Prince of Persia, un nom qui évoque des souvenirs aux plus nostalgiques d’entre nous. Après de nombreux opus sortis entre les années 1990 et 2010, la série s’était faite discrète avant de revenir en force sur le devant de la scène grâce à Prince of Persia: The Lost Crown, l’annonce du très attendu remake de Prince of Persia : Les Sables du Temps et sans oublier, celui pour lequel nous écrivons ces lignes aujourd’hui : The Rogue Prince of Persia. Si la série a connu différentes métamorphoses au cours de son existence, l’approche roguelite proposée par The Rogue Prince of Persia est sans aucun doute l’une des plus marquantes. En bien ou en mal, découvrez sans plus tarder notre preview du jeu.
Test réalisé sur PC grâce à un code offert par l’éditeur
Retour en Perse
Marquée par une dizaine d’opus, la série Prince of Persia a su se créer une base solide de fans au fil des années. Déplorant l’absence du prince de Perse sur nos écrans depuis quelques années, c’est avec un plaisir non dissimulé que ces derniers ont accueilli les nombreuses annonces relatant son retour. Nous avons d’ores et déjà eu le plaisir de rendre notre verdict de Prince of Persia : The Lost Crown lors de sa sortie en début d’année. Place aujourd’hui à un toute nouvelle preview, celle de The Rogue Prince of Persia, un roguelite dans l’univers du prince de Perse. Les environnements y sont donc en deux dimensions et la mort du héros fait partie intégrante des mécaniques de gameplay puisqu’à la fin de chaque cycle, notre héros peut conserver une partie de sa progression. Pour plus d’informations sur le genre des rogueslites, consultez notre article dédié.
Développé par Evil Empire en partenariat avec Ubisoft, The Rogue Prince of Persia est disponible en accès anticipé sur Steam. Pourquoi en accès anticipé nous diriez-vous ? Evil Empire, fort de son expérience en la matière de développement de roguelite, souhaite intégrer les joueurs dans le développement du jeu afin d’en co-construire l’aventure. Ils prévoient donc de poursuivre le développement du jeu durant toute sa période d’accès anticipé dans le but d’y intégrer les retours desdits joueurs. Evil Empire prévoit ainsi d’alimenter continuellement le jeu lors de cette période avec de nouveaux biomes, de nouvelles armes, de nouveaux ennemis et cetera, d’ici à sa sortie définitive. Preuve en est, depuis que nous avons reçu le jeu, celui-ci a reçu quelques ajouts et modifications attendues comme le fait de pouvoir recommencer une run depuis le début, des bonus permettant d’augmenter sa vie maximale, ou encore, un tout nouveau niveau. Nul doute que le jeu saura s’étoffer au fil du temps.
Un doux parfum d’orient
L’histoire de The Rogue Prince of Persia nous mène une fois de plus, et sans réelle surprise, dans le royaume de Perse. Ce dernier est en proie à une attaque des Huns. Capturé lors de l’attaque menée par les guerriers chamaniques, le prince parvient à s’échapper au bout du 3ᵉ jour de détention et tente alors tant bien que mal de rejoindre la cité assiégée. Il fait naturellement face à des vagues d’ennemis et d’obstacles en tous genres et c’est dans ce contexte que le joueur prend les commandes du prince de Perse pour sauver son royaume reconstitué par pas moins de sept biomes différents (six initiaux et un ajouté après la conférence Ubisoft Forward 2024). Allant des contrées désertiques et arides à des jardins verdoyants baignant de lumière jusqu’aux tréfonds obscurs et ténébreux des prisons. Chaque biome a ses spécificités visuelles et architecturales, cependant, les mécaniques de déplacement ne varient pas de l’un à l’autre. Les murs, les gouffres et les poutres changent de forme et de couleurs, mais le gameplay reste quant à lui identique. Chaque niveau a également sa propre ambiance sonore. Mélangeant sonorités électroniques et instruments orientaux. La bande originale est une véritable pépite auditive et colle parfaitement aux niveaux qui défilent sous les yeux. À l’inverse, la direction artistique est quant à elle plus clivante et fait partie de celles qui, au premier coup d’œil, plaisent ou déplaisent. Elle est cependant très cohérente tout au long de l’aventure et se démarque des précédents titres de la série plus matures grâce à des traits plus naïfs et enfantins. Par cette direction artistique, The Rogue Prince of Persia cherche sans doute à s’émanciper de l’image sombre et sanglante qui lui tenait au corps pour toucher un public plus large.
Comme de nombreux roguelite, The Rogue Prince of Persia est un jeu nerveux dans lequel les déplacements sont acrobatiques, mais millimétrés. On retrouve facilement l’essence de Dead Cells dans cette interprétation de la licence Prince of Persia par Evil Empire et c’est sans conteste, une réussite. Le studio a su consigner et adapter l’univers riche de la licence aux mécaniques parfois tortueuses des roguelites. Si la licence nous a appris quelque chose au fil du temps, c’est qu’elle se prête plutôt bien à différents genres et c’est une fois de plus démontré ici.
On retrouve par exemple un camp de base qui ne sert pas seulement à acheter de nouveaux plans, il sert aussi à constituer le lore de l’aventure. Dès la première mort du prince, on apprend que ce dernier est doté d’un pouvoir lui permettant de remonter le temps. Malheureusement pour lui, il ne parvient pas à revenir avant l’arrivée des Huns mais seulement au moment de sa libération, il est ainsi condamné à essayer de libérer la cité en boucle. Lors de son périple et de vos runs, il croisera plusieurs personnages importants et trouvera plusieurs informations qui, une fois bout à bout, constitueront des informations clés sur l’histoire. Ainsi, plus vous mourrez, plus le jeu sera susceptible de s’enrichir et les dialogues avec les personnages de votre camp se développeront. Une carte mentale s’alimentera, elle aussi, de toutes vos connaissances vous permettant alors peut-être de reprendre le fil de votre histoire après quelques jours voire semaines d’absence.
Cependant, même si le gameplay est très aérien et millimétré, nous sommes loin d’égaler une précision à la Céleste que nous jugeons être une bonne référence pour décrire les mécaniques de déplacement. Mais, qu’à ne cela ne tienne, car The Rogue Prince of Persia se veut très accessible. Par ailleurs, aucun chrono n’est affiché ici, donc pas de pression pour terminer un niveau, le temps passé n’influera pas sur l’acquisition d’un éventuel bonus.
Bien que les niveaux soient générés aléatoirement, ils semblent suivre des schémas de construction très réguliers. Les runs ont donc souvent et malheureusement des allures de déjà-vu. Faute à des déplacements très acrobatiques, les espaces de jeu sont plus aérés dans The Rogue Prince of Persia que chez certains de ses compères. Cette importante surface libre dédiée aux déplacements est à double tranchant, car elle offre d’un côté une grande liberté de mouvement, mais elle renforce de l’autre et malgré elle, une certaine répétitivité entre chaque run puisque la topologie est moins labyrinthique qu’à l’accoutumée. Là où les roguelites sont fréquemment de véritables dédales, Rogue of prince of Persia est une autoroute. Passer un niveau reviendra donc à se déplacer, de gauche à droite, et le jeu manque encore très certainement de densité et de verticalité. Il vous demandera toutefois de maîtriser des mouvements acrobatiques pour transiter en un éclair entre des phases de combat et de parkour. Courir sur les murs deviendra vite un automatisme et fait partie intégrante des mécaniques de combat et d’exploration.
Tous pour Huns
Comme rapidement évoqué, The Rogue Prince of Persia n’est manifestement pas difficile et est à la portée de tous. Bien que certains ennemis soient parfois retors, nous n’avons pas rencontré de difficultés insurmontables lors de nos différentes parties et comptez une dizaine d’heures pour venir à bout de Rogue of Prince of Persia dans sa version early access. Par ailleurs, le jeu manque encore un peu de diversité maléfique et là où nous aurions pu nous attendre à des ennemis différents selon les biomes, ce n’est malheureusement pas le cas. Certains ennemis sont plus fréquents que d’autres et certains n’apparaissent pas dans tous les niveaux, mais ce manque de diversité vient là aussi renforcer ce sentiment de déjà-vu expliqué auparavant. La plupart des ennemis utilisent des armes plutôt classiques, bien que décrits comme étant des guerriers chamaniques, seuls quelques-uns utilisent des attaques dignes de ce terme. Ils utiliseront le plus fréquemment des épées, des lances ou encore des arcs qui sont d’ailleurs particulièrement difficiles à éviter. Les ennemis sont, pour ainsi dire, très classiques.
Certains d’entre eux possèdent des boucliers qu’il sera possible de désactiver avec plusieurs coups ou en projetant quelque chose sur eux grâce à un coup de pied, voire grâce à une frappe tombante. Le coup de pied est particulièrement satisfaisant, surtout lorsqu’il s’agit de pousser un ennemi dans le vide. Quelques créatures chimériques croiseront votre chemin et quelques interactions lors de votre aventure vous permettront de comprendre comment ses créatures sont devenues ce qu’elles sont et ces petites histoires disséminées sont les bienvenues, car elles permettent d’enrichir l’univers. Les ennemis ne sont plus seulement des méchants, ce sont des vilains avec un – petit – background.
Un roguelite plutôt classique mais efficace
Rogue of Prince of Persia emprunte de nombreuses mécaniques de combat aux plus classiques du genre. On y retrouve de l’argent pour acheter de l’équipement au cours de vos runs ainsi que des lueurs d’espoirs pour débloquer de nouvelles armes et de nouveaux badges au campement. Si l’argent peut être utilisé pour acheter de l’équipement aux différents marchands dispersés à travers les différents niveaux, il vous permet aussi d’améliorer vos armes auprès du forgeron qui se trouve, lui aussi, caché dans certains niveaux.
L’amélioration des armes est très utile pour battre un boss, mais cela n’est possible que si vous avez de l’argent. Vous l’aurez compris, c’est une machine bien huilée puisqu’il vous faudra battre des ennemis pour gagner de l’argent. Y compris pour les lueurs d’espoirs qui vous permettront d’acheter de nouveaux plans d’armes ou des badges dans votre camp. Les badges sont quant à eux des bonus à plusieurs paliers. Ils vous aideront par exemple, à répandre de la résine en cas de bris bouclier, à regagner de la vie en découvrant des puits de rêve pour se téléporter, ou bien encore, à doubler les dégâts dans le dos d’un ennemi. Il en existe toute une pléthore et ils peuvent être améliorés de 1 à 3 rangs, mais pour ce faire, il faut savamment équiper les badges dans un ordre particulier. En effet, pour améliorer un badge, il faut en placer un à côté de lui, mais tous les badges n’améliorent pas ceux qui leur sont proches. Bref, nous avons mis un peu de temps à comprendre la mécanique et celle-ci n’est pas très limpide en jeu, mais une fois comprise, elle est particulièrement grisante. En particulier lorsqu’on dégote un combo parfait.
VERDICT : Un early access prometteur
The Rogue Prince of Persia rafraîchit la franchise avec une approche roguelite captivante. La direction artistique audacieuse et la bande sonore envoûtante enrichissent grandement l’expérience et donnent véritablement envie d’y revenir. Bien que le gameplay soit acrobatique et satisfaisant, il souffre d’une certaine répétitivité faute à des biomes très horizontaux et non labyrinthiques. Néanmoins, The Rogue Prince of Persia reste accessible et divertissant, avec un potentiel d’évolution très prometteur grâce aux retours des joueurs par son statut d’early access. Pour les fans de roguelites et de la série, c’est une aventure à découvrir absolument comme un bon vin qui s’aura saffiner avec le temps.
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