Comme tout, le jeu vidéo subit les lois de marché, de l’offre et la demande, ainsi que des effets de mode. Il n’y a pas si longtemps que ça, la Seconde Guerre Mondiale était le théâtre de guerre favori de trois genres : le FPS, le RTS et la simulation. Si de nos jours, il est plus rare de croiser des jeux arborant le thème de ce conflit, ces genres, eux, continuent de prospérer. C’est donc avec un regard paradoxal qu’il faut comprendre ce UBOAT. Sous-genre de la simulation qui a eu ses faits de gloire pré-2010, le simulateur de sous-marin s’est retrouvé sans véritable jeu depuis cette époque. C’est alors avec une certaine impatience qu’UBOAT s’est fait kickstarter courant 2017. Le combat est double donc pour Deep Water Studio, qui doit réussir à garder les fans de subsim tout en draguant un nouveau public. Alors sortez une équerre, un rapporteur, votre calculette et vos cours de collège, car ça va swinguer façon trigonométrie en mer Baltique pour torpiller de l’anglais.
Preview réalisée sur PC grâce à une version numérique acquise par nos soins.
Herr Kaleun !
Après un court tutoriel qui apprend les rudiments afin de s’en sortir, UBOAT plonge directement ses joueurs dans le grand bain, quitte à les laisser balbutier. Un submersible, un équipage, une casquette de capitaine, des ordres et une tape dans le dos plus tard vous voilà maître du U-96 en 1940. À vous d’en faire bon usage pour couler autant de tonnages que possible. Si ce n’est pas le contexte qui vient à marquer la différence, c’est donc du côté du gameplay qu’UBOAT cherche à séduire son public. Mélangeant simulation, gestion et survie, le soft déploie deux possibilités de style de jeu pour convenir à tout le monde. D’un côté le néophyte qui souhaite profiter du contexte de cette époque en gérant son uboot, de l’autre le vieux loup de mer qui fait de la trigonométrie plus vite que son ombre. Pour obtenir ce résultat, Deep Water Studio a accentué le côté gestion en l’abordant à l’équipage. Afin que votre sous-marin soit pleinement opérationnel, différents postes sont à occuper par vos officiers : la radio, le sonar, la navigation, la vigie, les moteurs ou encore la préparation des torpilles. Dans les faits, si votre officier en charge de la navigation doit se coucher, cela fera qu’après un laps de temps, votre sous-marin sera « perdu » en mer, et ne sera plus visible sur la carte monde. Il faut donc organiser les 3-8 de façon à garder un moral assez haut pour éviter les crises de panique pendant les affrontements, tout en ayant les principaux postes de travail toujours actifs. Autre facteur à vigilance, la gestion des biens que votre navire transporte. Les munitions, les armes, la nourriture et autres torpilles sont à garder aux bons endroits afin d’être optimaux au besoin, et surtout doivent être achetés et réapprovisionnés.
Il est malvenu d’être à court de carburant ou de nourriture au milieu de l’océan. Pour ce qui est de la navigation, UBOAT opte pour un système classique, qui n’est pas sans rappeler Silent Hunter. Ainsi, votre navire avancera de point en point que vous prédéterminez d’un simple clic droit sans ne jamais en dévier, sauf si votre navigateur tape une petite roupille bien entendu. C’est pendant les phases d’attaque que les choses sérieuses commencent. Deux options s’offrent à vous : laisser l’officier de pont cibler les bateaux ou prendre le rôle de ce dernier et calculer votre tir. Pour ce dernier choix, tout l’attirail du parfait capitaine est disponible : livre d’identification, télémètre stadimétrique, chronomètre et la trajectoire. Autre idée bienvenue de Deep Water Studio, le jeu n’ayant pas de mode de difficulté ou d’options pour régler le degré de simulation que vous souhaitez, il faudra passer par un officier pour effectuer l’action que vous voulez réaliser vous même. Or si vous restez en vue extérieure ou de tranche de votre sous-marin, tout se fera à la manière d’un RTS classique. Par ailleurs, une pause active est disponible et vous aidera à gérer les crises avec fluidité ! Car en effet, si dans l’imaginaire faire plonger un sous-marin est simple, dans la pratique c’est tout un exercice d’organisation ! Ouvrir la valve pour inonder les ballastes, passer la lumière interne au bleu, dire aux pilotes de s’installer au poste adéquat, dire à l’officier de pont de prendre le périscope, et nous en passons. Et une fois cela bien pris en main, il faut se l’avouer c’est très agréable de voir ses petits marins courir dans la coursive pour effectuer l’action. Vous l’aurez compris, l’idée centrale pour réussir dans UBOAT est l’organisation.
La rentrée au port est toujours délicate, mais permet une pause méritée.
Bien entendu, l’Early Access ne révèle pas toutes les subtilités du produit final mais force est de constater qu’en ce mois d’octobre le soft a plutôt bien évolué. Si en avril, UBOAT était le nid de tous les crashs, courant septembre, une certaine stabilité générale s’est faite ressentir. Quelques saccades violentes sont encore à gommer mais dans l’ensemble, le soft est en l’état jouable. Pour ce qui est du contenu, seul le mode bac à sable est disponible et les missions de ce dernier tournent rapidement en rond. Patrouille, surveillance d’un port ennemi, rejoindre un ami, déposer un espion, couler un vaisseau de classe X ou du nom Y. Rien de mirobolant à l’horizon, mais ce peu permet d’entrevoir un certain potentiel. Tout au long de son développement encore actuel, plusieurs choses vont évoluer. Si nous en croyons la feuille de route annoncée par les développeurs, des ajouts scénaristiques seront de la partie. Ainsi si la campagne doit arriver pour le milieu voire la fin de l’année 2020, pour ce dernier quart 2019, le système de missions sera revu avec plus de récompenses et des ordres qui se suivent selon une certaine logique. De même, il sera possible de choisir son U-Boot fétiche pour le role-play ainsi que son équipage. Deep Water Studio sait vers quoi se diriger et a réussi à maintenir la barre dans la bonne direction, selon les progrès des quatre derniers mois. Il est important de soulever que les mods vont arriver très bientôt, ils sont effectivement attendus pour la fin d’année 2019.
Verdict : À essayer
Dans son principe de base, UBOAT a tout du simulateur en bonne et due forme tout en y ajoutant des petites touches pour que les non-initiés puissent goûter aux joies de torpiller les anglais, sans boire la tasse. En glissant une partie de son gameplay vers la gestion et survie, et en simplifiant pour qui le souhaite les phases d’attaque, Deep Water Studio dépoussière la réputation du genre tout en gardant l’essence du subsim et de ses complexités. Bien entendu, le jeu est encore en phase d’Early Access, de ce fait, le contenu est assez léger. Si vous allez prendre plaisir à naviguer et découvrir le soft durant les premières heures, vous allez très rapidement tourner en rond une fois le principe du jeu assimilé. Bien sûr, des bugs sont présents et vous n’êtes pas à l’abri de quelques crashs mais force est de constater que le soft est largement jouable.
DECORS
20 mai 2020 at 16 h 18 minJ’ai charger le jeu UBOAT. Problème : Passer l’ouverture( film) j’arrive au niveau du chargement et rien ne ce passe comme prévu, rien ne fonctionne. ( Saute du son), le chargement ne se fait pas. Pourriez vous me dire comment pouvoir jouer à ce jeu