Dans un billet sur le site de Shadow, l’équipe explique que l’entreprise est en phase de procédure collective suite à un manque de trésorerie. La société serait en discussion avec de potentiels repreneurs et/ou investisseurs afin de pouvoir continuer à financer leur recherche & développement, mais aussi étendre leur parc de serveurs pour répondre à la demande. Toutefois aucun soucis à vous faire si vous êtes abonné(e), le service reste en ligne sans changement, et les précommandes maintenues.
Annoncée comme une future “licorne française” en 2017 suite à sa première levée de fonds, la société Blade présentait son produit Shadow comme pionnier sur le segment du cloud gaming. Les performances étaient au rendez-vous, le prix attractif et la couverture médiatique conséquente. Cependant, la société s’est récemment retrouvé à cours de liquidité pour rembourser ses créanciers, notamment l’entreprise 2CRSI qui fournit une part importante du matériel utilisé par Blade, et avait aussi participé à l’augmentation de son capital.
Cette situation critique peut s’expliquer de manière interne et externe :
D’une part au niveau interne de Shadow. Il est important de rappeler que malgré les investissements important que la société a reçu depuis sa création en 2015, la partie R&D sur des technologies comme le Cloud-computing génère des coûts extrêmement élevés ( souvent sans retour sur investissement ) difficilement encaissables pour une entreprise de la taille de Shadow.
D’autre part l’arrivée récentes des services concurrents sur le segment du cloud-gaming (ou cloud-streaming), portés par des firmes multinationales aux capacités d’investissements largement supérieures à celle d’une PME française. Parmi ces services on peut citer Stadia de Google, PS Now de Sony, GeForce Now de Nvidia, ou encore le projet xCloud lié au Game Pass de Microsoft.
Enfin, concluons en rappelant la fragilité de ce secteur naissant qu’est le streaming de jeux. Secteur où même une colosse comme Google s’heurte à des difficultés. Comme tout secteur innovant à haut potentiel, de nombreuses erreurs sont encore à venir. Shadow a encore du temps pour se remettre en selle, préparer sa riposte et pourquoi pas devenir un acteur majeur du cloud-gaming en Europe…
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