Depuis les débuts de la licence en 2004, l’alliance d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate rouge fait indubitablement penser au charismatique Agent 47 (anti-)héros de Hitman. Le célèbre tueur à gages souffle cette année ses 14 bougies, et s’apprête à revenir d’ici un mois dans le nouvel opus du reboot de la franchise. Si le découpage épisodique a divisé les amateurs du tueur à gage chauve, force est de constater que IO Interactive a su entendre les joueurs, puisque HITMAN 2 ne suivra pas ce modèle. Parmi les nouvelles destinations que l’Agent 47 visitera, se trouve la Colombie. Un niveau exotique que nous avons eu l’occasion de découvrir avant de poser nos mains sur un nouveau mode de jeu prometteur dont on vous parlera dans ces lignes.
Preview réalisée sur PC à l’aide d’une build pré-beta
L’homme chauve sourit
Précédemment édité par Square Enix, la licence Hitman se retrouve désormais du côté de chez Warner Bros Interactice Entertainment, toujours développée IO Interactive. Un changement d’éditeur qui, de prime abord, aurait pu déboucher sur quelques changements drastiques dans la formule que l’on connait. Pourtant, dès les premiers instants, on retrouve une interface qui nous rappelle que l’on chasse en terrain connu. Quelques mots échangés avec des membres de chez IO Interactive nous confinent justement dans cette idée-là, puisqu’après leur avoir confié que votre serviteur a déjà eu l’occasion de jouer à plusieurs épisodes (dont le dernier opus justement), leur réponse fut claire : Vous ne serez pas perdu.
Enfin, c’est une façon de parler puisqu’effectivement si l’on retrouve la même maniabilité et interface que dans l’opus précédent, le niveau qui était disponible ici s’avérait relativement dense. Au plein coeur de la jungle colombienne, la ville de Santa Fortuna a été notre terrain de jeu pendant presque une heure et demie. Une destination exotique certes, mais dangereuse puisque le cartel Delgado tient la ville dans le creux de sa main en y faisant régner la terreur. Gardes armés jusqu’aux dents et Sicarios patrouillent un peu partout, et le moindre faux pas peut vite compromettre la mission. Une mission qui visait à éliminer 3 des membres éminents du Cartel qui se retrouvaient au même moment à Santa Fortuna. L’occasion idéale pour l’Agent 47 de faire d’une pierre deux coups.
Les premiers pas dans la jungle colombienne rendent possible la découverte l’environnement et le fait de se familiariser avec tous les éléments qui pourraient permettre de mener la mission à bien. On retrouve alors tout un panel de possibilités qui renvoient au côté sandbox du titre et faisant appel à la créativité des joueurs. En se baladant, et en laissant traîner les oreilles de notre tueur à gages préféré, on découvre certains cheminements que l’on peut décider de suivre afin d’éliminer telle ou telle cible. Dans notre cas, nous avons notamment croisé le chemin d’un célèbre tatoueur missionné pour retoucher le tatouage raté de Rico Delgado. Un empoisonnement à la mort aux rats plus tard, ce dernier se retrouvait en train de rendre sa bière dans les toilettes, l’occasion parfaite pour l’assommer et subtiliser ses vêtements. Ni une, ni deux, le cadavre planqué dans la benne à ordures la plus proche, nous voici lancés sur la piste de celui qui dirige le cartel.
L’avantage de choisir une telle approche est de ne pas avoir à se soucier de se faire repérer, tant que l’on garde un comportement qui n’éveille pas les soupçons. D’ailleurs, l’IA semble ne pas avoir beaucoup évolué depuis le précédent opus et les PNJ suivent toujours la routine dictée par le script. Pour autant, mieux vaut ne pas se faire remarquer, car la moindre alerte donnée peut souvent être synonyme de mort imminente. Quoi qu’il en soit, adopter le bon déguisement peut facilement permettre de passer des portes bien gardées, comme dans le cas présent. Il nous a alors fallu attendre le bon moment (c’est à dire se retrouver seul avec la cible) pour remplir une partie du contrat et quitter la pièce discrètement.
Mais ce n’est là que l’un des cheminements possibles pour accomplir l’une des missions du niveau. Les possibilités sont nombreuses et à ce niveau-là, Hitman 2 met une fois de plus en avant une préparation minutieuse et le fait de prendre son temps. Pas de grande nouveauté jusque-là donc, puisque le jeu marche sur les pas de son prédécesseur, en apportant tout de même la possibilité de se faufiler dans les grandes foules ou les buissons pour se cacher. Ces derniers peuvent d’ailleurs même dissimuler des corps, ce qui simplifiera la discrétion.
Fantôme contre fantôme
Ce qui démarquera principalement Hitman 2 du précédent volet est l’apparition d’un nouveau mode de jeu multijoueur intitulé Ghost mode. Il oppose 2 joueurs qui s’affronteront de façon indirecte, puisqu’il ne s’agira pas de s’entretuer, comme on pourrait le croire, mais toujours d’éliminer des cibles qui seront indiquées par le jeu. En effet, à chaque manche les joueurs devront assassiner un PNJ de la façon qu’ils souhaitent, tout en sachant qu’il y a autant de manche que nécessaire jusqu’à ce que l’un des deux obtienne 5 points. Tout de suite, l’approche devient bien moins stratégique et la rapidité prime sur la façon dont on va procéder.
Il n’est plus question d’empoisonner une boisson ou de piéger un objet pour éliminer chaque cible, mais plutôt de faire avec les moyens du bord : des malles contenant déguisements et armes se situent à travers tout le niveau, afin de pimenter un peu la chose. À partir de là, libre à chacun de tenter de récupérer leur contenu (Elles proposent chacune 3 objets, et il est seulement possible d’en récupérer un seul parmi eux) pour se simplifier la tâche, ou bien de jouer des bras en brisant des nuques comme notre agent 47 sait si bien le faire.
L’avantage, c’est que chaque joueur se trouve dans sa propre dimension. On s’explique : concrètement, on voit les déplacements de l’adversaire sur l’écran en temps réel via une flèche ou un fantôme si l’on est assez près de lui, ce qui signifie que ses actions n’auront aucune incidence sur ce qui se déroule chez nous. En revanche, la cible est bien la même des deux côtés et elle agit exactement de la même façon chez l’un, comme chez l’autre. De quoi laisser libre court à notre instinct plutôt qu’à la réflexion, puisque dès que l’adversaire s’approche de la cible, on se doute que l’assassinat n’est plus très loin. Encore faut-il parvenir à faire les choses proprement, puisqu’il ne faut pas que l’acte soit repéré dans les dix secondes suivantes.
Notons que l’assassinat d’une cible chez le joueur A lance chez le joueur B un décompte de 20 secondes pour lui laisser le temps de remplir le contrat. Dans ce genre de cas, la pression monte et on finit par tenter d’abattre sa proie de sang froid, sans même penser à ce qui se passe autour. Une erreur qui peut facilement être fatale, puisque se faire repérer impliquera forcément une horde de policiers/gardes à nos trousses tentant de nous éliminer. S’ils y parviennent, c’est retour à la case départ, puisqu’après un bref temps d’attente, notre protagoniste réapparait quelque part au hasard dans le niveau. Un avantage non négligeable pour l’opposant qui pourra saisir cette opportunité pour accumuler des points et remporter la partie. Enfin, précisons que chaque innocent tué fait baisser le compteur de points. Certes, on n’est pas là pour faire dans la dentelle, mais tout de même, n’oublions pas qu’on incarne toujours l’Agent 47.
Au final, le Ghost mode fait son petit effet et sans être indispensable, le concept s’avère être assez sympathique pour prolonger l’expérience qu’offrira Hitman 2. On n’aurait pas imaginé la licence s’orienter vers du multijoueur mais la sauce prend vite, et la pression monte facilement dès lors que l’adversaire se rapproche dangereusement de la cible. Une bonne idée en soi, d’autant que l’on peut en profiter en matchmaking tout comme avec un ami.
Découvrez une partie complète du mode Ghost dans la vidéo suivante capturée par nos soins
Verdict : Contrat rempli ?
Hitman 2 ne tente pas de réinventer la licence Hitman et se contente de faire le travail tel que l’Agent 47 le ferait, c’est à dire proprement et sans bavure. On attend donc de voir si les nouveaux environnements encore non dévoilés seront aussi efficaces que la Colombie, mais pour l’instant le contrat semble rempli. Quant aux nouveautés, c’est du côté du mode Ghost qu’il faudra aller les chercher. L’idée de jouer en multijoueur a Hitman a quelque chose d’assez étonnant au premier abord, mais dans les faits, l’action se révèle très vite prenante. Si IO Interactive parvient à abreuver Hitman 2 en contenu comme ils l’ont fait auparavant avec son prédécesseur, nul doute que l’on tiendra la nouvelle référence en la matière.
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