Après une année de « pause » délibérée, la série des Assassin’s Creed – qu’on ne présente plus – est sur le point de revenir sur nos consoles avec un nouvel opus se déroulant en Egypte Ancienne. Baptisée Origins, la prochaine superproduction des studios d’Ubisoft compte reconquérir les indécis avec un nombre conséquent de nouveautés, et surtout un gameplay repensé. Chez JVFrance, nous avons déjà eu l’occasion de tester le titre lors de la Gamescom 2017, où Presidentevil confirmait cette volonté de changement. Cette fois-ci, c’est au tour du rédacteur Alexizaki, fan de la licence, de s’essayer au titre à l’occasion d’une session privée de près de trois heures. L’occasion de revenir plus en détails sur les innovations, les améliorations et tous les autres éléments expliquant pourquoi Assassin’s Creed Origins pourrait faire changer l’avis du public sur la franchise. Voici nos impressions.
Preview réalisée sur Xbox One X / Images issues de captures in-game
Le début du commencement
Bien que le précédent Assassin’s Creed (Syndicate) se soit révélé être un bon jeu, il faut avouer que le lancement chaotique de Unity laisse encore aujourd’hui des séquelles au niveau de l’image que la saga renvoie. Si les studios peuvent de nos jours se relayer de manière stratégique afin de s’assurer d’une sortie annuelle, à la manière d’Activision pour ses Call of Duty, les Assassin’s Creed ont fait face à une forte lassitude de la part du public. N’arrivant plus à mettre en avant les nouveautés de leurs titres, pourtant bien présentes, Ubisoft a fait le choix de laisser davantage de temps aux développeurs afin de peaufiner le jeu et surtout de repenser les mécanismes.
Cette volonté de retourner aux origines de ce qui fait d’Assassin’s Creed une série iconique est alors indiquée dans le titre, et les équipes ne manquent pas de nous le rappeler au cours d’une présentation avant de débuter notre session. Pour vous re-situer le contexte d’Origins, nous y suivons la vie de Bayek mais aussi – beaucoup moins présente dans les affiches promotionnelles – de sa femme Aya. Vous le savez, l’Egypte Ancienne est marquée par le règne des pharaons entre l’esclavage, la construction de structures mythiques et les figures historiques incontournables que sont Jules César et Cléopâtre. Aux débuts de la création de l’ordre des assassins, le Medjay (habitant de la région Medja au Soudan) compte combattre les nombreuses injustices dans son pays, et faire face à la tyrannie des romains.
Le reste de l’histoire est tenu secret pour le moment. Ubisoft limite volontairement les éléments scénaristiques afin de laisser la surprise aux joueurs, nous y compris. Le mot « Templier » n’a d’ailleurs pas encore été aperçu, même si nous savons qu’un fragment d’Éden sera présent. Nous avons donc été mis en condition, aux alentours du niveau 12, dans une zone de la carte avec la possibilité de faire tout ce que l’on désire, tant que nous ne dépassions pas les bordures imposées par la version démo sur Xbox One X de cet événement presse.
Une rééducation
En tant qu’habitué de la franchise, il est étonnant de voir que les contrôles ont été complètement changés. Rien qu’un coup d’œil aux options permet de constater l’incorporation de mécanismes inédits, et nous sommes étonnés de devoir réapprendre à jouer à Assassin’s Creed. L’élément qui frappe en premier est la manière de courir, puisqu’il n’y a plus aucun bouton pour accélérer comme c’était le cas dans Black Flag, ou dans un mode « Free Run » comme dans Syndicate. C’est désormais le mouvement du stick directionnel qui est pris en compte : plus il est en avant, plus le personnage avancera vite. C’est un choix somme toute classique mais très perturbant au départ, donnant l’impression que nous ne sommes pas à pleine vitesse, mais adopté au bout de plusieurs minutes. De même, le « parkour » a été revu puisqu’il n’y a plus qu’une touche pour indiquer que nous souhaitons grimper ou descendre, contre deux dans Unity.
Nous comprenons ainsi rapidement pourquoi les développeurs nous avaient prévenu dès le départ sur les changements à venir. Les « vieilles » actions nécessitent moins de boutons, laissant place à davantage de possibilités au niveau du gameplay. Et ce n’est pas plus mal, car cela nous redonne plus ou moins les mêmes sensations de découverte que nous fournissait à l’époque le premier opus dans la peau d’Altair.
Intéressons-nous plus en détails aux nouveautés, ce qui attire avant tout notre attention sur Origins. Après avoir passé une poignée de minutes à assimiler les mouvements de Bayek, nous avons essayé d’enclencher quelques-unes des actions inédites – assez bien pensées – de cette aventure. Sur Xbox One X, la croix directionnelle s’est révélée utile pour la Vision d’Aigle, qui atteint un tout autre niveau. Si vous avez déjà joué à l’un des précédents titres, cette fonctionnalité est connue pour scanner l’environnement et suivre les ennemis à travers les obstacles, dont les cibles majeures. Toujours présent dans Origins, cette action permet maintenant aussi de détecter les coffres à proximité. Mais surtout, l’incarnation de l’aigle de Bayek marque un grand pas en avant (qui était toutefois déjà présente via le drone de Watch Dogs 2, ou encore la chouette de Far Cry Primal) : en le contrôlant, nous analysons tous les éléments avec une vue aérienne, afin de déceler les éléments clés de l’objectif en cours. Un moyen on ne peut plus efficace de prédire davantage ses attaques et infiltrations, et aussi de s’offrir de jolis panoramas que seuls les points de synchronisation permettaient jusqu’ici. À noter qu’un mode Photo est pour la première fois présent afin de sauvegarder ses plus beaux moments, tout en ajoutant des filtres et cadrages spéciaux.
Le combat, ça s’apprend
Attendez-vous aussi à des changements drastiques pour les combats. Souvenez-vous, dans les épisodes comme Assassin’s Creed III avec Connor, les affrontements se sont globalement toujours déroulés facilement. Unity et Syndicate avaient certes introduits des niveaux pour les ennemis et les armes à équiper afin de monter la difficulté, mais l’ensemble restait assez surmontable. Pour le coup, les contrôles donnent ici le ton avec une attaque faible, une plus lourde, le lock (verrouillage automatique), l’esquive et surtout la protection. Une panoplie qui reflète le virage complet de cet aspect de la jouabilité : terminé les esquives et « finish » rapides, il va falloir se protéger et agir minutieusement. Nous nous sommes étonnés… à être frustrés ! Les anciens Assassin’s Creed ont essayé de mettre plus en avant l’assassinat silencieux, mais laissaient toujours une porte de sortie via des combats directs, alors qu’Origins ne pardonne clairement plus. Que ce soit lors de combats enclenchés volontairement ou pendant la tentative de capture d’un camp, nous avons fait face à beaucoup plus de morts que prévu. Et ce n’est pas seulement dû à la différence de niveau, car en fait le titre est bien moins indulgent si vous vous faites repérer avec des alertes, en appelant des renforts très coriaces.
Pour vous expliquer le système plus précisément, disons qu’il faut maintenant tourner autour de l’ennemi et essayer de contrer ses attaques ou se protéger au bouclier en attendant une ouverture. Des actions spéciales peuvent s’enclencher une fois une barre spécifique remplie. Les versus sont donc plus longs – mais également plus gratifiants. Le problème reste les ennemis qui s’enchaînent si vous n’anéantissez pas la menace rapidement, d’autant plus que les attaques peuvent provenir de différents horizons, entre les épées/lances/marteaux au corps-à-corps ou les tirs à l’arc à longue distance. Cela nous amène d’ailleurs à un autre point marquant de cette démo : l’aspect RPG effectivement prononcé.
Les médias en parlent depuis les rumeurs qui ont précédé son annonce, Origins incorpore un arbre de compétences repensé et moins linéaire. Ce dernier permet d’améliorer aussi bien – vous vous en doutez – les aptitudes que les outils à disposition. Bayek peut ainsi être moins facilement repéré, avec une portée améliorée de l’éternelle grenade fumigène, ou utiliser son aigle pour attaquer à l’avance les ennemis par exemple. Afin de pouvoir profiter de l’ensemble, il faudra monter de niveau et ainsi décrocher des classiques points d’expérience. Un aspect inspiré, encore une fois, du meilleur des derniers opus.
Plus intéressant, l’équipement du héros joue un rôle fondamental dans la progression de l’aventure. Au-delà de la traditionnelle lame secrète, il est désormais possible de s’équiper de deux armes principales et deux arcs différents, à sélectionner directement avec la croix directionnelle. De la même manière que les ennemis, notre assassin pourra donc manier des épées, lances et autres objets tranchants tous droits sortis de l’Egypte Antique. La sélection est très complète, et s’obtient de différentes façons : le loot des coffres, les récompenses de missions ou encore les marchands. Nous sommes au passage surpris de voir qu’Origins comprend une échelle de rareté similaire à Destiny ou aux hack n’ slash façon Diablo, avec des grades qui vont du commun au très rare (de couleur jaune).
Pour notre part, nous avons été clairement séduits par les arcs. Le titre leur offre – époque oblige – une place de choix avec des fabrications centrées sur le tir de précision et la chasse. D’autres sur la rapidité ou les tirs multiples. Le jeu comprend également un système de craft, en parallèle à l’arbre de compétences, pour renforcer son armure et augmenter l’efficacité des armes. Mais il n’est pas question pour autant de fabriquer des munitions, à l’instar d’Horizon Zero Dawn. Pour récupérer des flèches, il faut en effet les acheter ou les ramasser après les avoir utilisées. Fait sympathique : nous pouvons aussi récupérer celles des ennemis en les arrêtant avec le bouclier de Bayek. Beaucoup de choix nous sont en tout cas offerts, et cela sans mentionner les tenues ou les montures – chevaux et chameaux- mises à disposition.
Un assassin encore plus multifonctions
Qu’en est-il des activités disponibles ? Si nous étions limités sur la carte, qui semble gigantesque en taille complète, notre session nous a tout de même permise de nous essayer à différentes missions. Peu concentrés sur la quête principale, puisque nous ne pouvons finalement pas vous en parler en détails, nous nous sommes adonnés aux habituelles quêtes annexes. Du moins, « habituelles » n’est peut-être pas le bon mot, puisqu’il faut admettre que les équipes ont fait un net effort sur ce point. Elles sont nombreuses mais pas nécessairement obligatoires, certaines étant même à récupérer et à traquer vous-même. Voici des exemples de missions que nous avons accomplies :
- Investigation : Pour retrouver la trace d’une femme mystérieusement disparue, nous enquêtons aux alentours d’un bâtiment en analysant les débris, traces de sang et autres éléments suspects. Des indices sont à déceler dans une zone spécifique afin de déterminer le pourquoi du comment de l’incident.
- Assaut d’un navire romain : A la tombée de la nuit (une touche permet de basculer le cycle jour / nuit en un instant), nous abordons discrètement un bateau afin d’assassiner un général de l’Empire Romain. L’opération est délicate, car les sbires sont très attentifs et le moindre faux pas peut s’annoncer fatal. Un butin est aussi à la clé.
- Soulager la conscience des habitants : Suite à une attaque féroce d’hippopotames, plusieurs personnes ont malheureusement perdu la vie. En deuil, un habitant vous supplie de l’aider à dégager les corps éparpillés dans le territoire de ces féroces animaux.
- Collecte de ressources : Un marchand a besoin de quelques ressources animales spécifiques (peaux, os, etc.). Nous partons donc à la chasse, en nous aidant de la carte, afin de trouver les prédateurs en question.
Ceci était un petit aperçu des possibilités. Et il est important de revenir sur quelques points cités car oui, les navires sont de nouveau de la partie. Il s’agit plus précisément de pirogues, à voile ou non, qui étaient le moyen de transport majeur durant l’Egypte pharaonique. Les contrôles sont assez simples, et offrent une balade en plein air si vous ne souhaitez pas passer par le voyage rapide. Bayek peut nager sous l’eau également, ce qui n’était possible jusqu’à présent qu’au travers de missions prédéfinies dans AC IV Black Flag. Un moyen de s’enfuir ou d’explorer les fonds marins. Attention ceci dit aux prédateurs, beaucoup plus dangereux que dans les précédents opus : vautours, jaguars, crocodiles et hippopotames étant des animaux pouvant vous ôter la totalité de votre barre de vie en un rien de temps.
Une chose est sûre, Assassin’s Creed Origins impressionne une nouvelle fois de par son souci du détail, et le travail acharné des historiens (en témoigne la récente annonce du Discovery Tour). Nul doute que le jeu saura nous apprendre énormément de vieux faits importants. Si nous regrettons de ne pas avoir eu la possibilité d’explorer les pyramides, nous avons été émerveillés par les décors. Graphiquement, Origins est clairement un titre de cette génération, avec davantage de détails sur la végétation et un champ de vision totalement impressionnant. Sur Xbox One X, le jeu s’offre même le luxe d’offrir le combo 4K/60fps, une première. Quelques problèmes d’animation ont ceci dit été constatés sur les personnages par moments.
VERDICT
Au final, cette session de près de trois heures s’est révélée être très mouvementée. Nous avons dû réapprendre à jouer à Assassin’s Creed tout en essayant un maximum d’activités, plongés théoriquement quelques heures après le début de l’histoire. Le titre nous a semblé trop ouvert dans la mesure où il y avait tellement de quêtes qu’il devenait difficile de savoir quoi faire en priorité, au point de faire de nombreux allers-retours. Mais il est difficile de se prononcer pour l’instant, étant donné qu’il ne s’agissait que d’une petite portion du jeu, et sans contexte scénaristique à nos côtés. Ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que les équipes de développement ont véritablement travaillé sur le renouvellement de la licence. Si nous décelons toujours quelques problèmes techniques mineurs, Origins est impressionnant graphiquement avec des panoramas à couper le souffle et une reconstitution historique toujours aussi incroyable. Les fans de la franchise seront très surpris en découvrant les innovations de gameplay incorporées, dont le contrôle de l’aigle et la refonte complète des combats. Assassin’s Creed Origins est donc bien plus qu’un nouveau titre, et se permet de faire sortir les habitués de leur « zone de confort » tout en essayant de réconcilier les indécis. A surveiller de très près.
Assassin’s Creed Origins sera disponible le 27 octobre 2017 sur PC, PS4 et Xbox One.
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