Si l’Allemagne est relativement connue pour ses bières à tomber par terre, elle l’est également pour l’événement mondial qu’est la gamescom. Comme vous le savez déjà, nous sommes sur place et couvrons avec assiduité l’ensemble du salon afin de vous le faire vivre comme si vous y étiez. C’est donc dans cette optique là que nous avons pu tester Assassin’s Creed Syndicate en behind closed doors dans une phase de gameplay totalement exclusive.
Besoin de rien, Evie de toi
Assassin’s Creed Syndicate arrive sur un champ miné par son prédécesseur, suite aux nombreux badbuzz qu’il a engendré, un peu contre sa volonté il faut le dire. Car si l’éditeur était clairement fautif dans les nombreux problèmes techniques rencontrés lors du lancement du jeu (l’aspect « non terminé » du jeu étant pour beaucoup), son image de marque en a pris un coup. Les développeurs ont même été pointés du doigt pour cet attentat au féminisme. Et il semblerait que tout ce remue-ménage n’ait pas laissé de marbre l’équipe en charge de Syndicate, qui a justement pensé à intégrer un personnage féminin jouable. Rappelons tout de même qu’Assassin’s Creed Liberation et Assassin’s Creed Chronicles: China nous permettaientt déjà d’incarner une femme, et ce, tout au long de l’aventure…
C’est donc dans une ambiance victorienne (décidément très à la mode après The Order: 1886 et Bloodborne) du plus bel effet que nous avons pu contrôler la séduisante et tout aussi dangereuse Evie Frye. Après avoir escaladé quelques murs, la jeune femme se retrouve perchée, en train d’examiner minutieusement celle qu’elle devra éliminer. S’ensuit alors une scène durant laquelle elle observe l’environnement et décèle trois façons bien distinctes de mener à bien son objectif. Si les précédents volets de la licence Assassin’s Creed nous ont toujours laissé une grand liberté de mouvement quand à notre manière de réaliser les assassinats, on sent que les développeurs ont souhaité insister sur les différents moyens de parvenir à nos fins.
Dans le cas présent, nous pouvions soit dérober une clé afin d’ouvrir toutes les portes, soit libérer le chef de la garde, nous permettant ainsi de prendre sous notre commandement quelques soldats afin de leur confier la basse besogne (comprenez les combats et autres diversions). Enfin une troisième option s’offrait à nous : Retrouver notre infiltré parmi la garde ennemie. Evidemment la première solution, digne de Big Boss, vise la discrétion absolue, la seconde vise la ruse, quant à la troisième, elle vise d’avantage l’action. Bien sûr, si vous le souhaitez, vous pouvez tout à fait opter pour chacune de ses solutions afin de maximiser vos chances de réussite. Néanmoins, un seul de ces choix sera très généralement suffisant pour réussir votre mission.
Assassin un jour, assassin toujours
Il faut avouer que cette nouveauté scripte un peu la façon d’aborder un assassinat, cependant cela permet au joueur d’avoir réellement l’impression d’avoir réalisé un choix pertinent quant à sa façon de planifier son acte. Dans notre cas, nous avons choisi de voler la fameuse clé permettant d’ouvrir les portes closes, puis de libérer le chef de la garde, afin de pouvoir laisser les habituels combats de côté. Néanmoins, il nous aura fallu croiser le fer suite à des ordres donnés de façon un peu trop aléatoire. Cela prouve qu’il faut utiliser cet atout en ayant bien réfléchi à la situation.
Evie se manipule donc sans aucun soucis, et bien que le gameplay ne soit pas aussi intuitif qu’on le souhaiterait, on parvient à effectuer des combats assez impressionnants. Il faut dire que la demoiselle sait se défendre et possède une palette de coups assez variée. Sans oublier son arsenal, incluant, entre autres, la terrible bombe électrique qui fait des ravages lorsque les opposants se font un peu trop nombreux. Ce n’est d’ailleurs pas la seule nouveauté du genre, puisque le fameux grappin était également de la partie. Soyons honnête, cela ne révolutionne clairement pas le gameplay. Pour autant il simplifie certains déplacements et devrait permettre plus d’une fois de disparaître de la vue de gardes plus rapidement qu’à l’accoutumée.
La démo se finit donc une fois notre cible à terre, et donne légèrement l’impression que l’on n’en a pas assez vu. Est-ce parce que sommeille en Syndicate un potentiel qui ne demande qu’à exploser avec le jeu complet, ou bien parce que les jeux tirés de la licence Assassin’s Creed se suivent et se ressemblent sans jamais vraiment tenter de bouleverser le status quo ? On serait tenté de pencher pour la seconde option, car jusqu’ici, Ubisoft a toujours su nous vendre sa recette de façon habile sous couvert de véritable renouveau dans la série sans pour autant proposer un résultat tenant toutes ses promesses. Mais les développeurs semblent avoir retenu les leçons des précédentes expériences et visent cette fois-ci un jeu stable sans pour autant vouloir dépasser les limites. Vous trouverez cela peut-être peu ambitieux, mais la sagesse reste parfois la meilleure solution. Et dans le cas présent, cela s’illustre par un jeu qui, certes, n’a rien de techniquement impressionnant, mais qui tient la route et offre une direction artistique toujours aussi détaillée. À vrai dire, que l’on soit un détracteur de la série ou un amateur, on ne peut que reconnaître que sur ce point là, la licence a toujours su nous en mettre plein la vue. Et ce n’est visiblement pas cet Assassin’s Creed Syndicate qui viendra déroger à la règle.
Verdict : Assassinat presque confirmé.
Pas aussi impressionnant qu’on aurait pu l’imaginer, Syndicate reste un beau jeu doublé d’une direction artistique convaincante. Est-ce malgré tout suffisant pour convaincre ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais les nouveaux objets comme le grappin et la bombe électrique s’avèrent être sympathiques et pourraient, avec l’apparition d’autres items du genre, insuffler une nouvelle vague de dynamisme à un gameplay un peu vieillissant et pas aussi intuitif qu’il pourrait l’être. Ne vous y trompez pas, les fans de la série seront aux anges avec ce nouvel opus et devraient apprécier le fait de pouvoir donner une direction à chaque assassinat. De quoi offrir une certaine replay value au jeu, pour peu que l’on puisse rejouer chaque mission à notre guise. À quand du scoring dans un Assassin’s Creed, permettant de comparer avec ses amis, qui a réalisé la meilleure performance selon l’option choisie ? Pour bientôt, on l’espère. Messieurs les développeurs, si vous nous lisez…
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