Annoncé en 2013, le survival-horror The Forest suit son petit bonhomme de chemin et bien qu’il ne soit toujours pas encore entré en phase de bêta, son alpha est de plus en plus prometteuse. Nous vous proposons un petit tour d’horizon de la version PC (La version PS4 tardant à pointer le bout de son nez) de ce jeu de survie à la première personne dans une forêt dont la beauté n’a d’égal que l’horreur qu’elle nous offre…
Qu’est ce que The Forest
Si vous ne connaissez pas The Forest, il faut savoir qu’il a d’abord été annoncé en 2013 par le studio indépendant SKS Games sur PC et plus précisément sur Steam via le service Greenlight. Présenté comme un jeu de survie dans lequel le joueur est perdu sur une île à l’allure paradisiaque après un crash d’avion, il propose aussi un système complet de craft et de construction, ainsi que des autochtones tout sauf accueillants. Actuellement, The Forest est toujours en phase d’alpha et se met régulièrement à jour via de nouveaux patchs, car conscient du potentiel de son jeu et surtout au vu d’une fan base toujours plus grandissante, SKS Games poursuit très assidûment le développement de son bébé. Aujourd’hui en version 0.47, le titre est bien plus qu’un simple jeu indépendant et se révèle bien plus prenant que nombres de jeux de survie qui débarquent encore et encore sur PC et autres supports.
The Forest tient ses promesses et propose une expérience riche, sans pour autant se reposer sur ses lauriers. Les développeurs comptent bien sortir un véritable jeu référence pour le genre et nous le prouve à chaque nouvelle mise à jour, souvent accompagnée de nombreux hot fix. Peu importe le temps qu’il prendra avant de sortir, SKS Games ne semble pas pressé et c’est une très bonne chose. Très à l’écoute de la communauté formée autour du jeu, le studio travaille main dans la main avec les joueurs pour leur offrir la meilleure expérience possible. Alors oui, il reste de nombreuses choses à régler, mais The Forest s’est engagé sur la voie royale, en espérant qu’il ne se perde pas en chemin.
Disponible en early access depuis fin mai 2014, The Forest a bien évolué en plus de deux ans, et même s’il est clair que son développement est tout de même long, n’oublions pas qu’il s’agit d’un jeu indépendant développé par un petit studio.
Cannibal Holocaust
The Forest nous propose donc d’incarner un homme à la recherche de son fils après que l’avion de ligne dans lequel ils voyageaient se soit écrasé sur une île dominée par une grande forêt à la faune et la flore bien fournie. Un petit côté Lost me direz vous ? Sans aucun doute, surtout qu’à la manière de la série de J. J. Abrams, l’avion s’est totalement disloqué dans les airs. Il y a donc bien un scénario, certes prétexte à notre survie, mais l’île dispose d’un véritable background que l’on découvre au fur et à mesure de notre exploration. Nous ne sommes pas les premiers à y avoir mis les pieds, quelques camps de fortune sont présents un peu partout, et de nombreux indices laissent entrevoir un sort funeste aux personnes qui y avaient élu domicile. Car oui, nous ne sommes pas seuls et les locaux sont tout sauf de gentils autochtones nous accueillant avec une belle couronne de fleurs en chantonnant des airs de bienvenue.
Cannibales, ils attaquent à vue et il est recommandé d’éviter autant que possible l’affrontement direct avec ces derniers lors de votre apprentissage aux mécaniques de jeu. Ils sont sans pitié, puissants et résistants, alors autant dire qu’il faut être préparé comme il se doit avant de croiser le fer avec ces messieurs… et dames d’ailleurs. L’exploration prend alors tout son sens, car si l’on doit se nourrir, dormir pour sauvegarder, étancher sa soif ou encore récolter des ressources pour se construire un abri par exemple, il est aussi important de penser à son armement. Il est alors possible de se fabriquer une lance ou encore un marteau arborant un crâne humain à son extrémité, et d’utiliser une jambe humaine pour pourfendre le mal par la chaire. Et même si on commence l’aventure avec une petite hachette, cette dernière s’avère vite trop faillible face aux locaux. Il est toujours possible d’améliorer son arme via un passage par l’inventaire dès lors que l’on possède les ressources nécessaires, mais notre meilleur allié reste l’exploration. Il n’y a que par ce biais que l’on trouve de nouvelles armes bien badass, comme un katana ou encore une belle hache bien tranchante. Bien entendu, chaque arme possède des attributs spécifiques, certaines sont plus rapides, mais font moins de dégâts que d’autres, plus lourdes. Il est même possible de se dégoter un pistolet lance fusée qui sert aussi bien à cramer ses ennemis de l’intérieur qu’à s’éclairer dans le noir. Possibilité nous est aussi offerte de se fabriquer des Cocktails Molotov ou encore des bombes en craftant, ceci aidant grandement lorsque l’on se retrouve nez à nez avec plusieurs ennemis.
Ceci dit, il nous faut parler un petit peu de ces fameuses menaces que l’on rencontre dans The Forest. Comme déjà dit, ils sont cannibales et même s’ils semblent au premier abord humains, ils sont bien plus en réalité. Sans spoiler plus que cela est nécessaire, il s’agit de mutants, aux origines inexpliquées, pouvant aussi bien ressembler à un homme ou une femme quelque peu normaux, qu’a des créatures difformes et franchement effrayantes. Des sortes de gros tas formés de plusieurs membres inférieurs et supérieurs leur donnant un aspect très Silent Hillesque sur les bords. Il existe donc plusieurs classes d’ennemis, et les plus tenaces d’entre eux se trouvent dans les grottes. Néanmoins, si vous vous dites qu’il faut alors éviter ces endroits autant que possible, vous vous trompez lourdement. C’est en effet dans ces lieux que se trouve le meilleur stuff, ainsi que de nombreux objets clés nécessaires à la progression, comme un piolet permettant l’accès à un nouveau réseau souterrain et donc à de nouvelles merveilles. Ce côté « seul dans une grotte sombre peuplée de créatures surnaturelles » n’est pas sans rappeler un certain The Descent, aussi bien par l’atmosphère suffocante qu’il s’en dégage que par cet aspect très claustrophobe qu’il provoque. C’est oppressent, très sombres, et nos torches, fusées éclairantes, ou plus tardivement notre lampe torche, deviennent très vites nos meilleures alliées.
En forêt personne ne vous entend crier
Vous l’aurez compris, il y a une réelle atmosphère qui se dégage des environnements caverneux, mais pas que, puisque The Forest instaure de manière surprenante une ambiance glauque et oppressante maîtrisée de bout en bout. On le sent dès nos premiers pas sur l’île, il ne fait pas bon traîner ici une fois la nuit tombée. Lorsque la lune brille, l’atmosphère entière de la forêt change, tout devient naturellement plus sombre et donc par la même plus inquiétante. On est en terrain inconnu, on sait qu’il y a une menace d’une nature restant encore à déterminer et surtout on a quasiment rien pour nous défendre. Il se dégage une pression assez prenante en début de jeu, chose qui retombe un peu après, mais le commencement est terriblement punitif pour qui n’est pas préparé à rencontrer quelques indigènes. Lorsque l’on s’offre une balade nocturne et que l’on voit des torches au loin, la fuite est souvent la bonne idée de l’instant et c’est alors qu’un cannibale surgit de derrière nous alors qu’un autre jaillit d’un arbre tel un singe enragé, c’est ça aussi The Forest.
De jour, l’île se veut naturellement bien plus accueillante et même si l’on croise quelques groupes de vilains à la peau blanche, il est bien plus aisé de fuir ou de trouver refuge. Même les combats sont plus simples, et cela grâce à la visibilité bien plus claire en journée. On a vraiment l’impression d’évoluer sur un petit bout de paradis par instants, avec les oiseaux qui chantent, les biches qui vaquent à leurs occupations, les papillons qui volent, les cadavres qui se décomposent au soleil… Oui parce qu’on en croise hors des grottes, en pleine nature, des mecs morts avec littéralement leur iPad enfoncé dans la gorge ou encore les membres désarticulés et emprisonnés dans des raquettes de tennis… Que du bon goût en somme, mais c’est surtout dans les souterrains que l’on croise de véritables montagnes de cadavres, avec des gardes manger jonchés de jambes, de bras et de troncs humains à même le sol. Ambiance.
Soignée et glaçante, notamment grâce a une ambiance sonore vraiment épatante de réalisme, l’atmosphère générée par The Forest est une réussite totale, même si les heures passant, on n’est beaucoup moins surpris par ce qui arrive lors de notre exploration naturelle. Reste que dans les grottes, l’ambiance ne retombe jamais et l’appréhension d’avancer se fait tout de même ressentir à de nombreux moments, dommage alors que les combats soient pour le moins assez brouillon.
Forest Fighters
Ne passons pas par quatre chemins, les combats sont probablement ce qu’il y a de moins passionnant manette ou clavier en mains. Non pas parce que le gameplay est foiré ou trop lourd par exemple, mais bien parce qu’ils n’offre presque jamais aucune subtilité. Il arrive bien des fois que l’on doive utiliser sa cervelle pour descendre sans trop de bobos diverses grosses créatures difformes et donc établir des tactiques, mais on y arrive constamment en bernant outrageusement l’IA. Une crevasse en contre bas avec un mutant peu ragoutant, attirez le avec une fusée et balancez-lui quelques Cocktails Molotov d’en haut jusqu’à ce qu’il tombe, il ne se mettra a aucun moment à l’abri. Ce genre de choses arrive fréquemment et on peut abuser assez souvent des errances de l’IA, alors qu’en face à face direct, il est plutôt difficile de lui faire mordre la poussière. Les ennemis sont agiles, peuvent esquiver, feinter la fuite pour mieux revenir, il y a quand même un réel travail effectué sur eux, dommage alors qu’ils connaissent certaines errances. Heureusement, des mises à jour destinées à corriger tout ceci sortent assez régulièrement. Restent aussi des bugs plutôt risibles, comme voir un monstre rester bloqué entre deux rochers et devenir alors totalement vulnérable ou un autre courir sans s’arrêter contre un arbre, ceci étant dû aussi à un pathfinding parfois totalement aux fraises.
En combat au corps-à-corps, le constat est inégal. Si le gameplay est fluide et la prise en main immédiate, car ne proposant rien de bien particulier par rapport à ce que l’on a déjà vu, il faut tout de même reconnaître que c’est souvent brouillon. Phénomène surtout présent lorsque l’on affronte plusieurs autochtones en même temps, le jeu perd en lisibilité et on peut facilement se retrouver dépassé par les événements. Volonté ou non des développeurs, la pertinence des affrontements en pâtit pas mal, même s’il ne faut pas tout jeter, car ces rixes foutent une pression folle et il arrive même que l’on sursaute lorsqu’un ennemi nous prend par surprise. Si au final, ce n’est pas le meilleur aspect que le jeu a pour le moment à nous offrir, on espère du mieux pour la suite.
Forestcraft
Les derniers aspects majeurs qu’il nous reste à analyser dans ce The Forest sont le craft, la construction et la survie. Dès le début de notre périple, nous sommes invités à construire un abri de fortune, ainsi qu’un feu pour nous nourrir. Il nous faut alors récupérer diverses ressources, du bois, des feuillages ou des pierres pour nous permettre de construire tout ceci. La faim est importante, il devient très vite impératif de faire du stock de nourritures dans son inventaire, on peut alors se fabriquer un sac pour y entreposer des baies comestibles, garder de la nourriture récupérée sur des animaux, ou encore récupérer des barres de vitamines pour ne jamais tomber en rade. La soif est aussi de la partie et se dégoter une gourde est un impératif, tout comme avoir constamment des canettes de soda à portée de main. On peut aussi tomber malade en buvant de l’eau non potable, manger des baies toxiques ou de la nourriture avariée. Quand c’est le cas, on trouve ici et là des pilules, mais aussi des plantes curatives que l’on peut mélanger entre elles pour en décupler les effets. Les barres de vie et d’endurance se doivent d’être constamment surveillées, la dernière baissant régulièrement lorsque l’on fait trop d’efforts, que la faim et la soif sont trop fortes et si l’on s’empoisonne à cause de l’alimentation. Il y a donc tout un écosystème mis en place pour la survie qu’il faut intégrer avant de partir réellement explorer l’île, car sans ça, la mort pourrait bien se trouver au bout du chemin. Seule ombre au tableau, on aurait aimé une gestion des blessures plus abouties que le simple « je mange pour retrouver de la vie », mais peut être verra-t-on arriver de nouvelles idées dans le futur.
Le craft est très intéressant aussi. On possède un guide de survie nous indiquant les principaux objets que l’on peut fabriquer, il est clair et tout est bien catégorisé. Au fur et à mesure des mises à jour, les développeurs ont considérablement rajouté de nouveaux objets à créer, permettant ainsi de proposer des options de construction toujours plus intéressantes et sensées. On peut réellement se construire son petit camp de fortune, sa cabane de A à Z, se faire des petits chemins, entreposer nos matières premières et nos vivres dans des stockages prévus à cet effet. L’inventaire n’étant pas extensible à souhait, quoique des sacs peuvent être fabriqués pour pouvoir porter plus de choses, construire ce genre de choses est un réel atout. Bien entendu, les locaux tentent souvent de venir nous enquiquiner et c’est à nous de mettre en place des palissades et pièges devant notre campement pour les empêcher de s’approcher trop près et détruire nos ouvrages. C’est plutôt complet, assez facile de prise en mains et cela demande pas mal de travail pour se construire un petit camp sympathique, même s’il reste des bugs lorsque l’on tente de placer certaines choses à certains endroits, notamment sur les terrains nivelés, mais le plaisir est là. Il est parfois aussi assez compliqué d’obtenir réellement ce que l’on imaginait comme construction, et si les divers patchs tentent de corriger cela, il va encore falloir travailler un peu plus pour que l’on ait enfin un outil de création optimal, même s’il reste pour le moment tout à fait réussi. On attend bien plus de possibilités par la suite, notamment niveau décoration ou modèles de cabanes, et même de nouvelles armes et armures corporelles, car pour le moment il n’y en a que deux de disponibles, l’une utilisant de la peau animale et l’autre des os humains…
L’early acess de la réussite
Rares sont les versions early access aussi réussies, et cela même si The Forest met un temps fou à ne serait-ce que passer en bêta. Mais force est de constater que le jeu a parcouru du chemin et offre de bien belles promesses. Il existe notamment une zone enneigée encore sous exploitée, mais qui promet de longues heures de promenades, en espérant que la map continue de s’agrandir toujours plus. Globalement le titre affiche de très belles choses et peut se vanter de gérer ses jeux de lumière de la plus belle des façons, surtout dans les grottes. La végétation luxuriante est juste magnifique et le cycle jour-nuit, ainsi que les effets météo de toute beauté finissent par rendre The Forest très immersif. Quelques manquements techniques, comme certaines collisions encore mal gérées ou certains bugs visuels (comme du poping et de légers lags) toujours à déplorer, mais l’optimisation a fait un énorme bond en avant durant ces deux dernières années. On notera aussi quelques problèmes de sauvegarde corrompues. La coopération est aussi un très bel ajout et permet de jouer jusqu’à huit joueurs, ce qui casse un peu le principe survie du jeu, mais offre de bien belles perspectives de construction pour l’avenir. En somme, The Forest s’affiche comme étant déjà un jeu complet, même si son scénario est loin d’être bouclé et qu’au bout d’une dizaine d’heures on commence un petit peu a tourner en rond. Néanmoins, si vous êtes adepte des jeux d’horreur, de survie ou encore de construction, vous pourrez y trouver votre bonheur seul ou à plusieurs.
woodkassis
26 septembre 2016 at 9 h 45 minJolie preview, très agréable à lire. Du coup ça bonne bien envie 😉
Riku
26 septembre 2016 at 16 h 39 minMerci 🙂
Squall Leonhart
28 septembre 2016 at 9 h 55 minMerci pour avoir reparlé de ce jeu. Mais peut-on l’attendre un jour en ps4? perso je n’y crois plus. Par contre, je n’aime pas un sous-titre de l’article qui commence par « Cannibal…. ». Un des 3 films les plus atroces que j’ai vu, et pourtant, je suis blindé. J’espère qu’il n’y a pas vraiment de similitude ^^ car bon, un film t’es passif, un jeu t’es actif donc bon faut pas aller « trop loin » non plus, et ce film allait beaucoup trop loin. Comme un autre d’Eli Roth. la preview donne envie c’est sûr, mais je me demande pourquoi je l’inflige toutes ses souffrances 🙂 il me faudrait des jeux « zen », ça me ferait du bien.
Riku
28 septembre 2016 at 21 h 57 minSi tu parles de Green Inferno pour Eli Roth, je l’ai trouvé nul, mais nul XD Cannibal Holocaust s’est juste un clin d’œil, mais The Forest reste gore quand même sur certains points.
Squall Leonhart
29 septembre 2016 at 9 h 02 minSalut. Justement, comment on peut juger/noter TGI ou cannibal ou martyrs (pour moi les 3 films les plus atroces et inutiles) ? je vois pas comment tu sais dire « c’est nul » ou je cite certains d’amazon et a leur place, j’irais me cacher « c’est excellent ». C’est pas notable pour moi ^^ il faut être ravagé dans la tête pour réaliser ça. L’horreur c’est rien finalement, le pire, c’est le psychologique comme eux. ça peut exister des choses comme ça, c’est dingue. choquant ses films, j’espère qu’on fera pas pareil dans le jeu sinon autant qu’il ne sorte pas même si je le vois pas sortir toute façon… pourquoi je m’inflige ça, des fois je me le demande lol autant que je reste dans l’horreur, même si j’ai du mal à trouver des bons.
Riku
3 octobre 2016 at 22 h 18 minAu delà de l’aspect gore du film, je juge surtout le jeu d’acteur, la réalisation, le rythme ect… Globalement le film est ennuyant à mourir. Cannibal holocaust a pour lui qu’il se veut être une sorte de docu fiction à la réalisation très amateur, ce qu’il réussi, même si je suis pas fan non plus.