Dévoilé l’été dernier à l’occasion de la Gamescom à Cologne, Man of Medan est le premier épisode de la franchise horrifique The Dark Pictures Anthology, créée et développée par Supermassive Games. Si ce nom ne vous est pas inconnu, c’est tout à fait logique puisqu’il s’agit du studio derrière Until Dawn, une exclusivité PS4 sortie en 2015 qui mettait en scène une bande de copains partis s’amuser dans un chalet perdus au fin fond des montagnes enneigées et se retrouvant à la merci d’un tueur sanguinaire. Si l’horreur et la peur semblent être des constantes chez Supermassive Games, ces derniers ne se sont pas pour autant contentés de reproduire une formule qui a fait ses preuves pour leur dernière production, incorporant une variable qui pourra radicalement changer la tournure de vos parties : un mode multijoueur.
Cette preview n’a pas été réalisée à bord d’un navire en pleine mer déchainée mais bien sur une PS4 Pro dans l’un des lieux iconiques des nuits parisiennes
Panique en haute mer
Quand l’éditeur nous a proposé de poser nos mains sur plus d’une heure de gameplay de Man of Medan tout en découvrant l’un des secrets les mieux gardés concernant le jeu, forcément notre sang n’a fait qu’un tour. Il faut dire que le titre de Supermassive Games s’éloigne relativement des stéréotypes du catalogue de Bandai Namco, prenant place dans une toute nouvelle licence pensée comme une série d’horreur. Pour autant, les différents jeux qui la composeront n’auront aucun lien direct entre eux et pourront être abordés de façon indépendante, l’idée étant de pouvoir aborder un maximum de thématiques se référant à la peur et à l’angoisse. En partant de ce postulat, on peut alors voir The Dark Pictures Anthology comme le Black Mirror du jeu vidéo d’épouvante et on a déjà très hâte de voir tous les sous-genres dans lesquels le studio va pouvoir puiser pour écrire les épisodes à venir. Ils en ont actuellement dénombré pas moins de 39, ce qui donne une idée du potentiel de cette nouvelle IP.
En attendant la suite, Man of Medan compte bien vous faire frissonner devant votre console… Que vous soyez seul ou bien accompagné. En effet, la grande nouveauté introduite avec Man of Medan est l’apparition d’un mode multijoueur. Plutôt étonnant en soi, surtout quand l’on connait la forte teneur narrative de ce genre de jeu délaissant le gameplay au profit d’une action cinématographique. Les détracteurs continueront à pester contre de telles productions aux côtés desquelles on y retrouve les derniers jeux de Quantic Dream, toujours est-il que l’on apprécie l’initiative, somme toute risquée, d’une telle entreprise. Concrètement, Man of Medan nous invite tour à tour à prendre le contrôle de multiples protagonistes. Dans le cas de cet aperçu, il s’agissait de 4 jeunes partis faire une virée en mer afin d’explorer les fonds marins accompagnés par la capitaine du navire.
Ces simples lignes suffisent probablement à faire planer le spectre d’Until Dawn au dessus de Man of Medan (si ce n’était pas déjà le cas), mais on constate une fois encore que le fait de jouer chaque personnage principal renforce le rythme et apporte un soupçon d’implication supplémentaire de la part du joueur dans la narration. Le gros du gameplay consistera à faire des choix qui influenceront la suite des évènements, ainsi, contrôler les réponses et les réactions des protagonistes permet de les emmener là où on le veut. Du moins, c’est ce qu’essaye de nous faire croire Supermassive Games, à l’instar de l’ensemble des softs qui se veulent offrir des choix moraux décisifs.
Décisions et des scissions
On aimerait pouvoir dire que ce n’est que de la poudre aux yeux, néanmoins cette preview nous a prouvé tout le contraire puisque le fait de nous avoir fait jouer avec un confrère sans que le moindre contact visuel ou vocal soit possible a permis d’obtenir des résultats totalement différents d’un binôme à l’autre. En échangeant avec les équipes de Bandai Namco et les différents médias sur place une fois la session de jeu fini, nous nous sommes aperçus que le jeu peut offrir des scènes complètement différentes en fonction des décisions prises. Supermassive Games a mis l’accent sur la multiplicité des possibilités afin de personnaliser au mieux l’expérience de chacun. On se doute que la finalité devra être peu ou prou la même, bien que l’on s’attende malgré tout à plusieurs dénouements disponibles, néanmoins cela en dit long sur la replay-value du jeu. D’ailleurs, il nous a été confirmé que certaines scènes seraient exclusives au mode solo, tandis que d’autres seront réservées aux modes multijoueur.
Pour être le plus crédible possible dans leurs propos, les développeurs ont une fois de plus fait appel à des acteurs reconnus afin de camper les différents personnages. On notera notamment Shawn Ashmore dans le rôle de Conrad, que l’on a vu incarner Iceberg au cinéma dans les films X-Men de Bryan Singer mais qui a également prêté son visage et sa voix pour le héros du jeu Quantum Break. La modélisation des visages reste tout aussi impressionnante que dans Until Dawn et l’ensemble des graphismes photoréalistes s’avère être concluant. On attendra de voir si la version finale ne présente pas de bugs visuels, de clipping ou encore d’aliasing mais si l’ensemble tient la route techniquement parlant, Man of Medan devrait s’en tirer avec les honneurs.
C’est plutôt durant les phases de contrôle des personnages que l’on a eu tendance à tiquer, ces derniers étant assez lourds pour manquer de précision. Ce phénomène s’accentue dans les environnements étroits, comme sur le petit navire sur lequel voguent tranquillement nos 4 amis en attendant de rencontrer le funeste destin qui les attend. Reste à voir si d’ici à la sortie, les développeurs sauront alléger la maniabilité et la rendre plus agréable, en espérant qu’il n’y aura jamais besoin de faire courir nos héros dans des endroits exigus. Là où cela pourrait également poser problème est dans le ramassage et le repérage des collectibles et autres tableaux qui permettent d’avoir un bref aperçu d’un malheureux évènement à venir. Encore un détail qui n’est pas sans rappeler Until Dawn, mais que voulez-vous : quand on dispose d’une telle recette ayant déjà fait ses preuves, il serait bien dommage de ne pas en tirer profit afin de proposer de nouvelles expériences horrifiques. Tant que cela peut nous garder éveillé jusqu’à l’aube, seul ou accompagné, on signe.
Verdict : L’enfer, c’est les autres (mais il a du bon, voire même du très bon)
N’ayons pas peur de le dire : jusque-là, Man of Medan s’imposait purement et simplement comme un nouveau titre narratif puisant dans le registre de l’horreur, dans la lignée d’Until Dawn, pour nous faire trembler une fois encore. Pourtant, ses ambitions ont largement été revues à la hausse avec l’intégration du mode multijoueur qui renforce l’intérêt des multiples embranchements et des choix mis à la disposition des joueurs. Avec une durée de vie annoncée de 3 à 4 heures, il ne devrait pas être trop compliqué de faire marcher la replay-value du jeu pour peu que le scénario parvienne à nous captiver. On croise les doigts pour que cette aventure en pleine mer ouvre le bal d’une anthologie qui s’imposera comme la référence du genre, un peu comme l’a été La Quatrième Dimension sur petit écran il y a quelques dizaines d’années.
sylvain
12 juillet 2019 at 0 h 25 minjeu trop cher il vas avoir 8 chapitre a $40 chaque