Au cours de ses trente ans d’existence, la licence Dragon Quest a su s’imposer comme l’une des références du J-RPG. Et si c’est avec le 8ème opus, sorti en 2006 chez nous, que beaucoup de joueurs européens ont pu découvrir cette saga culte, Square Enix s’est largement rattrapé depuis en multipliant les sorties sur le vieux continent. Et même si les sorties européennes de certains jeux estampillés Dragon Quest ont toujours une bonne dizaine de mois de retard sur les sorties japonaises, difficile de bouder l’arrivée de spin-off comme c’est le cas avec Dragon Quest Builders, qui a d’autres ambitions que d’être un simple clone de Minecraft.
Cette preview se base sur les premières heures de jeu du chapitre 1, sur une version française du jeu.
Si l’on y réfléchit bien, les jeux de construction ont toujours eu le vent en poupe. Dès notre plus jeune âge, nous avons pour la plupart tous connu le phénomène LEGO, nous permettant de modeler à l’infini tout ce qui pouvait bien nous passer par la tête. Et ce n’est qu’un nom parmi tous les exemples que l’on pourrait citer. Mais concrètement, garçons comme filles, petits et grands ont toujours eu cette fascination pour la création. Cela s’est largement démocratisé dans le jeu vidéo avec notamment l’arrivée de Minecraft qui a démontré qu’un concept fort basique et des graphismes minimalistes peuvent donner naissance à un résultat addictif, repoussant les limites de l’imagination. La suite, vous la connaissez puisque des centaines de milliers de joueurs du monde entier continuent de poster leurs plus belles créations sur les internets. Et si le jeu de Mojang a su inspirer les joueurs, il a vraisemblablement été aussi une source d’inspiration pour les développeurs, comme le prouve Dragon Quest Builders.
Il est vrai que l’on retrouve beaucoup de l’ADN de Minecraft dans ce Dragon Quest hors normes. De l’aspect visuel cubique jusqu’à la façon dont on gère son inventaire, il ne passe pas un seul instant sans que le jeu nous fasse une petite piqûre de rappel. Pour autant, si les deux titres partagent beaucoup de similitudes sur la forme, c’est sur le fond qu’ils se démarquent. En effet, Dragon Quest Builders, ce n’est pas simplement un jeu de construction. C’est aussi une aventure dans la lignée de tout ce que la licence a pu nous offrir jusque là, offrant ainsi un véritable objectif. Pas question ici de simplement empiler des blocs pour se créer un abri et se protéger des monstres et autres menaces qui rôdent la nuit. La tâche qui repose sur les épaules de notre héros est autrement plus grave, puisqu’il lui faudra entièrement rebâtir le monde d’Alefgard, royaume autrefois prospère mais désormais plongé dans les ténèbres par le sinistre Lordragon.
Le premier contact avec le protagoniste principal se fait lorsque ce dernier est réveillé par une mystérieuse voix. Il n’a aucun souvenir de comment il est arrivé dans la grotte dans laquelle il est actuellement, mais heureusement, Rubiss, l’esprit de la Terre, est là pour le guider. Ainsi, la première heure de jeu prend la forme d’un tutoriel dans lequel on effectue des missions relativement basiques afin de prendre en main le jeu qui s’avère finalement très intuitif, avec une gestion efficace de l’inventaire. Ainsi, après quelques blocs posés ici et là, nous voici dehors, prêts à embrasser notre destinée. Premier constat : Dragon Quest Builders est un jeu très bavard. Pas de doute, les codes de la licence sont respectés à la lettre, entre les inlassables conversations et l’univers recrée avec une grande fidélité.
On retrouve ainsi avec grand plaisir le chara-design du grand Akira Toriyama à travers de nouveaux NPC, mais aussi via le bestiaire que les amateurs de la saga connaissent déjà tous par coeur. De ce côté là, pas de dépaysement possible. Mais plus que son univers coloré et son ambiance musicale, on y retrouve également le côté RPG fort appréciable qui dote le jeu d’un véritable intérêt. Nombreux sont les joueurs à s’être essayés à Minecraft sans pour autant accrocher, la faute à un concept qui lâche les joueurs dans la nature sans même leur donner un objectif ou une ligne directrice. Ici, on ne retrouve pas ce souci, puisque le jeu n’offre clairement pas la même liberté de mouvement au joueur. En effet, c’est au fur et à mesure de notre avancement que l’on découvre de nouveaux matériaux, débloquant ainsi de nouvelles recettes, qui elles-même nous permettront d’accéder à d’autres éléments de construction. C’est une sorte de grande boucle qui se répètera au fil de l’aventure mais qui accroche terriblement.
Car si l’on commence avec les constructions les plus basiques qui soient, c’est à dire quatre murs, un feu et un lit, on découvre vite de nouvelles possibilités, qui donnent envie d’aller toujours plus loin. On enchaîne alors quêtes et missions secondaires données par des NPC très investis dans la reconstruction du monde. Ces derniers nous donneront d’ailleurs de temps à autres des plans, afin de créer des pièces en suivant un modèle très précis. Il s’agit donc de donner à vos villages une certaine forme, et de savoir les défendre comme il se doit puisque les créatures qui peuplent le monde de Dragon Quest Builders sont loin d’être farouches et viendront ponctuellement chercher querelle. Vous pensiez vous trouver face à un simple jeu de construction avec un skin Dragon Quest ? Détrompez-vous car il faudra souvent croiser le fer avec les monstres à l’aide d’un système de combat à base d’attaques et d’esquives bien placées. Pas de fioritures ici, le jeu offre un gameplay clair et concis, que ce soit en combat ou en construction.
Chose inattendue, notre personnage ne peut grimper de niveaux comme l’on a l’habitude de le faire dans les jeux de la licence. En effet, l’attaque et la défense sont conditionnées par les armes et tenues que l’on utilise. Quant à la barre de vie, il faudra utiliser les précieuses graines de vie que l’on obtient à force de réaliser des quêtes.
VERDICT
Vous l’aurez compris, Dragon Quest Builders opte pour une progression logique, que certains jugeront un peu trop balisée, mais qui reste néanmoins agréable et donne son cachet au jeu. Plus qu’une alternative à Minecraft, ce Builders nous offre une aventure dans laquelle il nous tarde de replonger, car il est des mystères que le scénario sème avec brio tout en accrochant le joueur avec sans cesse de nouvelles découvertes.
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