Après deux premiers opus développés par Ubisoft Montréal, Watch Dogs s’apprête à revenir sous le feu des projecteurs avec Watch Dogs Legion, cette fois-ci placé entre les mains d’Ubisoft Toronto (Splinter Cell Blacklist). Dans ce troisième épisode, nous nous retrouvons dans les rues post-Brexit d’un Londres à l’ambiance plutôt sombre pour une aventure dite d’anticipation. À quelques semaines de sa sortie, nous avons eu la chance d’être convié à une session preview et de rejoindre la résistance le temps de quelques heures afin de nous faire un premier avis.
► Retrouvez notre FAQ sur Watch Dogs Legion ainsi que notre preview de la gamescom 2019
Une version vidéo de cette preview, avec images de gameplay, est également disponible sur notre chaîne YouTube
Preview réalisée lors d’un événement presse organisé en streaming par l’éditeur
Sombre futur
Avant toute chose, une petite remise en contexte s’impose. Watch Dogs Legion se déroule dans un contexte où le Brexit a complètement bouleversé le quotidien des Londoniens. Depuis que le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union Européenne, l’Angleterre s’est transformée en un pays autoritariste où Albion, une compagnie de sécurité privée, n’hésite pas à faire appliquer de nouvelles lois martiales. Pourtant, l’insécurité et le crime organisé n’ont jamais été aussi présents dans les rues de la ville, en proie au chaos depuis que plusieurs attentats ont été commis par un groupuscule se faisant appeler Zero Day. Accusés d’en être responsables, les membres de DedSec sont désormais traqués et arrêtés par les autorités.
Par conséquent, le groupe d’hacktiviste a pris la décision de se réunir dans l’ombre et d’agir. Son objectif : prouver son innocence mais aussi et surtout mettre fin à cette situation en mettant en place une véritable résistance, tout en faisant officiellement la lumière sur l’ensemble de cette affaire. Dans le cadre de notre preview, nous nous trouvions quelques heures après le début du jeu, alors que DedSec mène son enquête sur les attentats afin de découvrir qui se cache réellement derrière l’identité de Zero Day. Cela les a notamment conduits à établir des liens entre Albion et le clan Kelley, une organisation criminelle accusée de donner dans le trafic d’êtres humains.
Après avoir laissé de côté l’ambiance sombre du premier opus pour un Watch Dogs 2 se voulant plus fun et plus léger dans le ton, Ubisoft décide donc de revenir aux sources avec ce Watch Dogs Legion. Et on peut le dire, quelques minutes suffisent à entrer dans le bain. Si ce ne sont pas les missions sur fond de crimes divers et variés, ce sont les rues de la ville où se mêlent ultra-surveillance technologique, abus d’autorité multiples et mémoriaux en l’honneur des victimes d’attentats qui sont là pour nous rappeler qu’il ne fait pas bon vivre à Londres en cette période. En l’état, le studio semble donc tenir sa promesse d’un jeu plus engagé dans les thématiques abordées, que ce soit au travers de son histoire ou des nombreux détails qui peuvent le ponctuer dans sa construction ou dans son déroulement.
Travail d’équipe
De la même manière, le nouveau système de personnage s’est présenté à nous comme la véritable surprise de cette preview. Pour rappel, alors que les précédents jeux nous plaçaient aux commandes d’un personnage bien défini, à savoir Aiden Pearce et Marcus Holloway, celui-ci souhaite nous offrir la possibilité d’incarner n’importe quel PNJ que l’on peut croiser. Un projet qui pouvait paraître trop ambitieux sur le papier mais qui fonctionne parfaitement manette en mains. Pour ce faire, il suffit simplement de scanner une recrue potentielle avec son téléphone pour en étudier le profil. S’il vous paraît intéressant, vous pouvez alors soit lancer le recrutement immédiatement, ce qui nécessitera plus ou moins de travail selon l’affect de la recrue avec DeadSec (positif, neutre ou négatif), soit sauvegarder son profil pour pouvoir le retrouver et vous en occuper plus tard.
Bien sûr, l’intérêt d’une telle mécanique repose également sur les spécificités qui sont propres à chaque personnage. Le but n’est pas de recruter n’importe qui mais principalement ceux dont le profil et les compétences peuvent ajouter une plus-value à votre équipe. Et là encore, Watch Dogs Legion semble parfaitement tenir ses promesses, ce qui est d’autant plus bénéfique à l’expérience de jeu. Au cours de notre partie, nous devions par exemple nous infiltrer dans un poste de police dans le cadre d’une mission. Si nous avons réussi à en faire une partie au spiderbot, une autre partie nécessitait quant à elle de se rendre physiquement sur place. Nous avons alors recruté un policier qui, grâce à son uniforme, a pu passer les détecteurs sans problème et circuler assez librement sur place. Rebelote lors d’une mission nécessitant de s’infiltrer dans un lieu protégé par Albion où nous avons ainsi recruté quelqu’un en conséquence.
Mais l’intérêt ne se limite parfois pas à des situations actives. Par exemple, le fait d’avoir recruté ce policier permet également à tous les membres de l’équipe d’avoir un temps d’incarcération moins long en cas d’arrestation. Pareillement, recruter un membre du corps médical en cours de partie a permis à l’un des membres de notre équipe de sortir de son hospitalisation beaucoup plus vite. Néanmoins, malgré la diversité des profils, nous avons tout de même croisé un certain nombre de PNJ disposant des mêmes caractéristiques et d’atouts similaires. Si cela est plutôt logique (après tout, s’il n’y avait qu’un seul médecin ou policier dans toute la ville, ce serait très embêtant), il faut juste espérer que l’intérêt de cette mécanique de gameplay ne s’amenuise pas trop au fil de la progression.
La formule Ubisoft
Parmi les autres nouveautés que l’on a pu noter se trouvent notamment un système de combat au corps-à-corps entièrement revu et extrêmement agréable à prendre en main, mais aussi une dimension enquête en réalité augmentée très inspirée des Batman: Arkham lors de certaines missions. Pour le reste, ce Watch Dogs Legion s’inscrit dans la lignée des autres productions d’Ubisoft. Il ne devrait donc pas dépayser les habitués du genre, et encore moins ceux qui ont déjà pu s’essayer à Watch Dogs 2 auparavant. En dehors d’une ou deux spécificités bienvenues à un moment donné, la construction des missions semble rester très classique dans la forme, au point où un schéma similaire a déjà pu se dessiner dans les quelques-unes que nous avons eu le temps de faire. Néanmoins, la mécanique de recrutement a le mérite de permettre de varier les approches et de parvenir à renouveler le gameplay, ce qui reste à confirmer sur le long terme.
De la même manière, l’univers du jeu dans son ensemble reste dans les standards du studio. La ville de Londres, découpée en huit grands quartiers (dont la taille est plus raisonnable que dans un Ghost Recon ou un Assassin’s Creed), est particulièrement vivante et animée mais surtout remplie d’activités annexes et facultatives à réaliser. Entre les missions secondaires destinées à libérer les quartiers en stoppant la propagande autoritaire pour augmenter la résistance, les missions facultatives permettant de gagner des points de compétences et de l’argent, les phases d’exploration visant à récupérer divers bonus en résolvant de petites énigmes et les quelques activités (fléchettes, livraisons, football, etc.) à réaliser pour le fun, Watch Dogs Legion ne manquera pas de choses à faire.
Balade à Londres
Pour finir, quelques mots sur la technique du jeu. Avant d’entrer dans le vif du sujet, sachez que situation sanitaire oblige, la session de preview s’est déroulée à distance via la technologie de streaming PARSEC. De ce fait, les conditions de jeu n’étaient pas forcément les plus idéales pour juger efficacement de toute la partie visuelle. Il convient donc de garder quelques réserves à ce sujet pour le moment. Toutefois, en l’état, Watch Dogs Legion nous a paru comme étant globalement plutôt beau, bien que ponctué d’imperfections. Tirant surtout son épingle du jeu de sa direction artistique, qui met en scène une modélisation de Londres sublimée par son ambiance très particulière et surtout ses jeux de lumière, le titre souffre malheureusement d’un certain retard au niveau des personnages et de leurs animations faciales très figées. Nous avons également pu déceler quelques animations relativement brusques ou encore quelques textures assez peu reluisantes, comme les liquides, ce qui peut décevoir à ce stade de la génération. Mais encore une fois, tout ceci restera à confirmer une fois le jeu testé dans des conditions optimales.
Verdict : Phase de recrutement réussie
C’est donc relativement confiants que nous sommes ressortis de cette preview d’une durée d’environ quatre heures. Après avoir proposé un Watch Dogs 2 qui manquait malheureusement beaucoup d’ambition, Ubisoft revient avec un Watch Dogs Legion rempli de promesses. Et la bonne nouvelle c’est que manette en mains, ces dernières semblent bel et bien être tenues. S’il n’a visiblement pas l’envie de révolutionner le catalogue de l’éditeur dans son approche générale, ce nouvel opus parvient sans conteste à tirer profit de ses nouveautés pour permettre au joueur de varier les approches et de s’amuser dans une aventure qui, malgré sa sombre ambiance, ne manque pas de fun et de folie. À mi-chemin entre Watch Dogs et Watch Dogs 2, Watch Dogs Legion a toutes les cartes en main pour réussir. Reste maintenant à voir si la formule continue de fonctionner sur la durée sans que le reste n’en soit négligé pour autant.
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