Vous ne le savez peut-être pas, à plus forte raison si vous n’avez pas connu cette époque, mais la série nord-américaine South Park a atteint cette année les 20 ans d’existence. Fort d’une communauté de fans absolument énorme, le show télévisé divisé actuellement en vingt saisons avait d’ailleurs su captiver les joueurs du monde entier en mars 2014 via une adaptation tout simplement épique (et entièrement originale) baptisée Le Bâton de la Vérité. Sa pseudo-suite porte le doux nom de L’annale du Destin, et s’apprête à voir le jour le 17 octobre prochain sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. Nous avons eu la chance de tester la version PS4 durant 3 heures dans les locaux d’Ubisoft. Voici donc nos impressions.
Preview réalisée sur PlayStation 4
Vous le savez sûrement aussi bien que nous, pour « prendre un peu l’air et oublier toutes nos galères », rien de tel que de prendre la route de South Park. Une invitation de la part de l’éditeur français que nous ne pouvions pas refuser, étant nous-mêmes des fans hardcore de la série animée créée par Matt Stone & Trey Parker. Comme tous les joueurs connaissant sur le bout des doigts le show en question, nous avions d’ailleurs été subjugués par le jeu Le Bâton de la Vérité, sorti en 2014 sur PC, PS3 et Xbox 360 (le bougre sera d’ailleurs offert en guise de bonus avec L’annale du Destin). À l’époque, le titre était édité par feu THQ, et a donc été plus ou moins annulé, avant de se faire racheter par Ubisoft, lequel a permis au jeu, que nous attendions tous, de voir enfin le jour. Hélas, cela était passé notamment par une suppression pure et simple des doublages français officiels initialement prévus par THQ. La grogne des joueurs n’avait pas manqué de se faire ressentir et, aussi bon soit ce premier opus, Ubisoft a cette fois décidé dans L’annale du Destin de proposer (enfin !) des voix françaises. Précisons toutefois que cette preview s’est faite sur une version VOST (voix en anglais, textes en français).
On prend les mêmes et on recommence
Premier constat des plus flagrants lorsque l’on lance L’annale du Destin pour la première fois : le style visuel du jeu est en tout point identique à celui du précédent opus. On ne va pas vous mentir, c’est pour nous un très clair gage de qualité. Les couleurs sont chatoyantes, les textures sont nettes au possible, aucun doute : on est bel et bien face à un épisode géant de notre show favori, tout comme en 2014. D’ailleurs, n’y allons pas par quatre chemins et avouons que tout le jeu en lui-même (déplacements, menus, musiques, mise en scène…) est repris du Bâton de la Vérité. Voilà qui rassurera sans doute les plus sceptiques d’entre vous. Oui, le jeu se veut être une suite fidèle, à la fois à la série, et à la fois à son grand frère. En terme d’humour également, L’annale du Destin ne nous semble pas le moins du monde avoir été aseptisé. Rappelons que Le Bâton de la Vérité, lui, avait été censuré à sa sortie. En tous les cas en Europe sur PlayStation 3 et Xbox 360. Pour accéder à tout le contenu dit « choquant », il suffisait toutefois de jouer à la version PC, ou encore aux versions consoles canadiennes/nord-américaines. L’annale du Destin ne subira pas le même sort et ce n’est pas pour nous déplaire.
Comme vous pourrez vous en rendre compte via notre preview vidéo insérée en haut de cette page, certaines scènes sont tout à fait marquantes. Nous garderons bien évidemment le secret concernant quelques unes d’entre elles, mais force est de constater que le combat contre les prêtres pédophiles, la discussion sexuelle en tête-à-tête avec Mr Mackey le conseiller de l’école (m’voyez ?!), ou encore l’apparition tout à fait… originale de l’acteur Morgan Freeman auront de quoi déclencher les rires des joueurs du monde entier. Tout du moins ceux qui apprécient l’humour de Matt Stone et Trey Parker. En effet, si pour notre part nous sommes fans depuis la première diffusion française en 1998 (et c’était un dimanche midi, en clair, sur Canal+ pour être précis), il ne fait absolument aucun doute que tout le monde n’adhérera pas au style si particulier du show, et à fortiori du jeu. Son humour sera toutefois vu par les habitués comme l’une de ses qualités évidentes. D’ailleurs, comme dans le précédent, il est toujours possible de customiser notre personnage, à coups de coiffures, maquillages et autres postiches improbables.
Enfin, nous avons tenu à ne rien vous révéler du scénario (que nous avons de tout de façon à peine effleuré en 3 heures de jeu, vous vous en doutez), mais sachez tout de même que le trip heroïc-fantasy du premier opus n’est plus d’actualité. En effet, Le Bâton de la Vérité se basait avant tout sur la trilogie d’épisodes consacrée au Black Friday. L’annale du Destin, lui, se veut être la suite directe du précédent mais tient à partir sur un tout autre univers : celui des super-héros.
Tu dois être Eric Cartman, parce que tu es gros !
Ainsi, qui serait mieux placé pour sauver le monde que le Coon et sa bande (les bannières C.A.F du jeu signifient Coon And Friends, pour information) ? Dès lors, nous sommes forcés d’avouer que nous avons pris encore plus de plaisir à voir nos héros déambuler à l’écran que dans Le Bâton de la Vérité. L’homme cerf-volant, Boîte à outils, le Professeur Chaos (ainsi que le Général Désolation), Mysterion… Retrouver ces alter-ego fortement connus par quelconque fan a été un vrai bonheur. Devons-nous réellement mentionner en plus de cela Timmy imitant Charles Xavier, ou encore la présence de l’inénarrable Servietsky ? Les (futures) scènes cultes ainsi que les vannes s’enchaînent, et tout comme en 2014 on en redemande fortement ! Toutefois, le jeu a quand même quelques nouveautés à arborer en plus de tout ça. La première réside dans le système dit de Coonstagram (toute ressemblance avec un réseau social déjà existant serait purement fortuite… évidemment !). Concrètement, vous aurez, contrairement au précédent jeu, droit à un smartphone muni d’un appareil photo. Non seulement votre téléphone est personnalisable (couleur, état d’usure de l’écran, wallpapers…), mais il est aussi et surtout pensé pour que vous preniez des clichés à volonté. Les « simples » photos ne serviront pas à grand chose, si ce n’est à faire joli dans votre galerie. Mais les selfies, eux, ont toute leur utilité.
Basé sur le même principe que les amis Facebook du précédent épisode, le fameux Coonstagram vous demandera en effet de prendre des selfies avec tous les PNJ de la ville. Bien évidemment, si au début les quelques bouseux rencontrés ça et là n’y verront aucun inconvénient, la tâche s’avérera bien plus complexe lorsque l’on vous demandera un « niveau d’influenceur » plus élevé. En d’autres termes, nombreux seront les habitants à ne se laisser prendre en photo qu’une fois que vous leur aurez rendu service et/ou que vous serez devenus suffisamment « cool ». Pour l’anecdote, le smartphone sera un outil indispensable au joueur puisque c’est via ses applications que l’on pourra modifier notre accoutrement, dépenser nos points d’expérience, gérer nos quêtes en cours (principales et secondaires) ou encore visualiser la map du jeu.
La tactique ultime !
Mais il faut bien l’admettre, la vraie grosse nouveauté de cette suite se situe clairement dans le système de combat. Toujours basé sur un rythme au tour par tour, ce dernier vient toutefois titiller encore un peu plus les amoureux de stratégie en arborant une dominante Tactical-RPG. Toutefois, tout est ici relatif. N’allez donc pas imaginer une espèce de Disgaea à la sauce canadienne, loin s’en faut. Disons simplement que, sans être ultra complexe, le concept d’échiquier nous a paru suffisamment bien amené et profond pour pouvoir intéresser le joueur sur la longueur. Dans cette optique, vous devrez dès le début du jeu, après avoir créé votre avatar et choisi votre niveau de difficulté (entre Très facile, Facile, Normal, Difficile et Très difficile), choisir votre classe parmi 3 possibilités : choisissez Speedster pour être rapide comme l’éclair, Brutaliste pour bénéficier d’une force herculéenne, ou Exploseur pour faire parler les flammes. Évidemment, chaque classe possède des coups différents, et il vous incombera donc de décider à quel genre de super-héros vous préférez appartenir.
Sur le champ de bataille vous serez accompagnés de vos fidèles alliés (une team dont vous pourrez bien entendu changer la composition via votre smartphone), et chaque tour offensif/défensif se fera via des QTE. Rien de bien compliqué en soi, mais il s’agira d’apprendre le bon timing, que ce soit pour faire des dégâts considérables, ou justement pour vous protéger au maximum. Enfin, notez qu’une jauge d’Ultime se remplit crescendo durant les affrontements, et ce afin que nous puissions finir le combat en beauté, via une cut-scene à la Injustice 2, propre à chaque personnage. En parallèle à ça, il ne sera pas rare de devoir utiliser des potions de soin/de ranimation. Ces dernières peuvent être « craftées » à l’aide d’objets ramassés ici et là. Eh oui, tout comme dans Le Bâton de la Vérité, le héros que l’on incarne dans L’annale du Destin est un véritable kleptomane.
VERDICT
À l’annonce de cette suite, soyons francs, nous étions beaucoup à avoir peur de voir débarquer un jeu beaucoup moins bon (et surtout moins drôle/moins provocateur) que le génial Bâton de la Vérité. Et s’il faudra attendre le 17 octobre prochain pour savoir si nous avions raison de croire en lui, L’annale du Destin s’annonce absolument excellent. Peut-être même plus que son illustre aîné. Les équipes d’Ubisoft semblent avoir redoublé d’efforts pour proposer aux fans une expérience encore plus riche. Après ces 3 grosses heures de preview, c’est un fait, le jeu troue le cul et nous ne pouvons qu’en redemander. L’attente va être longue !
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