réellement personnaliser chaque nouvelle game, et le fait de pouvoir jouer sur une map déjà préconstruite, ou sur une map générée aléatoirement, permet de varier les plaisirs.
Concernant notre personnage en lui même, il n’est pas possible de le créer de A à Z comme cela est le cas sur la version PC. On aura donc accès à une quinzaine de quidams possédant un charisme avoisinant celui d’une huître avariée. Autant dire que si vous ne possédez pas les 5 skins offerts avec la pré-commande du jeu, n’importe quel avatar fera l’affaire. Mais le plus intéressant reste les compétences de notre protagoniste, que l’on développera au fur et à mesure de nos actions, mais aussi en montant des niveaux. Cela signifie que plus vous fabriquerez d’objets, plus vos compétences en artisanat augmenteront. De même si vous utilisez régulièrement des objets conçus par vos soins, etc. Les niveaux, eux, se grimpent au fur et à mesure, et à chaque fois que l’on « level up », comme diraient les rôlistes, on dispose de 5 points à répartir parmi plus de 50 compétences. De ce fait, on peut tout à fait alterner notre style de jeu à chaque nouvelle partie. À chacun de trouver le meilleur équilibre possible, ou alors de faire de son personnage un expert dans les aptitudes qu’il préfère.
Les possibilités offertes par 7 Days to Die sont assez énormes, bien que le jeu ne soit pas aussi complet qu’un Minecraft. Il est vraiment jubilatoire de monter de toutes pièces une véritable forteresse, que l’on protègera à l’aide de pièges explosifs ou contondants, ainsi que de voir son personnage monter les niveaux et acquérir de plus en plus de compétences. Dommage que l’aspect FPS du titre soit gâché par une visée un peu laborieuse, et des bugs dus aux voxels. Entre les balles et flèches qui n’atteignent pas leur cible alors qu’elle était en pleine ligne de mire, les zombies qui traversent certaines textures, et parfois même certains murs, il est parfois délicat d’affronter une horde surexcitée qui ne voit en vous qu’un steak bien saignant.
Pour autant 7 Days to Die reste très plaisant à jouer, notamment en multijoueur, même si le fait de ne pouvoir jouer qu’à 4, sans disposer de serveurs dédiés comme sur PC limite la chose. Il reste encore de nombreux points à revoir pour améliorer le titre, et le fait qu’il ne soit encore qu’en alpha rassure. Les développeurs sont assidus et la communauté veille au grain sur l’orientation du développement, ce qui devrait permettre au soft de se bonifier au fil du temps. On espère vivement qu’ils sauront améliorer la bande-son du jeu, la spacialisation du son étant vraiment catastrophique. Pour vous donner un exemple très concret, il n’est pas rare d’entendre des zombies comme s’ils étaient en face du joueur, alors qu’ils se trouvent dans une maison et qu’un mort vivant mal avisé rôde aux alentours. Le problème étant qu’il est impossible de définir où se situe la menace, or il est essentiel de pouvoir jauger cela dans un jeu du genre. Certains autres bruitages nécessitent également une mise au point pour un rendu moins brut et offrir une expérience de jeu plus intuitive. Seul l’avenir saura nous dire si 7 Days to Die peut s’ouvrir aux joueurs exigeants, mais il constitue pour l’instant une bonne alternative au bac à sable de Mojang ainsi qu’aux autres prétendants du genre, dont notamment Day Z, que l’ont attend toujours sur PS4.
Verdict : 6/10
Il est réellement difficile d’attribuer une note à 7 Days to Die. On aimerait pouvoir être plus clément avec lui, mais cela serait passer outre des défauts techniques aberrants à notre époque et pouvant parfois amenuiser le plaisir du jeu. De la même façon, être plus dur avec n’aurait aucun sens tant les développeurs prouvent leur bonne foi en gratifiant leur copie de patchs complets et généreux en ajouts et correctifs. D’autant qu’on ne saurait le juger sur ses graphismes d’un autre temps, puisqu’ils sont forcément limités à cause du système de voxels. De ce fait, si l’on arrive à passer outre ces points noirs, le titre de The Fun Pimps s’avère extrêmement prenant et offre une expérience relativement convaincante. Bien que l’on ne puisse pas laisser passer le fait qu’il n’est jamais indiqué que le jeu soit encore en version alpha, on ne peut pas nier le potentiel énorme que possède 7 Days to Die, et c’est avec grande attention que l’on suivra l’avenir que lui réserve le studio de développement.
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