Le succès de la trilogie Dark Souls aurait-il donné des idées à Bandai Namco ? On serait bien tentés de répondre par l’affirmative, bien que l’on sache déjà que Hidetaka Miyazaki ne souhaite pas que la série accouche d’un 4ème épisode. Depuis la sortie du premier opus, l’éditeur a largement profité de la présence de ce titre au sein de son catalogue, passé de simple jeu de niche à un véritable phénomène vidéoludique qui s’est imposé comme une référence en matière de difficulté. Puisqu’il serait dommage de laisser passer un tel filon c’est donc en interne que Bandai Namco développera son propre Dark Souls-like, si l’on peut se permettre ce genre de dénomination. Il s’agit du bien nommé Code Vein, qui après un long silence, a refait surface comme par magie.
L’après Dark Souls selon Bandai Namco
S’il a été annoncé il y a 2 ans de cela, Code Vein a pourtant passé presque une année sans donner de ses nouvelles. En effet, le jeu devait initialement sortir au dernier trimestre 2018 mais les développeurs ont décidé de décaler cette dernière afin de se laisser le temps de peaufiner leur copie. Depuis l’annonce de ce report, Bandai Namco est resté bien silencieux à son sujet et s’est bien gardé de nous maintenir informé de l’avancement du projet. À un tel point qu’on l’aurait presque pensé au point mort. C’est pourtant mal connaître le côté perfectionniste de nos amis japonais qui, dans leurs valeurs, refusent de sortir un produit qui ne correspond à leurs attentes et à celles des joueurs. Bon, ça c’est ce qui nous a été dit, et évidemment, les faits sont un peu différents. Code Vein avait probablement besoin de quelques mois pour être retravaillé en profondeur – quoi que la seule fois où nous avons eu l’occasion de l’approcher en 2017 (et plus précisément durant la Paris Games Week) l’ensemble avait l’air relativement convaincant – néanmoins comme nous allons le voir, il y a encore un peu de boulot avant de pouvoir jouer des coudes avec l’illustre Dark Souls dont il s’inspire sans se cacher.
En effet, on aurait cru que le titre en aurait profité pour s’offrir un vrai coup de polish, étant donné que l’aspect visuel n’était clairement pas son fort la dernière fois qu’il s’est montré. Malgré quelques petits ajustements graphiques, force est de constater que Code Vein ne viendra pas chatouiller la rétine des joueurs. Pas dans le bon sens en tous cas. Car en dehors de l’aspect manga des personnages fort sympathique en soi, l’ensemble fait plutôt penser à un jeu sorti sur une PS3 en fin de vie qu’à un titre développé sur une plateforme qui a déjà largement prouvé qu’elle était capable d’offrir de chouettes rendus visuels. On passera sur les textures de certains décors qui elles, nous propulsent tout droit à l’époque de la PlayStation 2. Au moins, il ne devrait pas être trop difficile pour les développeurs de produire une version Nintendo Switch. Heureusement, on savait globalement à quoi s’attendre avec Code Vein, qui s’il ne brillera pas techniquement, offre tout de même une direction artistique unique et quelques jeux de lumière et reflets agréables.
Si l’aspect des protagonistes aurait gagné à être peaufiné, on observe cependant une quantité de choix assez impressionnante en ce qui concerne la création de notre avatar. On a d’ailleurs failli passer une bonne partie du temps consacré à la prise en main à personnaliser notre personnage avant de se souvenir qu’1h30, ça passe un peu trop vite pour se focaliser sur ce point. L’avantage c’est que pour les indécis comme nous, vous pourrez modifier à l’envie le héros/l’héroïne que vous aurez créé, et cela passe des yeux à la tenue du personnage. Bref, à ce niveau là, Code Vein fait le café et propose l’un des éditeurs de personnages les plus fouillés que l’on a eu l’occasion de voir dans ce registre, s’il n’est le plus abouti.
Un peu de sang neuf question gameplay ?
Avoir un protagoniste qui a du charisme c’est une chose, mais encore faut-il que le gameplay suive. Dans les grandes lignes, Code Vein ne s’éloigne pas vraiment de la formule d’un Souls, puisqu’il propose un système d’attaques faibles et d’attaques fortes auxquelles s’ajoutent des esquives et parades. C’est davantage dans son système de Blood Code qu’il vient chambouler les gimmicks du genre puisque ces derniers sont à assigner à notre avatar et définissent purement et simplement la façon dont on le joue en influant directement sur nos statistiques (force, défense, vitesse etc). N’ayons pas peur des mots, en soi il existe autant de Blood Codes que de builds différentes dans Code Vein, ainsi certains sont plus orientés sur le combat au corps à corps, d’autres sur les attaques à distance, certains font la part belle à la puissance et on en passe. Les Blood Codes s’obtiennent au fur et à mesure de l’aventure, aussi il ne serait pas étonnant que le titre de Bandai Namco s’offre un New Game + une fois l’aventure bouclée, afin de pouvoir véritablement tester toutes les possibilités offertes par les Blood Codes.
En plus des items que l’on peut utiliser à n’importe quel moment, le jeu permet également d’assigner de multiples power-ups qui s’utilisent à l’aide de l’Ichor. On notera la référence à la mythologie grecque au passage puisque dans cette dernière, l’Ichor est considéré comme le sang des dieux. La consommation de cette ressource sera donc à contrôler afin de l’employer avec parcimonie et d’en bénéficier lorsque des boss récalcitrants vous feront face. Pour être tout à fait honnête, la petite heure et demie durant laquelle nous avons pu poser les mains sur Code Vein s’avérait un poil trop courte pour bien appréhender les multiples subtilités du gameplay et les exploiter comme il se doit. Le jeu puisera forcément dans son univers pour faire du pied aux amateurs d’animes un peu dark et aux scénarios alambiqués, mais son gameplay devrait inciter de nombreux joueurs à se lancer dans l’aventure.
Il faudra malheureusement passer outre les défauts techniques évoqués plus hauts, sans oublier le fait que le titre ne semble pas tourner en 60 fps sur consoles. Dommage, surtout lorsque l’on fait l’impasse sur les graphismes. Ce qui n’est pas forcément le point sur lequel les amateurs des Souls devraient être regardants. En revanche, la maniabilité s’avère être un peu rigide, ce qui risque d’en rebuter plus d’un. Finalement, là où il pourrait appâter des joueurs, Code Vein pourrait également en laisser d’autres sur le carreau.
Verdict : Prometteur, mais pas trop
Prenez l’ADN d’un Dark Souls, mélangez le à un scénario d’anime un peu tiré par les cheveux dont seuls les japonais ont le secret et ajoutez-y un design tout droit sorti d’un manga à l’ambiance gothique et vous obtenez Code Vein. L’équation a de quoi étonner, mais elle pourrait très bien fonctionner dans les faits, puisque cette nouvelle approche du titre nous a convaincu dans l’ensemble. Il est évidemment trop tôt pour se prononcer quant à sa légitimité plusieurs années après l’excellent Dark Souls III, mais on aurait apprécié que ces nombreux mois sans nouvelles aient été le théâtre de véritables améliorations. À défaut de réellement se peaufiner sur les points évoqués peu avant, Code Vein risque de n’être qu’un titre sympathique avec des qualités qui lui sont bien propres. En attendant de pouvoir rendre notre verdict final, on se dit que ce n’est déjà pas si mal après tout.
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