Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter ce qu’est une Early Access (ou accès anticipé) tant les plateformes de financement participatif ont permis de démocratiser son usage. Les développeurs sont de plus en plus habitués à l’exercice et la communauté des joueurs en réclame de plus en plus. C’est souvent l’occasion pour ces derniers de se rassurer quant à la qualité du titre qu’ils attendent tant, moyennant finance ; et pour les développeurs, cela permet d’avoir des premiers retours sur un jeu en cours de développement afin corriger le tir si nécessaire. Larian Studios, développeur de Divinity original Sin 2 a rendu le 16 septembre dernier une première copie de son nouveau titre après un Kickstarter grandement réussi. Voici ce que nous avons pensé de l’accès anticipé de Divinity Original Sin 2.
Le plus beau des bateaux
(NDLR : l’Early Access du titre est uniquement disponible dans un anglais assez soutenu)
RPG oblige, vos premiers pas dans Divinity Original Sin 2 se font dans l’écran de création de personnage qui vous permet d’incarner quatre héros prédéfinis et bien connus de la licence (dont Lohse et son démon) ou bien de créer vous même votre avatar en définissant sa race (humain, homme-lezard, nain ou elfe) et son sexe. Onze classes sont également disponibles dans cette Early Access et on y retrouve notamment les traditionnels guerriers, voleurs, mages, etc. Si vous avez déjà parcouru le premier épisode de Divinity Original Sin ou même si vous êtes habitués aux jeux du studio, vous savez que les développeurs de Larian Studios aiment à développer des jeux au background imposant et à impliquer le joueur dans le scénario par des dialogues de qualités. Vous savez également que chaque personnage a ses propres traits de caractère, et lors de la création il vous incombera d’en choisir deux, ce qui se traduira par des lignes de textes particulières.
Une fois cela fait, l’aventure commence. Votre personnage se retrouve bloqué sur une île suite au naufrage de son navire et votre objectif principal sera de trouver un moyen de vous échapper de cet endroit, et notamment de son fort, le Fort Joy où règne un climat de terreur. Rapidement, vous allez réussir à vous constituer une équipe de quatre afin de parcourir le moindre recoin de l’île mais aussi en profiter pour discuter avec tous les PNJ dans le but d’obtenir informations, objets et quêtes à accomplir, l’occasion de constater à quel point Larian Studios a encore une fois misé sur la qualité d’écriture des dialogues, et ce, afin de contenter les fans d’heroic fantasy. Évidemment, tous les dialogues ne révèlent pas d’une importance cruciale, mais régulièrement, le jeu vous demande de faire des choix, et certaines conséquences qui en découlent s’avèrent parfois surprenantes, voire tragiques, notamment lorsque Lohse n’arrive plus à maitriser l’entité qui l’habite et que celle ci prend le contrôle de son hôte. S’en suit alors bien souvent un combat qui fera de gros dégâts dans le lore du jeu.
L’art de la guerre
Divinity Original Sin avait en son temps emballé de nombreux joueurs grâce à son système de combat au tour par tour basé sur des points d’action que chaque déplacement ou attaque vient diminuer. Ici, rien n’a vraiment été modifié par rapport au premier épisode et les bases sont encore bien présentes. Ainsi, le système de combat n’a semble-t-il pas vraiment évolué, si ce n’est l’apparition de nouveaux bonus/malus liés au terrain. Les combats ne sont pas vraiment nombreux mais toujours aussi plaisants. Ils sont bien présent, entendons nous bien, mais la plupart peuvent souvent être évités par des dialogues. Le jeu vous demande de bien connaître vos personnages, de faire preuve de stratégie dans vos déplacements, de bien connaître les zones d’effets des sortilèges sous peine de diminuer la barre de vie de vos alliés, car oui, il y a bien la présence de friendly fire, ce qui vous forcera à être vigilant avec vos sorts de zone ou avec l’utilisation de certains objets. Pour le moment, deux modes de difficulté sont présents, dont un plus permissif destiné aux joueurs moins habitués à ce système où la stratégie et l’anticipation sont deux éléments clés.
Terminer des quêtes ou gagner des combats vous permet de prendre de l’expérience nécessaire à l’évolution des personnages. A chaque niveau, vous obtiendrez des points a répartir dans les différentes statistiques, talents et habiletés de vos personnages. Là encore, les standards du genre sont bien présents. On y retrouve entre autres les statistiques de magie, de vitalité, de force et de dextérité, mais aussi des habiletés bien utiles, comme la possibilité de communiquer et comprendre les animaux, ce qui vous donnera accès à de nouveaux dialogues, parfois même à de nouvelles quêtes. L’apprentissage de nouvelles compétences ne se fait pas en gagnant des niveaux, mais à l’aide de livres de compétences ou via certains équipements. Les points que l’on attribue à chaque montée de niveau ont une influence sur le niveau de maitrise de ces compétences. A vous alors de parler à chaque marchand afin d’acheter ses livres et ainsi améliorer la valeur de combat de votre équipe. Les habitués de la licence ne seront pas vraiment perdus encore une fois.
C’est loin, mais c’est beau
Une fois la création du personnage terminée et après une courte cinématique qui n’en est pas vraiment une, le jeu nous laisse rapidement la main pour nous permettre de découvrir cette île… et force est de constater que le jeu a véritablement fait peau neuve. Les textures sont beaucoup plus fines que sur le premier épisode et les animations beaucoup plus détaillées, alors qu’il ne s’agit pour le moment que d’une Early Access. Pour le genre, le jeu est vraiment beau, et lors des combats, le framerate ne bouge pas et reste stable, même lorsque votre mage laisse parler sa puissance. Un gros point positif pour les développeurs qui ont vraiment voulu rendre honneur à l’univers qu’ils ont créé. L’habillage sonore du titre est de bonne facture, même si parfois un peu trop discret, mais les musiques font clairement leur office et certains thèmes restent en tête. Aucun doublage n’a pour le moment été réalisé, mais lors de la sortie complète du jeu, il y a de fortes chances que cela soit le cas.
Abordons maintenant un élément important de la franchise, le multijoueur. Maintenant jouable à quatre, le jeu vous offre la possibilité de diviser votre groupe afin de réaliser plusieurs quêtes en même temps, ou tout simplement d’envoyer un allié contourner des ennemis afin de les prendre en tenaille, ce qui facilite certains affrontements. Diviser un groupe est évidemment une solution envisageable en solo, mais le multijoueur rend cela plus fluide et plus épique. De plus, l’influence jeu de rôle papier du soft est encore plus marquée en multi, puisque certaines phases de dialogue sont propres à chaque personnage. Ainsi, lors de certains passages, chaque joueur devra donner son ressenti sur les choix que le groupe doit prendre, le tout renforçant la cohésion de l’univers, à l’instar des meilleurs moments de jeux de rôles. A noter également l’ajout du mode PvP Arena, forçant les joueurs à s’affronter dans des duels au sommet que nous n’avons pas pu tester… la faute à des joueurs malheureusement introuvables.
Verdict : Un jeu qui s’annonce d’ores et déjà excellent
Pour finir, même s’il n’y a finalement que peu de nouveautés à se mettre sous la dent, la formule reste grandement efficace. Si cette Early Access ne nous ouvre les portes que du premier acte du jeu, il faudra compter une douzaine d’heures de pour en voir le bout. Ce premier contact se veut rassurant, et surtout prometteur. Les forces de la licence répondent une nouvelle fois présent, la qualité des dialogues rend l’aventure plaisante à suivre (même si un certain niveau d’anglais est requis pour bien saisir toutes les nuances du scénario), et le système de combat est toujours aussi efficace. Prévu pour début 2017, Divinity Original Sin 2 risque de faire parler de lui le jour de sa sortie, et les fans du genre doivent déjà l’attendre avec impatience.
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