C’est en 2019 que Bohemia Interactive (DayZ) revient sur le devant de la scène avec un nouveau RTS multijoueur, en exclusivité sur Xbox One. Il s’agit du jeu free-to-play Vigor, semblant être un mélange entre DayZ et Escape From Tarkov. En 2020, le soft refait parler de lui grâce à la phase de bêta fermée qui a eu lieu au début du mois d’avril sur Nintendo Switch. Alors est-ce que l’exclusivité a de quoi s’exporter sur d’autres consoles ?
Preview réalisée grâce à un code obtenu et envoyé par l’éditeur pour la phase de bêta fermée.
Plus qu’un simple mélange
Si la comparaison avec de précédents titres de Bohemia Interactive, comme DayZ, ou encore d’autres jeux semblant similaires dans leur gameplay peut être assez facile quand on parle de Vigor, en réalité le soft tend à s’en détacher un tant soit peu. Il y a ce côté DayZ via le fait que les joueurs sont lâchés sans rien en pleine nature et devront ainsi survivre et reconstruire leurs abris grâce à différentes expéditions et collectes de ressources. Il y a ce soupçon d’Escape From Tarkov, notamment durant les expéditions, car nous sommes amenés à fouiller les recoins et lieux d’une grande zone alors que d’autres joueurs sont prêts à nous tuer pour quelques clous. Bien entendu, nous aurions pu agrémenter cette comparaison avec d’autres exemples mais ce qui est surtout marquant avec Vigor est le fait que ce n’est pas tant la violence qui compte mais bien l’exploration. Et c’est là que réside la différence de ce titre.
En effet, dans Vigor, le but n’est pas tant de tuer tous les autres joueurs durant les expéditions et explorations des différentes zones disponibles mais surtout de parvenir à collecter un maximum de ressources. Elles permettent de fabriquer des armes et surtout d’améliorer son abri, devenu le lobby pour accéder aux parties en ligne et votre QG. Ainsi, Vigor repose entièrement sur la collecte de loot et non pas sur les affrontements. Bien entendu, il est tout à fait possible de tuer les 10 joueurs présents sur la carte pour ramasser leur loot ou bien pour parvenir à récupérer le largage parachuté de façon aléatoire dans la zone, mais ce n’est pas le sel de l’aventure. On prend beaucoup plus de plaisir à explorer qu’à démarrer un affrontement. Mais qu’on se le dise tout de suite, cela n’empêche pas de ressentir une certaine tension tout au long des parties : on entre dans les maisons d’un pas léger et discret, en regardant dans tous les recoins des pièces afin d’assurer sa propre sécurité avant de se mettre en quête de quelques babioles utiles à la progression de l’abri. Entrer dans de nouveaux lieux avec plusieurs maisons est relativement stressant. La force des développeurs est d’avoir proposé un jeu dont le gameplay ressemble à beaucoup d’autres titres, tout en proposant un twist qui fonctionne autant : jouer sur la tension de l’exploration, avec des risques et des dangers permanents, plutôt que de noyer les joueurs avec un nouveau RTS dans lequel seule la violence est de mise. Un concept qui nous plaît entièrement donc.
La Switch y survit-elle, vraiment ?
Bien qu’il ne s’agissait là que d’une bêta fermée, le portage de Vigor sur Nintendo Switch est loin de convaincre totalement et semble surtout faire défaut au soft. En effet, dès son annonce et après plusieurs visionnages de la version Xbox One, ce qui frappe surtout est la beauté des lieux dans Vigor. Explorant les contrées verdoyantes et abandonnées de la Norvège, les joueurs plongent dans un univers réaliste et attrayant. Malheureusement, la Nintendo Switch ne rend absolument pas cette beauté visuelle et ça c’est vraiment dommage. On sent encore une fois que la dernière console de la firme japonaise a de grandes limites techniques et ne peut décemment pas s’octroyer correctement des titres de cet acabit. On se rappelle d’ailleurs les nombreux défauts visuels du portage de Wolfenstein II: The New Colossus sur cette console.
Pêle-mêle, on note un effet de flou constant sur les paysages en arrière plan ainsi que des contours floutés pour certains objets et structures architecturales. Aliasing et clipping sont également de la partie. Même si les développeurs pourront retravailler sur ces quelques points avant la sortie officielle du soft, on a beaucoup de mal à croire que la Nintendo Switch est LA plateforme sur laquelle jouer à Vigor. On ne pourrait que recommander aux joueurs, surtout aux amateurs du genre, de préférer la version Xbox One ou d’attendre un probable portage sur PlayStation 4 plus tard. Évidemment, l’exclusivité de Microsoft pose problème quant à la réalisation de ce projet mais on ose espérer qu’il ne s’agit là que d’un contrat à durée déterminée et non d’une affaire scellée. Une version PlayStation 4 nous semble bien plus cohérente qu’un portage sur Switch, il va s’en dire.
Verdict : Pas sur Switch
Si la proposition de Vigor est des plus intéressantes, centrant davantage l’aventure sur la collecte de loot plutôt que sur des affrontements répétitifs et parfois inégaux, le soft de Bohemia Interactive ne fait absolument pas mouche sur Nintendo Switch. Les limites techniques de la console ne permettent pas de faire ressortir toute la beauté du jeu. C’est déplaisant, surtout quand on sait que le soft a de quoi ravir et attirer grâce à son aspect visuel, en plus de son gameplay. La version Xbox One est donc à préférer en tout point.
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