Il y a presque deux ans, le studio français DigixArt sortait un titre qui a rapidement joui d’une belle côté de popularité : Road 96. Ce jeu d’aventure indépendant nous a permis de vivre plusieurs road-trips mêlant amitié, politique et (rares) sentiments amoureux avec un gameplay procédural impliquant des choix forts de la part du joueur. Aujourd’hui, cette franchise revient sur le devant de la scène avec Road 96: Mile 0, le préquel du jeu original décrit par son directeur créatif comme un amuse-bouche. Après quelques minutes de dégustation, nos premières impressions sont plus que positives.
Preview réalisée sur PC à partir d’une version preview fournie par l’éditeur
Un préquel qui s’appuie sur de solides fondations
Road 96: Mile 0 arrive le 4 avril prochain sur consoles ainsi que PC et pour les fans du premier épisode, l’impatience est de mise. Présenté il y a quelques mois officiellement aux joueurs, le titre est un préquel de l’œuvre originale sorti en 2021 mais s’en inspire d’une autre qui n’a rien à voir avec le FPS ou encore les aventures scénarisées : Lost in Harmony. Premier jeu du studio français, on y incarne notamment Kaito dans un runner endiablé aux délicieuses compositions. Voilà que ce protagoniste revient sur le devant de la scène pour un cross-over avec Zoé, l’une des survivantes que vous avez croisé dans Road 96 premier du nom. Ces deux jeunes adolescents sont liés d’amitié, bien qu’ils proviennent d’un milieu social bien différent : le père de Zoé est haut placé dans la hiérarchie de Tyrak (dictateur qui règne sur le pays) tandis que la mère de Kaito effectue des tâches ménagères pour survivre avec son fils. Mais très rapidement, cette relation va être mise en doute par le comportement très étrange de Kaito avec des individus intrigants, reste à déterminer la nature de ces échanges…
On se retrouve donc avec un titre qui s’inspire très largement du premier épisode, du moins pour le meilleur : la qualité d’écriture semble encore au rendez-vous avec des dialogues à choix et surtout, une palette de titres musicaux tout bonnement extraordinaire. Pour chaque action à l’écran, la composition musicale sélectionnée est tout simplement parfaite avec des inspirations sans équivoque à Road 96 ou encore Lost in Harmony, mais là encore la logique est implacable puisque le gameplay proposé est un hybride des deux titres. On se retrouve donc la plupart du temps avec une vue FPS où nous incarnons Zoé : nous marchons à travers White Sands et ces différents quartiers en compagnie de notre ami. Nous réalisons ainsi diverses missions qui n’ont comme objectif que de contrarier le régime politique actuel (le fameux dicateur Tyrak) mais surtout, de faire comprendre à nos deux acolytes ce qui se passe vraiment à Petria. Comme dans Road 96, le titre s’appuie sur des dialogues où nos choix ont des conséquences sur la suite du jeu et l’humeur de nos personnages, un fait à revérifier au lancement du jeu complet. A côté, nous avons droit à des rides délirants (pour ne pas dire psychédéliques) à la sauce Lost in Harmony avec des phases runner (notre personnage en roller ou en skateboard) très convaincantes grâce à un rythme et une bande originale travaillée. En revanche, le côté procédural du premier épisode n’a pas été repris pour le titre, les développeurs préférant se concentrer sur une histoire plus compacte, avec moins de dispersion.
Un cocktail court mais pétillant
Au cours de notre heure de jeu, nous avons apprécié retrouver cette direction artistique si particulière avec un moteur graphique qui semble-t-il a subi un léger lifting. En tout cas sur PC, le titre tourne remarquablement bien mais pour un jeu du genre, nous n’en attendions pas moins. Sachez que le jeu est par ailleurs entièrement jouable avec un pad : la DualSense en filaire/Bluetooth ou encore la manette Xbox font très bien l’affaire. Road 96: Mile 0 suit donc la complicité de deux adolescents et se déroule avant les faits du premier épisode. On y apprend notamment plus sur le caractère, le vécu des personnages avec un certain nombre de clins d’œil présents à Road 96. Cependant, ce qui nous a pleinement convaincu dans cette première heure de jeu, c’est le rythme proposé qui est parfaitement ajusté. La variation entre exploration, énigme, runner et les moments de calme où nous nous comportons comme des humains (bricolage, peinture) est très convaincante. Le jeu joue sur nos sentiments, nos émotions et il le fait très bien !
Comme énoncé dans l’introduction, Road 96: Mile 0 est décrit par l’un de ses créateurs comme une entrée, une sorte d’amuse-gueule délicieux mais une fois avalé, on en voudrait encore. Ce dernier nous a confié qu’il voyait bien cette expérience de jeu comme courte (5 à 7 heures de jeu) : une bonne nuit en reprenant ces termes mais que mieux vaut court et bien que long et ennuyeux ! Comme pour Road 96, le titre se dote de divers collectables à récupérer à travers les différents lieux traversés. Il dispose également d’un leaderboard et de statistiques (avec des notes A, B, C) pour l’ensemble des phases runner, fait appréciable. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas le tarif de lancement mais espérons qu’il soit en phase avec le contenu final, même si sur ce point DigixArt devrait rester relativement juste. Nous avons par ailleurs posé la question au directeur créatif quant à l’ordre préférable pour terminer les jeux : il nous a recommandé de commencer par Road 96 (2021) avant de passer sur ce nouvel opus, même s’il nous a confirmé que l’inverse ne serait pas contraignant. Vous y perdrez toutefois en clins d’œil et autre anecdote en tout genre (le retour de la magnifique Sonya, le croisement de regard avec le ténébreux Jacob…). Reste désormais à terminer complètement cette entrée avant de passer directement au dessert, s’il y en a un…
Verdict : DigixArt continue son sans-faute
Road 96 : Mile 0 s’annonce incontestablement comme une petite viennoiserie qui marquera le palais des joueurs. Techniquement supérieur à son grand frère, le titre manie avec brio exploration, dialogues à choix multiples et trip psychédélique sous forme de tableaux « runner » complètement délirants. Reste à savoir si l’écriture restera au niveau de notre première heure de jeu, sachant qu’il faudra seulement quelques heures supplémentaires pour arriver à bout de cette production qui n’a pas encore dit tous ses secrets. Un jeu à suivre avec grand intérêt !
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