Après s’être un peu perdue en route en tentant de s’offrir une personnalité qui n’aura pas été au goût de tout le monde avec ses 3ème et 4ème opus, la licence Saints Row s’est faite plus discrète. On compte évidemment quelques portages et remasters de Saints Row: The Third et Saints Row IV, comme le veut désormais la coutume de l’industrie. Pour autant, ce ne sont pas moins de 9 années qui se sont écoulées entre la sortie du quatrième volet des aventures des Saints et le reboot, prévu pour le mois d’août. Il y avait probablement là une envie de marquer son retour comme il se doit, et surtout de s’émanciper des habituels remakes qui viennent généralement combler l’absence prolongée d’une licence appréciée. Sans pour autant marquer un véritable retour aux sources, Saints Row semble piquer des idées dans tous les opus précédents tout en proposant un nouveau contexte et de nouveaux protagonistes. L’objectif, lui, est toujours le même : devenir le boss d’un empire criminel. Une formule qui pourrait bien fonctionner, et à laquelle nous avons pu nous essayer durant 4 heures.
All new All different Saints
On prend les mêmes, et on recommence. Pour ce reboot de Saints Row, on retrouve une fois de plus Volition au développement, tandis que Deep Silver se charge de l’édition. Ceci dit, il ne sera pas ici question de retrouver d’anciens protagonistes ou encore d’autres lieux des précédents opus, puisque si l’on incarne une fois de plus un personnage façonné par nos soins, ses camarades ou encore le contexte sont complètement différents. Une fois n’est pas coutume, le passage par le créateur de personnage aura été vite expédié afin de se lancer dans l’aventure. De même, inutile de s’épancher sur le sujet, puisque l’outil de création de personnage est actuellement disponible en téléchargement afin de donner naissance au Boss de vos rêves afin qu’il soit fin prêt lorsque le jeu sortira. On ne peut que vous enjoindre à télécharger le Boss Factory sur votre plateforme de prédilection afin de vous faire votre propre avis à son sujet. De notre côté, il nous aura fallu moins de deux minutes pour créer un protagoniste charismatique.
Le reboot de Saints Row nous place donc dans la peau d’un personnage qui va tenter de se faire une place au soleil, avec ce que cela comporte d’aventures rocambolesques. Voyez plutôt : l’histoire débute avec l’arrivée de notre humble personne dans les rangs des Marshall, l’une des différentes faction du jeu qui joue des épaules avec les Panteros et les Idoles pour prendre le contrôle de Santo Ileso. De leur côté, les Marshall sont dirigés par un cowboy des temps modernes qui dirige une véritable milice privée, ce qui donne littéralement le ton pour l’introduction dans ce nouvel univers. Cette première mission sera surtout l’occasion de se familiariser avec les contrôles, plutôt basiques. Dès les premiers instants, on sent que la jouabilité propose quelque chose de très arcade dans l’idée : l’action est dynamique, ça explose de partout et le jeu nous pousse à ne pas trop jouer à couvert pour aller se confronter aux nombreux ennemis.
Le tout s’enchaîne plutôt simplement, sur fond de dialogues souvent sans queue ni tête, et de la même façon que dans un GTA (excusez la comparaison, mais puisqu’il s’agit ici d’un GTA-like, autant pousser la chose comme il se doit), il pourra parfois être un peu compliqué de suivre les échanges lorsque l’on doit faire parler la poudre en même temps. Un petit souci que les anglophones n’auront évidemment pas, à moins que le jeu ne bénéficie d’un doublage français; auquel cas nous serions curieux de savoir quels doubleurs ont été sélectionnés, tant il y a la possibilité de proposer un résultat au moins aussi délirant que celui des voix originales.
Une fois la mission d’introduction bouclée, le temps est venu de rencontrer les 3 compères de notre héros (ou héroïne en fonction du choix lors de la création de personnage). Une colocation des plus originales puisqu’à eux 4, ils sont tous répartis dans les différentes factions présentes à Santo Ileso. Ce qui va donc amener quelques situations bien cocasses, durant lesquelles nos compagnons tentent de s’entraider sans se faire démasquer par leur gang. Evidemment, rien n’est éternel (sauf les diamants paraît-il), aussi au cours d’une mission qui tournera au vinaigre, notre héros se verra renvoyé des Marshall, tandis que le sort de ses 3 autres colocataires ne sera guère plus brillant. Cela les amènera donc à former leur propre groupe criminel. On vous laisse deviner quel est le nom qu’il choisiront pour leur organisation.
Il ne s’agit là que d’un bref résumé de ce qui se passe au cours de ces quelques heures, large préambule à ce qui nous attend par la suite avec la gestion de business pas forcément très légaux et moult activités, une fois le QG des Saints établi. Activités que n’avons toutefois pas eu l’occasion d’essayer, mais il semblerait que ces dernières brisent le rythme un brin monotone qui commençait à s’installer au fil de ces premières heures de jeu. Nous attendrons donc de pouvoir poser les mains sur la version finale le mois prochain afin de voir si cela est bien le cas. Toujours est-il que des activités annexes sont bien disponibles avant la formation des Saints, de quoi commencer à amasser quelques centaines, voire même quelques milliers de dollars.
On ne s’ennuie pas à Santo Ileso
L’argent nous permet d’enchaîner sur ce qui est une grosse composante du titre, à savoir la personnalisation. Nous avions évoqué plus haut la personnalisation de notre avatar, mais le programme des réjouissances ne s’arrête pas là, puisqu’il sera également possible de customiser ses armes ainsi que ses véhicules. Pour le coup, on y a passé un peu plus de temps que sur la création du personnage, et oui, c’est un véritable plaisir coupable que de se balader avec des armes aux couleurs excentriques ou au volant d’une superbe décapotable à la peinture métallisée, et dégradée s’il vous plait. Le début du jeu offre déjà assez de possibilités pour se faire plaisir en matière de customisation, gageons que la suite empruntera la même autoroute, auquel cas vous devriez pouvoir passer un certain temps à peaufiner vos plus belles créations. Enfin, si nous vous parlions d’argent, c’est parce que rien n’est gratuit à Santo Ileso, aussi préparez vous à débourser vos dollars durement gagnés au cours de missions, quêtes annexes et activités diverses.
Ces dernières sont à activer depuis notre smartphone, qui permet aussi d’afficher la map avec tous les différents points d’intérêts, de customiser son personnage à tout moment, d’utiliser l’appareil photo ou encore de paramétrer nos aptitudes et atouts. Tandis que les premiers font office de coups spéciaux aux effets multiples (une grenade lâchée dans le pantalon d’un ennemi ou encore un regain de santé), les atouts sont des bonus passifs qu’il faut débloquer avec de l’argent et en augmentant le niveau du héros. La bonne nouvelle, c’est que là où Saints Row aurait pu se perdre en s’infligeant une composante RPG avec un arbre de compétence comme le font bien d’autres licences, il se contente de survoler très succinctement cet aspect là. Hormis l’XP gagnée qui se voit multipliée en fonction des combos et des éliminations réalisées et les aptitudes/atouts, on ne retrouve pas d’autres éléments hérités des jeux de rôle, et c’est tant mieux. Exit également les compteurs de dégâts lorsque l’on en inflige aux PNJ, mais ils se retrouvent tout de même affublés d’une barre de vie. On ne peut cacher que le petit côté sac à PV des hordes d’IA qui croisent notre route a failli nous rebuter, cependant on est encore loin de ce que peuvent proposer d’autres titres.
Qui plus est, Saints Row propose une jouabilité assez agréable et très proche d’une proposition typée arcade, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le personnage, bien qu’un brin rigide, répond au doigt et à l’œil et on peut très vite s’amuser avec un arsenal qui croît au fil des missions. Quelques particularités de gameplay comme les exécutions (dont une qui parodie le coup de pied final de Daniel LaRusso infligé à Johnny Lawrence dans Karate Kid) ou les esquives sont de la partie, ce qui rythme les fusillades et pousse davantage le joueur à rester mobile plutôt qu’à prendre racine pour tirer sur tout ce qui bouge à longue ou moyenne distance. Finalement, c’est davantage sur la conduite que l’on trouvera à redire, puisque la physique des voitures est assez rigide tout en étant proche de celle d’une savonnette dès lors qu’il y a des collisions. On prend toutefois un pied certain en enchaînant les dérapages et en envoyant les véhicules adverses dans le décor, il faut le reconnaître. Etant donné que Saints Row propose un open world, un brin vide et dépouillé dans ce qui nous a été permis de voir, on espère que prendre le volant ne finira pas par devenir désagréable, surtout avec la personnalisation des véhicules plutôt grisante. Allez, on y croit.
Verdict : On l’attend de pied ferme
Pour un reboot, Saints Row semble plutôt prendre une bonne direction. Tout n’est pas rose, mais on apprécie le parti pris de se débarrasser de certaines considérations techniques et de mettre l’accent sur une jouabilité efficace et fun. La gestion de l’empire criminel des Saints est ce qu’il manque à nos quelques heures de jeu pour s’assurer que l’ensemble tiendra la route sur le long terme, aussi il nous tarde de mettre les mains sur la version finale du titre pour voir s’il tient toutes ses promesses. Avec ce petit côté décalé, tant dans la narration que dans la mise en scène et l’interprétation des acteurs, le jeu de Volition ne semble pas offrir de temps mort et peut même se permettre un humour parfois potache, parce que c’est aussi ça qui fait son charme. Rendez-vous le 23 août pour voir si le soleil brille toujours autant à Santo Ileso.
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