Ce n’est pas la première fois que les esprits créatifs de chez roll7 s’amusent à jouer avec les genres et à mettre le sport extrême en avant dans leurs jeux. Vous les connaissez probablement pour la série des OlliOlli, qui a signé son 3ème opus avec l’excellent OlliOlli World (notre test) et sa direction artistique colorée tout droit sortie d’un dessin animé à la patte bien particulière. Si l’on quitte l’esprit fun et délirant de leur dernier titre en date avec Rollerdrome, on garde toutefois le style comic book afin de donner naissance à une œuvre futuriste et dystopique. Ici, l’histoire se déroule en 2030 et nous place dans la peau d’une protagoniste, Kara Hasan qui va s’adonner à une pratique mêlant sport extrêmes et armes à feu, le tout dans un cocktail d’action que nous ont vanté les premiers trailers du jeu.
Preview réalisée sur PC grâce à une version fournie par l’éditeur
Le roller pas si drôle
Au premier abord, on pourrait croire que Rollerdrome emprunte à Rollerball, un film sorti en 1975 et qui a bénéficié d’un remake en 2002, dans lequel un sport violent a pour but de calmer les pulsions négatives d’une société qui profite d’une situation confortable en étant menée par des corporations qui dirigent le monde en lieu et place des nations. Après tout, le jeu de roll7 nous met dans la peau d’une jeune fille, Kara Hasan, qui va se lancer dans le Rollerdrome, un jeu organisé par la mega-corporation Matterhorn qui l’utilise pour masquer ses agissements. Notre héroïne désire plus que tout atteindre le niveau de son idole, mais aussi dépasser son rival, qui font tout deux partie du tournoi, qui prend petit à petit une tournure bien plus spectaculaire mais aussi violente, toujours dans le but de détourner le regard du public.
La narration n’est pas vraiment le point fort de Rollerdrome, et c’est d’ailleurs clairement assumé puisqu’au travers des 6 premiers niveaux que nous avons pu parcourir, nous n’avons eu droit qu’à 2 séquences qui nous ont permis d’en apprendre plus sur l’univers ainsi que les évènements qui se déroulent en 2030. Il s’agit là de phase de gameplay en vue à la première personne où il est possible d’interagir avec quelques éléments pour avoir davantage de contexte. Mais quiconque préférera se jeter directement dans le feu de l’action pourra tout aussi bien se diriger directement vers l’objectif, à savoir le stade dans lequel a lieu la prochaine épreuve.
De façon totalement basique, Rollerdrome est bâti autour du championnat du même nom, aussi les niveaux sont découpés en épreuves qui composent les différentes phases du tournoi. Vous l’aurez compris, ce n’est pas dans sa construction qu’il brille, mais pour ça, on ne lui en veut pas vraiment. roll7 ne s’est jamais voulu très attaché à la narration ou à la mise en scène mais sait davantage briller lorsqu’il s’agit de faire chauffer la marmite du gameplay. Et force est de constater qu’il est, une fois de plus, aux petits oignons.
Rollerdrome mêle donc habilement les subtilités d’un jeu de sport extrême, avec les contrôles d’un personnage équipé de roller pouvant effectuer divers tricks, grabs, spins et grind le tout mélangé à du shoot. En effet, une fois le tutoriel passé, Kara se retrouvera dans les premières arènes du Rollerdrome et devra affronter les joueurs maisons, des PNJ qui ornent les bords de l’arène, pour ceux équipés de fusil, ou qui sont éparpillés un peu partout pour les autres équipés de batte de base-ball. On vous laisse imaginer que dans un cas, comme dans l’autre, ils ne sont pas là pour tailler le bout de gras et que le but sera de refroidir ces têtes brulées jusqu’au dernier pour passer à l’étape supérieure.
Et bien que la maniabilité du personnage s’avère assez rigide, enchaîner des tricks tout en éliminant tireurs et battteurs se révèle vite être jouissif. Evidemment, connaissant roll7, le gameplay propose bien quelques subtilités, comme l’esquive, qui permet, lorsque réalisée avec un timing parfait, de ralentir le temps pour mieux viser sa cible. Et il vaut mieux ne pas la louper si vous avez pour objectif de briller dans les classements, car Rollerdrome est un jeu de scoring qui pousse à s’améliorer encore et encore, jusqu’à faire le meilleur score de sa liste d’amis.
Finalement, si les contrôles se prennent facilement en main, maitriser Kara, les figures et gérer les combos nécessite une attention de tous les instants ainsi qu’un minimum de pratique, mais aussi de s’y reprendre à plusieurs fois. Connaître l’emplacement des différents ennemis sera d’une aide certaine pour réaliser les meilleurs scores, mais aussi pour savoir d’où viennent les plus grandes menaces, puisque lorsqu’ils commencent à pulluler, les tireurs et batteurs peuvent vite faire chuter la barre de vie à 0. Les premiers niveaux du jeu se parcourent donc relativement vite, et on espère qu’au delà du challenge, que l’on voit déjà croître comme il faut par le biais d’une difficulté ascendante, le jeu saura proposer quelques surprises afin d’offrir une durée de vie conséquente.
Verdict : Comme sur des roulettes, ou presque
Si Rollerdrome nous avait laissé un peu dubitatifs lorsqu’il s’est dévoilé au public par le biais de son premier trailer, il s’avère que manette en main, l’action est effectivement assez intensive. Le gameplay offre bien plus de complexité et de profondeur qu’il n’y paraît, et comme à l’accoutumée avec roll7, il va falloir s’accrocher pour se faire une place dans les classements en ligne. Il sera tout aussi possible d’y jouer plus tranquillement, mais à travers les 6 premiers niveaux que nous avons pu prendre en main, la narration est vraiment restée très en retrait. Et ce ne sont pas les quelques phases en vue à la première personne qui ont changé cela. Toujours est-il que le studio a toujours fait partie de l’école du gameplay, et force est de reconnaître qu’une fois encore, ses leçons ont été apprises par cœur. Est-ce qu’il a toutefois les épaules pour s’improviser professeur et apprendre à ses petits camarades ? Cela reste encore à prouver. D’ici à sa sortie, le jeu ne devrait que peu ou prou évoluer (nous ne jouions pas sur une build finale), mais sait-on jamais. Ah, et vous a t-on dit que sa bande-son s’annonce aussi grandiose que sa direction artistique ?
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