Dévoilé le 14 février dernier lors d’un Nintendo Direct, Astral Chain fut une annonce inattendue n’ayant pas manqué de ravir les joueurs. Avec PlatiniumGames aux commandes, difficile de ne pas se laisser envahir par l’excitation. En effet, déjà connu pour être à la tête des célèbres Bayonetta, c’est avec NieR:Automata que le studio a acquis une réputation particulièrement respectée du public, signant une oeuvre ingénieuse et philosophique inoubliable. Forcément, l’annonce d’une collaboration avec Nintendo a immédiatement donné une large visibilité au titre, suscitant également de grandes attentes. Prévu pour la fin du mois, nous avons pu essayer Astral Chain et sommes en mesure de vous livrer un premier aperçu.
Preview réalisée sur Nintendo Switch à l’aide d’un code fourni par l’éditeur
Un univers réussi
La terre est menacée de destruction. L’arche, mégalopole multiculturelle et dernier bastion de l’humanité, est désormais en proie aux chimères, des extraterrestres apparus subitement il y a plusieurs années. Face aux attaques de ces dernières et à leurs tentatives de corruption, les hommes n’ont d’autre choix que de riposter. C’est ici qu’intervient Neuron, un service de forces spéciales chargé d’enquêter sur les apparitions extraterrestres et de combattre les envahisseurs. C’est grâce aux Légions – d’anciennes chimères ayant été modifiées afin de se laisser apprivoiser par les agents de police – que ces soldats pourront se défendre et résoudre les affaires qui parsèmeront leur chemin. Vous avez désormais en votre possession le pitch principal d’Astral Chain. C’est dans ce contexte que vous incarnez une nouvelle recrue, puissamment connectée à sa Légion, qui s’apprête à jouer un rôle essentiel dans la lutte pour la survie de l’humanité. Difficile de vous en dire plus, dans la mesure où le scénario démarre relativement vite et reste assez simpliste sur le fond.
Concernant l’univers et sa patte artistique, on ne s’attendait clairement pas à une telle claque. Offrant dès les premiers instants de superbes scènes d’action, quelques panoramas réussis et une ambiance cyberpunk agréable, deux choses sautent aux yeux : la technique remarquable et les efforts de réalisation. Car en effet, dans un premier temps, la technique s’est avérée bluffante pour un titre exclusif à la Switch. Rappelant les animés japonais (le cel shading n’y est pas pour rien), le soft se targue aussi d’afficher des environnements plutôt riches sans trop forcer et sans aucun ralentissement. Quelques effets de lumière, de fumée et de particules sont présents et fortement appréciés. Seules les ombres des personnages sont assez mal gérées et apparaissent grossièrement pixelisées, mais cela reste assez minime et n’attirera pas vraiment votre attention. Côté réalisation, on se laisse surprendre par des prises de vue parfois audacieuses, intelligemment choisies et rendant hommage au monde cinématographique et aux animés. Certains plans rappellent par ailleurs la saga Metal Gear, célèbre notamment pour ses efforts de mise en scène. Globalement, le titre semble puiser dans un bon nombre d’inspirations différentes ; de Xenoblade Chronicles X pour la structure de la ville à Remember Me pour le plan Astral (une autre dimension que vous rencontrerez rapidement en jeu), en passant par NieR:Automata pour l’agencement et le style de certains quartiers.
Un gameplay varié et intense
Si nous ne parlions jusqu’à présent que de la plastique du soft, ce qui surprend véritablement dans la nouvelle production de PlatiniumGames, c’est indéniablement son gameplay atypique et judicieusement varié. En effet, le combat, bien qu’au cœur du jeu, est loin d’être le seul genre mis à la disposition du joueur. En guise d’exemple, nous nous appuierons sur les événements des deux premiers niveaux. Ces derniers étant qualifiés de fichiers, nous seront sans doute amenés à réutiliser ce terme plusieurs fois. Dès le premier fichier, donc, vous êtes propulsé dans une phase de shooter en moto particulièrement rapide qui n’est pas sans rappeler les quelques séquences shoot-em-up de NieR:Automata. Une fois de plus, la comparaison n’est pas vaine : nous retrouvons incontestablement certains choix de gameplay ayant largement contribué au succès du titre, qui mélangeait déjà habilement de nombreux genres. Par la suite, vous voici confronté à une enquête policière. Un pont s’est écroulé et un citoyen a été enlevé. C’est à partir de ces deux éléments que vous devrez rassembler différents indices, vous permettant d’accumuler des preuves afin de résoudre l’affaire. Pour ce faire, vous interrogerez des civils, analyserez des scènes de crime, userez de l’IRIS (une intelligence artificielle décodant votre environnement) et souvent de votre Légion. Bien ficelées, les enquêtes n’en restent pas moins relativement simples et passables. Elles permettent cependant au joueur de s’immerger dans son rôle d’agent de police et demeurent un moyen judicieux de mélanger les styles. Une fois celles-ci résolues, vous pourrez suivre une piste et continuer votre chemin. Et c’est ici que vous tomberez sur les terribles chimères…
L’occasion parfaite pour aborder les combats. Muni d’une arme pouvant se transformer en matraque ou en pistolet (et pouvant prendre d’autres formes par la suite), vous aurez pour tâche de réaliser de nombreux combos, mais aussi et surtout d’entrer en symbiose avec votre Légion. Relié à elle par une chaîne astrale (à présent, vous comprenez le titre du jeu !), il vous faudra l’utiliser à bon escient et analyser les mouvements de vos ennemis afin d’adapter votre style de combat. Entourez vos adversaires avec la chaîne pour les bloquer, tendez-la sur leur chemin pour contrer leurs charges… voilà l’idée : livrer des combats à la fois rapides et logiques, qui vous demanderont de choisir le meilleur angle d’attaque selon le profil de la chimère qui vous fait face. Les combos, quant à eux, s’avèrent assez simple à prendre en main mais demandent une réelle connaissance de sa légion, de ses coups et de ceux de son personnage. En d’autres termes, ils requièrent une certaine vivacité d’esprit. Appuyer sur une touche au moment adéquat pourrait vous permettre d’effectuer un enchaînement destructeur qui retournera l’issue du combat. Étonnamment plus lourds que ce que nous pouvions imaginer – et c’est une bonne chose – les affrontements s’avèrent nerveux et intuitifs à souhait. Seul souci à notifier : la caméra et le ciblage qui sont bien trop souvent inadaptés à la situation rendent l’action confuse voire incompréhensible. Dans des environnements confinés, il n’est pas rare de se retrouver gêné par un mur ou par le décor. De plus, l’action pour changer de cible se montre bien trop lente et imprécise.
Mais votre Légion ne vous aidera pas uniquement qu’à combattre : elle se montrera aussi utile sur le terrain lors des phases d’exploration ! Grâce à elle, il vous sera possible de débloquer de nouveaux chemins, d’éliminer des zones infectées par la corruption, d’espionner des conversations et bien plus encore. Vous aurez par ailleurs le choix entre plusieurs Légions correspondant à différents styles de jeu, toutes améliorables et dotées d’un arbre de compétences qui leur est propre. Vous commencerez avec la Légion Épée qui, comme son nom l’indique, est accompagnée d’une épée géante et d’avantages propres à sa classe ; mais avancer dans l’aventure vous permettra de mettre la main sur d’autres Légions, comme l’Arc, la Hache ou la Bête, pour ne citer qu’elles. Le jeu bénéficiant d’une certaine rejouabilité, redécouvrir les fichiers précédents à l’aide de nouvelles Légions pourrait bien vous ouvrir l’accès à des zones inédites…
Verdict : Prometteur
Voici de premières impressions fortes encourageantes concernant Astral Chain ! Si le titre surprend dans un premier temps de par sa beauté technique et ses nombreuses inspirations artistiques, c’est essentiellement sa profondeur de gameplay et ses combats qui ont retenu notre attention. Proposant de multiples styles de jeu, allant de l’enquête policière aux phases de shooter, on retrouve très clairement le savoir-faire du studio qui mélangeait déjà les genres avec brio dans NieR:Automata. Les affrontements, plus lourds que ce que nous pouvions imaginer, se montrent nerveux à souhait, offrant une symbiose efficace et intuitive entre la Légion et son détenteur. Seule ombre au tableau : l’histoire, qui semble finalement accumuler tous les clichés des films d’action et des séries Z, mais qui pourrait bien dévoiler son potentiel au fil des chapitres. Malgré tout, on se laisse embarquer sans problème dans ce scénario, si l’on met de côté certains personnages terriblement irritants. Quelques soucis de caméra viennent également ternir l’expérience, ainsi qu’un HUD trop présent sur l’écran. On espère que des mises à jours viendront régler ces désagréments. Une chose est sûre : Astral Chain nous a séduit et s’annonce déjà comme un must-have et une nouvelle référence du genre. Il nous tarde d’être le 30 août pour régler leur compte aux chimères !
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