Les amateurs et fans de la première heure des aventures de la Tête de hérisson, alias Phoenix Wright, auront de quoi être ravis en cet été 2021. Si cela fait de nombreuses années que nous n’avons pas eu le droit à un Ace Attorney aux côtés de Nick, la licence a tout de même su se montrer ces dernières années. À commencer par le jeu en cross-over avec Professeur Layton sur 3DS, pour ne citer que celui-ci. Mais le marteau de la justice s’apprête à gronder encore une fois alors que la compilation, de deux épisodes spin-off, The Great Ace Attorney Chronicles débarque dans seulement quelques semaines, à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Preview réalisée grâce à une version numérique fournie par l’éditeur
► Notre test de Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy est à découvrir à cette adresse
[…] C’est à madame Justice que je dédie ce concerto, en l’honneur des vacances qu’elle semble avoir prises très loin d’ici et en reconnaissance de l’imposteur qui se dresse à sa place […] _ V, dans V pour Vendetta.
Ace Attorney et Dai Gyakuten Saiban
Avec ses jeux qui cotent encore beaucoup sur le marché, la licence Ace Attorney n’en est pas à ses premiers essais. Elle a d’ailleurs une bonne vingtaine d’années et ne compte, apparemment, pas s’arrêter en si bon chemin. Si nous reviendrons plus tard sur l’essence même d’Ace Attorney, faisons tout de même un point sur l’historique de celle-ci pour contextualiser et situer The Great Ace Attorney dans ce microcosme vidéoludique mettant en scène des avocats devant faire justice. Point qui nous semble important, tant il est probablement facile de perdre la tête face à l’historique de cette licence.
Faisons clair et concis. Phoenix Wright: Ace Attorney est tout d’abord sorti au Japon en 2001. Connu sous le nom de Gyakuten Saiban, le premier opus a eu le droit à deux suites, en 2002 et en 2004. Ce n’est que deux ans après, en 2006, que nous, Européens, avons eu l’opportunité de nous essayer à la licence avec Phoenix Wright: Ace Attorney, puis Phoenix Wright: Ace Attorney Justice For All en 2007 et Phoenix Wright: Ace Attorney Trials and Tribulations en 2008. Ces opus étaient tout d’abord et seulement disponibles sur DS avant de rejoindre les bibliothèques de jeux pour smartphones en 2013. Par la suite, la licence fleurit davantage puisqu’Apollo Justice: Ace Attorney, Phoenix Wright: Ace Attorney – Dual Destinies et Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice débarquent également, dans les années suivantes. Plus récemment, les joueurs ont pu profiter de la Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy sur PS4, Xbox One, Nintendo Switch et PC.
Mais alors qu’est ce que Dai Gyakuten Saiban ? Il ne s’agit ni plus ni moins de l’appellation japonaise pour The Great Ace Attorney. En 2014, The Great Ace Attorney: Adventures est annoncé mais ne sortira qu’au Japon en 2015, sur Nintendo 3DS. Pareil pour sa suite, The Great Ace Attorney 2: Resolve, paru en 2017 sur smartphones et Nintendo 3DS. Ainsi, depuis plusieurs années, nous n’avons pas eu véritablement le droit à un nouveau jeu Ace Attorney (même si nous avons pu nous consoler entre temps avec la série dérivée, Ace Attorney Investigations) mais c’est sur le point de changer. Oui, si vous êtes là, vous n’êtes pas sans savoir que The Great Ace Attorney: Chronicles est à seulement quelques semaines de son lancement officiel sur PS4, Nintendo Switch et PC. Cette compilation comprend ainsi les deux titres nommés précédemment, jamais sortis dans nos contrées vertes jusque-là. Capcom nous ayant fourni un accès anticipé sur PS4 (mais nous y avons joué sur PS5), nous avons pu nous en faire une petite idée pendant quelques heures, avant de vous livrer notre verdict final prochainement.
« Où commence le mystère finit la justice »
Pour commencer, sachez que The Great Ace Attorney: Adventures et The Great Ace Attorney 2: Resolve sont donc deux spin-off, et plus précisément deux prequels. Pourquoi ? Car, comme mentionné plus tôt dans cet article, nous ne suivons pas les aventures de Phoenix Wright mais plutôt de son ancêtre, en la personne de Ryunosuke Naruhodo. Dans son cas, il est comme Nick, au début de sa carrière dans le premier opus et il doit ainsi faire ses preuves en tant qu’avocat fraîchement diplômé. Les fans de la tête d’hérisson peuvent se rassurer, Ryunosuke Naruhodo est tout aussi charismatique et intéressant. Il emprunte d’ailleurs pas mal de mimiques à son prochain, ce qui distille des petits clins d’œil tout au long de l’aventure. On a apprécié, évidemment. D’ailleurs, The Great Ace Attorney: Adventures place les joueurs au XIXème siècle, pendant l’ère Meji, au Japon. Par la suite, nous serons amenés à plaider dans un autre pays, mais nous vous en parlerons prochainement.
La compilation The Great Ace Attorney: Chronicles reprend donc l’essence même du gameplay de la licence. Il s’agit d’un visual novel, aux accents point’n click, très verbeux. Oui, autant se le dire, les Ace Attorney sont connus pour avoir des lignes et des lignes de texte, il faut donc apprécier le genre et être prêt à beaucoup de lecture. D’ailleurs, notons tout de suite que le soft n’est disponible qu’en anglais ou en japonais, pour les voix et la localisation. Ce qui est dommage mais monnaie courante pour ces jeux. Là dessus, n’ayez pas peur, le tout reste assez abordable tant que vous possédez un assez bon niveau d’anglais. Parfois, un mot ou deux vous poseront problème mais le contexte aide bien à déceler le sens de ces derniers. Ceux qui ne manient pas la langue de Shakespeare auront évidemment beaucoup de mal et on ne peut que vous conseiller de passer votre chemin tant la lecture est abondante.
Pour en revenir au gameplay pur, les différentes affaires des deux jeux se dessinent en plusieurs étapes : l’investigation sur le terrain, soit la recherche de preuves et éléments de réponse quant à la scène de crime, et passage obligatoire sur les bancs du Tribunal, dans le rôle de la Défense. Évidemment, l’Accusation est incarnée par un autre personnage et vous donnera toujours autant du fil à retordre, à mesure que l’affaire, conduite par le Juge, avancera. Si les Ace Attorney ne sont pas des titres très difficiles, ils demandent tout de même pas mal de concentration, de réflexion et de logique tant il est possible de se retrouver bloqué sur une étape et ne pas savoir quoi faire pendant un moment, avant de trouver la solution. Nancy H. Kleinbaum a un petit conseil dans Le Cercle des Poètes disparus qui fait grand sens dans ce cas précis : « La réponse, jeunes et tendres pousses, est qu’il faut sans cesse s’efforcer de changer de point de vue. »
En plus du gameplay traditionnel de la licence, on peut compter sur quelques nouveautés et surprises qui nous ont bien plu. Pour l’heure, nous ne vous en dirons pas plus à ce sujet et nous vous invitons à la patience afin de découvrir le fin mot de cette histoire dans notre test final. En revanche, on remarquera que la direction artistique a eu le droit à une amélioration certaine : les personnages profitent toujours d’une patte artistique typée comics/manga, mais on a remarqué que les traits de ces derniers étaient plus lisses. L’éclairage et les ombrages jouant également leur rôle. Un aspect qui nous a fait sourciller au début mais qui a tout à fait son sens, au final. Des cinématiques d’animes courtes mais très bien réalisées sont présentes au début de chaque affaire, un bon point ! Par ailleurs, on notera que le panel de personnages est toujours aussi plaisant à découvrir grâce à la variété de caractères, de mimiques et de type de langage. Certains sont d’ailleurs assez surprenants, mais nous ne vous en dirons pas davantage. Excentricité, timidité, arrogance, etc., The Great Ace Attorney: Chronicles fourmille de détails et de personnages que l’on aime découvrir et redécouvrir au fil des affaires.
Verdict : La Justice attend !
La compilation The Great Ace Attorney: Chronicles ne dépaysera pas les habitués de la licence tant l’essence du gameplay est repris dans les grandes lignes. Par contre, les deux spin-off comportent tout de même leur lot de mécaniques nouvelles et intéressantes à jouer. L’aspect peaufiné de la direction artistique rend l’expérience très plaisante et on a fortement apprécié la diversité de certains personnages et mises en scène. Pour l’heure, nous on retourne au Tribunal car le verdict final attendra encore un peu.
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