L’idée d’exploration dans le jeu vidéo est courante et pourtant elle est partiellement utilisée, se limitant à une récompense à la clef comme une arme ou un paysage, devenant simple game design pour allonger de quelques heures l’expérience. Un peu comme le genre survie qui est ni plus ni moins que de passer son temps à chercher des ressources pour construire son petit chez soi, avec comme simple finalité de devenir autosuffisant, seul ou à plusieurs, dans un milieu plus ou moins hostile. Puis il y a Subnautica qui sous ses airs d’énième jeu de survie/exploration fait comprendre que beaucoup ont assimilé les sujets qu’à moitié.
Preview réalisée sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Ça commence tout pareil : une héroïne qui saute dans une capsule, une pluie d’astéroïdes en fond visuel, un échange radio en fond sonore puis une descente chaotique pour finir sur un atterrissage brutal sur la planète 4546B. Ensuite ? C’est l’aventure qui débute avec les mains vides mais un ATH qui indique un lieu. Le hic c’est un épais manteau blanc qui recouvre la surface, résultat d’une température ambiante glaciale, soufflée par de violents vents. La combinaison indique que l’hypothermie n’est plus loin et qu’il faut trouver une source de chaleur rapidement. Par chance de vives couleurs font ressortir l’entrée d’une caverne, c’est donc au pas de course qu’on doit la rejoindre. À l’intérieur c’est vide, de la roche tapissée de quelques plantes grimpantes, jusqu’à ce que l’œil soit de nouveau attiré par une source lumineuse. C’est le pistil d’une fleur, cerclé de ses pétales aux veines roses fluo, porté par une tige bleutée. En s’approchant, on remarque qu’elle ne fait pas que pendre mais qu’elle nous observe comme nous l’observons. Ça, cher lecteur, chère lectrice, ce n’est pas de l’exploration mais une découverte. C’est ça Subnautica : Below Zero.
Prisme narratif, la découverte pousse les limites de la survie afin de forcer le joueur à sortir de sa zone de confort. Car nous ne l’avons pas souligné mais Subnautica : Below Zero, comme son aîné, se déroule majoritairement dans l’eau. L’aspect survie est donc lié au fait qu’un être humain est de nature non adaptée à vivre dans les tréfonds. Pourtant il va falloir s’approprier ce milieu, l’identifier, le comprendre et surtout y pénétrer de plus en plus profondément. Alors au début on s’éloigne pas trop de la capsule, on ne va pas trop en profondeur de peur de risquer l’asphyxie, tout en ramassant les déchets des bas-fonds, surtout des minéraux et plantes. Ensuite on craft des petits outils, comme un scanner pour sonder la faune et la flore et un couteau, on apprend qu’en coupant ci on peut obtenir ça, matériau de base pour une bonbonne d’air à haute capacité. Du coup, on peut rester dans l’eau plus longtemps, nager plus en profondeur, découvrir de nouveaux minéraux et autres objets à scanner… Ainsi de suite jusqu’à se trouver à l’entrée d’une crevasse.
« On se fait petit.. »
Déjà à ce stade on sait mieux gérer son oxygène. Peut être même qu’un véhicule faisant office de base mobile est disponible, on se sent alors plus à l’aise dans ce milieu hostile. On s’y enfonce confiant, sans se douter que celle-ci va nous déboussoler. Des plantes inconnues, des poissons aux formes incongrues et ostentatoirement menaçantes, des monts géologiques crachant des gerbes colorées. C’est encore une fois le mystère total et le retour d’un sentiment de découverte d’un lieu non exploré depuis très longtemps. On se fait petit, on observe, on scanne puis on revient à son véhicule pour lire tranquillement les données récoltées. Souvent ce sont seulement des informations sur la faune et la flore mais parfois ce sont des journaux abandonnés par une équipe annexe qui racontent une bribe ou un échange important de l’histoire. Là, les pièces du puzzle se réunissent : on joint le mont biscornu à la carcasse d’un vaisseau, la végétation locale qui pousse sur ce dernier, comment cet énorme cargo a atterri ici… Cela s’imbrique dans notre esprit et on comprend comment ce lieu en est arrivé à ce résultat.
Si les profondeurs sont majoritairement utilisées, la terre ferme est, dans Subnautica: Below Zero, plus présente que jamais. Une petite équipe de scientifiques y a installés des laboratoires, où comme pour les biomes aquatiques des histoires se racontent grâce aux lecteurs audio, ce qui fait opérer la narration environmental toujours aussi réussite. Le danger est toujours en omniprésent cependant, avec l’idée d’une hypothermie. Mais comme pour les eaux plusieurs sources chaudes aident à garder une température corporelle positive. Enfin, et point important, l’héroïne parle et échange avec plusieurs protagonistes, s’interrogeant sur la nature humaine avec l’un et le rôle de l’Homme avec l’autre.
Attention à ne pas trop être exposé au froid, sinon c’est la fin.
Verdict : Une quasi perfection
En l’état Subnautica: Below Zero pourrait se résumer au fait que c’est Subnautica en mieux. Unknown Worlds y ajoute tout ce qui manquait sur plusieurs aspects, la narration avec l’ajout de voix, de protagonistes « en chair et en os » et de cinématiques pour la mise en scène. Côté gameplay à l’inverse qui lui est à quasi l’identique, des objets à l’interface, des constructions au système de scan, de l’évolution des outils/véhicules, etc. À noter à ce sujet que deux nouveaux moyens de transport sont présents, un terrestre et l’autre maritime, comme plusieurs outils. Bien sûr les biomes aquatiques sont uniques, comme une très grande partie du bestiaire et de la faune. Malheureusement, le développeur américain domine tellement son sujet qu’il en oublie un point essentiel : une découverte ne se vit qu’une fois. Alors nous vous recommandons très chaudement ce Subnautica: Below Zero, mais conseillons d’attendre sa sortie officielle prévue pour l’été 2021 sur PC, Xbox One et Xbox Series, PlayStation 4 et 5 et enfin Nintendo Switch.
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