Nous avons eu l’occasion de nous plonger dans Assassin’s Creed Odyssey lors d’une session d’essai exceptionnelle de huit heures. Introduction du personnage principal, prise en main, missions principales et secondaires, exploration : nous vous livrons nos premières impressions !
Preview réalisée sur PS4 Pro
Assassin’s Creed est une licence que nous ne présentons plus. De nombreux opus sont sortis depuis 2007, glanant au fil des années critiques et applaudissements. Mélanges de théories conspirationnistes et légendes divines, de guerres secrètes passées et futures, le scénario d’Assassin’s Creed est complexe et s’étend sur plusieurs siècles. Ainsi, du premier titre (2007) à Syndicate (2015), nous avons eu le plaisir de voyager des années 1190 aux années 1860, avant que Origins, sorti en automne 2017 après une pause d’un an, nous plonge dans l’Egypte antique – en 48 avant notre ère. Le dernier titre de la licence à paraître le 5 octobre prochain, Odyssey, nous entraîne encore plus dans le passé. Cette fois-ci, c’est en Grèce antique que nous voyageons, alors que la Guerre du Péloponnèse est sur le point d’éclater, en 431 av. J.-C. Un contexte historique plein de tension qui jouera un rôle clé dans l’aventure.
Pour cette session de jeu, nous avons choisi d’incarner Kassandra et non Alexios. Contrairement à l’opus Syndicate, il n’est pas possible de changer de personnage au cours du jeu.
Une prise en main familière…
Dès les premiers instants du jeu, une certaine familiarité s’empare des joueurs du précédent opus. L’interface et la majorité des mécaniques de jeu sont très similaires à Origins ; ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, puisqu’il n’a jamais souffert de problèmes majeurs. Pour les habitués de la licence, prendre le jeu en main s’avérera donc simple et assez rapide. Pour les nouveaux venus, un léger temps d’adaptation sera nécessaire mais le jeu sera toujours là pour guider et ce, sans infantiliser le joueur. Cependant, cela signifie que certains défauts n’ont pas été corrigés – notamment une IA toujours quelque peu lente et prévisible en infiltration.
L’arbre des compétences, qui a fait ses débuts dans Origins, est toujours présent. Visuellement moins complexe sur Odyssey, il propose également quelques compétences différentes par rapport au précédent titre ; mais les trois axes “chasseur” (armes à distance), “guerrier” (armes de mêlée), et “assassin” (infiltration et assassinat) restent dans la même veine. L’inventaire, quant à lui, est presque le même, juste plus organisé pour faciliter le tri, et Senu, l’aigle de Bayek, le protagoniste d’Origins, est remplacé par Ikaros, un faucon. Tous deux ont cependant l’exacte même fonction de “scout” et permettent de mettre en surbrillance les ennemis, détecter les coffres, les points d’intérêts…
Le système de recrutement est également de retour pour la première fois depuis Assassin’s Creed III. Il est intimement lié à la gestion des batailles navales, qui, pour sa part, n’a que très peu changé mis à part pour les contrôles et quelques options de personnalisation.
… avec une pincée de nouveautés
Les nouveautés sont distillées ici et là et apportent une certaine profondeur appréciée. Elles ne sont pas nombreuses mais permettent de varier légèrement votre façon de jouer. Les Phylakes (soldats d’élites) d’Origins, chargés de tuer Bayek au nom de l’empereur, ont leur équivalent sur Odyssey. Cependant, il s’agit généralement d’autres mercenaires plus intéressés par l’argent sur votre tête que par vous personnellement. Leur hostilité est donc proportionnelle à votre jauge de notoriété et votre prime. La payer de votre poche limite alors un influx d’invités peu commodes lorsque vous vous faites repérer dans un camp ennemi.
Si c’est le cas, soyez prêts au combat, où certaines modifications ont été effectuées. Ces phases sont toujours dynamiques et diablement satisfaisantes, mais notez, par exemple, que parer demande à présent deux touches et plus de concentration : car si l’IA des ennemis en infiltration n’a pas changé, leur IA en combat actif est plus nerveuse, plus rapide et plus difficile. Un changement de contrôle que nous retrouvons, à moindre mesure, dans les phases de batailles navales. De ce côté-là, la plus grande nouveauté se situe dans la personnalisation du navire, tant au niveau esthétique qu’au niveau des armements.
La jauge d’adrénaline (qui a fait sa première apparition dans le gameplay d’Origins), elle, n’est plus à remplir pour activer une compétence spéciale. Plutôt qu’une attaque ultime, elle joue, dans Odyssey, plus le rôle d’une jauge d’endurance récurrente dans les RPG : elle ne sera consommée que lors de l’utilisation des coups spéciaux débloquées dans l’arbre des compétences précédemment mentionné.
Un nouveau genre de missions fait également son apparition : les conquêtes. Dans un contexte de (pré-)guerre, Athéniens et Spartiates se disputent de nombreux territoires. Chaque territoire est, par défaut, la propriété de l’une des deux factions. Cependant, vous pouvez changer la donne en unissant votre force avec celle du groupe minoritaire. En effet, après quelques missions pour affaiblir l’adversaire, vous pourrez alors entrer en phase de conquête. Pas de choix sur la manière de procéder, en revanche : vous êtes propulsé dans un champ de bataille où il faut tuer à tour de bras soldats et commandants ennemis en combat. Pour ceux qui sont moins à l’aise en combat et qui ont tout misé dans la branche de compétence “Assassinat”, cette étape peut s’avérer être assez punitive, surtout au début du jeu.
L’émotion avant tout
Toute la prise en main et l’interface sont largement comparables à Origins mais c’est vraiment dans la narration que Odyssey se démarque le plus. Dans le jeu final, plus de 30 heures seront consacrées aux cinématiques de narration (conversations, scénarios…), avec des choix concrets à faire. Il n’y aura pas de “bons” ou “mauvais” choix et le jeu ne sera pas punitif dans ce domaine-là, bien que certaines décisions aient non seulement des répercussions sur le déroulement de votre scénario à long terme, mais également à court terme. Les bandits que vous venez d’épargner lors d’un élan de compassion seront peut-être ceux qui vous tendront une embuscade quelques dizaines de mètres plus loin. Les choix influent aussi sur récompenses de quête et leur déroulement et permettent de débloquer d’autres quêtes annexes, rallongeant possiblement la durée de vie du titre qui s’annonce déjà assez colossale. Lors de notre essai, nous avons pu débloquer une demi-dizaine de quête secondaires directement liées à nos choix.
Avoir un contrôle sur la narration facilite l’immersion et l’appropriation du personnage, mais les choix de dialogue souffrent parfois d’une disparité entre le texte et la réponse : ce que vous pensez être un choix mesuré peut se révéler être agressif ou insultant.
Globalement, cette session d’essai a réussi à nous donner une bonne impression sur le monde d’Odyssey. Le scénario est sublimé, comme à son habitude, par un environnement pittoresque et une ambiance immersive, mais également par une bande-son convaincante. Si elle reste assez discrète, les joueurs reconnaîtront les thèmes musicaux récurrents à la licence, notamment un réarrangement du sublime « Ezio’s family », alors que certains points clés de l’histoire sont révélés.
VERDICT
Il est difficile de ne pas comparer Odyssey avec Origins, tant de nombreux points communs les lient, mais c’est clairement dans l’émotion qu’Ubisoft a décidé de miser avec Odyssey. Plus axé sur les choix, leurs conséquences, et sur la progression psychologique du protagoniste, cet opus se positionne encore plus en tant que RPG qu’en tant que jeu d’action-aventure. Un changement peu surprenant, puisque Origins avait déjà amorcé ce virage-là. Le résultat est plus que convaincant, du moins, pour ceux qui ont apprécié le précédent titre. Autant dans l’interface que dans les mécaniques de jeu, nous nous retrouvons face à une version plus polie d’Origins. Maintenant, reste à savoir si Ubisoft sera tenir les joueurs en haleine avec un scénario bien ficelé.
Nous regrettons les quelques problèmes graphiques qui, s’ils ne sont pas majeurs, parfois brisent l’immersion. Certains mouvements sont assez saccadés pour être distrayants, notamment durant des cinématiques et le paysage, magnifique, souffre d’aliasing et de popup trop évidents pour être ignorés. Mais cette preview est, avant tout, le fruit d’une session d’essai à un mois de la sortie officielle. Elle n’est absolument pas le reflet du jeu final qui, nous espérons, apportera quelques corrections et améliorations.
Assassin’s Creed : Odyssey sera disponible dès le 5 octobre prochain sur PS4, Xbox One et PC. Les détenteurs de la version Gold auront l’occasion d’y jouer dès le 2 octobre.
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