Sept ans après la sortie de NieR premier du nom, Square Enix a ressorti la licence de ses placards pour la confier, aux développeurs expérimentés de Platinum Games. NieR: Automata a la lourde tâche de faire oublier les ventes décevantes de son prédécesseur, développé par Cavia et qui prenait la suite de la licence Drakengard. L’opération séduction auprès des joueurs a commencé à l’occasion de l’annonce surprise du jeu lors de l’E3 2015. Il y a quelques jours, durant deux heures, nous avons eu la chance de nous essayer à la version PlayStation 4 qui est attendue pour le 10 mars prochain. Le jeu sera également disponible sur PC, sans qu’une date de sortie n’ait toutefois été révélée.
Droïde à talons hauts
Nous avons donc eu la chance de prendre en mains la version complète de NieR: Automata dans son état actuel de développement. Une session de jeu qui était attendue, car nous avions été plutôt conquis par la longue démo disponible sur le PlayStation Store depuis fin décembre. Ceux qui auraient parcouru cette démo jusqu’à la fin se sont certainement demandés de quelle tranche du jeu celle-ci était extraite. Nous avons été rapidement fixés sur ce point-là puisque la démo n’est autre que le début du jeu complet. Une quarantaine de minutes d’action pure pour prendre les commandes de notre droïde sexy 2B et faire la connaissance de son compagnon 9S. Pour éviter tout spoil concernant le scénario, nous ne révélerons aucun élément nouveau de l’histoire dans cet article.
Une histoire qui prend d’ailleurs place dans un futur lointain, alors que la Terre a été dévastée et conquise par des créatures mécaniques venues d’un autre monde. L’humanité, exilée sur la Lune, compte bien résister et reprendre le dessus en envoyant une armée de soldats androïdes tels que nos amis 2B, 9S et bien d’autres.
Petit voyage sur Terre
Si la démo de NieR: Automata (et donc le prologue du jeu final) était très centrée sur l’action, les amoureux de RPG peuvent toutefois se rassurer. En effet, les développeurs de Platinum Games n’ont pas mis à la poubelle cet aspect-là en reprenant la série en mains. Il est d’ailleurs utile de préciser que si c’est bien la team Platinum qui s’occupe des combats, c’est le créateur historique de NieR (Taro Yoko) qui a supervisé le développement d’Automata de A à Z, accompagné de Yosuke Saito (producteur du premier NieR), et de Keiichi Okabe (compositeur, lui aussi présent sur le précédent épisode). Concernant l’aspect RPG, donc, notre héroïne aura par exemple l’occasion de faire la connaissance de marchands et autres PNJ avec lesquels il sera possible de discuter afin d’obtenir des quêtes annexes à l’histoire principale. Les ennemis détruits permettront également de ramasser des éléments de construction et de la monnaie, et ce pour développer votre personnage au travers d’améliorations d’armes ou encore de nouvelles options pour le HUD. Comme tout bon RPG japonais qui se respecte, il sera également possible de vous poser à proximité d’un point d’eau et de pécher si le cœur vous en dit. Enfin, nous avons pu apprivoiser un élan et le chevaucher. Impossible en revanche de mener des attaques avec, il ne sert qu’à se déplacer plus rapidement dans l’open-world.
Du côté des armes justement, comme la démo le laissait présager, exit la magie et les grimoires du premier NieR. Les sabres et autres immenses lames sont en revanche au centre du gameplay, qui fait grandement penser à Bayonetta, célèbre jeu de Platinum Games justement. Le martèlement de la touche « carré » couplé au coup fatal avec « rond » n’aura donc plus de secret pour vous. NieR: Automata marque également l’arrivée du Pod, un petit robot virevoltant à-côté de la tête de votre héroïne. Les nostalgiques du Grimoire Weiss l’apprécieront sûrement. Celui-ci permet de mener des attaques à distance ainsi que des attaques plus puissantes qui se rechargent dans le temps. Même si nous n’en avons pas eu l’occasion durant notre session, ces attaques peuvent également être améliorées. Cet aspect permet de varier le gameplay, mêlant attaques au corps à corps, attaques lointaines et surtout esquives (qui sont essentielles pour préserver votre vie face à des boss plutôt hargneux). Nous avons d’ailleurs eu l’occasion d’en rencontrer un autre après celui de la démo. Un ennemi toutefois un peu plus facile à éliminer, et surtout bien moins imposant que le premier. On imagine que les suivants auront également de nombreuses autres formes et tours dans leur sac.
Quatre niveaux de difficulté sont au programme de ce NieR: Automata pour satisfaire le plus grand nombre. Le mode Normal ne nous a dans l’ensemble pas trop posé de problèmes durant notre session, et dans les moments un peu « chauds » nous avions largement de quoi nous refaire une santé. En cas de mort de votre droïde, il est possible de retourner sur les lieux pour reprendre votre ancienne enveloppe ou même de la faire revenir à la vie pour combattre à vos côtés. Concernant la sauvegarde, elle n’est pas automatique et il faudra penser à débloquer l’Access Point d’une zone pour pouvoir ensuite sauvegarder où vous le souhaitez dans les alentours.
Beauté sonore
Notre session de jeu s’est déroulée sur une PS4 standard tandis que le jeu final sera également optimisé pour la PS4 Pro. Les 60 FPS promis par développeurs sont en tout cas au rendez-vous et nous n’avons pas remarqué de baisses de framerate flagrantes. Hélas, les graphismes, eux, ne tirent clairement pas le maximum de la console de Sony. Nous avons noté énormément de clipping, des textures somme toute approximatives, ainsi qu’un scintillement omniprésent. S’il y a en revanche un point qui mettra tout le monde d’accord, c’est la bande-son japonaise du jeu. Une grande réussite ! Les puristes pourront même choisir les voix japonaises des personnages au lieu du doublage anglais activé par défaut. Tout comme le premier NieR, l’opus Automata ne propose pas de voix françaises, mais rassurez-vous : les sous-titres seront tout de même au programme.
Zone industrielle, urbaine ou encore désert, cette preview nous a emmené dans des décors plutôt variés en à peine 2 heures de jeu. Des zones plutôt étendues mais qui paraissent parfois bien vides (hormis quelques ennemis ici et là). Le monde ouvert se montre d’ailleurs parfois très fermé, et multiplie les endroits que l’on croirait accessibles à première vue mais qui ne le sont finalement pas. Les développeurs ont néanmoins gardé l’un des point forts du premier opus, à savoir les changements de plans. Caméra en vue 3D, puis 2D, de côté ou de haut dans certaines zones qui s’y prêtent parfaitement. Une variété très appréciable in-game.
VERDICT : La série renaît de ses cendres
Après un premier épisode réussi, mais ayant subi un relatif échec commercial, de nombreux éditeurs auraient sûrement abandonné la licence. Au lieu de ça, nos amis de chez Square Enix ont appelé les experts des combats à la rescousse, l’équipe de Platinum Games. Et on peut dire qu’il aurait été dommage de passer à côté de cette suite qui, fort heureusement, garde les bons points du premier opus en corrigeant certains de ses défauts. Il ne manquerait plus que des graphismes dignes d’un jeu de 2017 et nous serions absolument comblés.