Récemment annoncé par Plaion, Metal Eden est le nouveau projet de Reikon Studios, déjà teasé par le biais de quelques visuels sur les réseaux sociaux du studio. Prenant place dans un univers dystopique empreint de science-fiction, il viendra s’ajouter au catalogue encore récent du studio en venant rejoindre le très apprécié Ruiner. Délaissant le twin-stick shooter, le studio polonais n’en oublie pas pour autant l’action effrénée, puisque son nouveau titre est un FPS qui puise son inspiration entre tradition et modernité. Malheureusement, cette première rencontre avec Metal Eden ne nous a pas laissé une impression impérissable.
Un concept intéressant…
Si le studio Reikon Games ne vous dit rien de prime abord, ne vous jetez pas la pierre. En effet, depuis Ruiner, paru en 2017 et édité par Devolver Digital, le studio s’est fait relativement discret. Le titre susnommé a pourtant rencontré un succès critique : avec un score de 75 sur Metacritic et une moyenne d’environ 7,5 de la part des joueurs, le public et la presse furent unanimes. Ruiner était un bon twin stick shooter avec une ambiance Cyberpunk décadente et violente. Si l’on aurait pu s’attendre à ce que Reikon Games exploite le filon, il n’en sera finalement rien puisque Metal Eden est radicalement différent.
Alors que Ruiner avait cette ambiance typique du jeu indépendant, Metal Eden met les bouchées doubles en matière d’ambition, et ce, malgré la vague de licenciements que les effectifs du studio ont subi. Exit la vue du dessus, on passe ici en vue à la première personne, avec toujours cette action débridée qui avait fait le succès de Ruiner.
Le jeu nous place dans la peau d’ASKA, une androïde (appelée Hyper Unit dans le jeu) dont le corps peut être recomposé à l’infini, envoyée en mission sur la planète artificielle Möbius. Le scénario semble essayer d’instaurer un semblant de lore avec une pointe de mystère au cours des deux premières missions que nous avons pu essayer, néanmoins la sauce n’a pas vraiment pris. En effet, Metal Eden est un jeu construit en missions (il y en aura 8 au total), entrecoupées de cinématiques. S’agissant d’un fast FPS qui mise tout sur l’action, le scénario n’est de toute façon qu’un prétexte pour enchaîner les frags avec une emphase sur le mouvement constant.
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Si la première mission fait office de tutoriel, la seconde nous lâche un peu plus la main en donnant une bonne idée de ce qui nous attendra dans le reste des niveaux. Fortement inspiré par les FPS à l’ancienne tels que Doom, mais également par des titres plus récents comme Ghostrunner, le jeu oblitère toute exploration pour nous faire avancer dans des couloirs, parfois avec quelques ennemis histoire de pimenter un peu la chose, avant de nous faire affronter des vagues d’adversaires dans des arènes.
… Mais qui manque d’âme et de personnalité
Si l’inspiration de Doom est assez évidente et se remarque immédiatement une fois les premières minutes de jeu passées, celle de Ghostrunner apparaît davantage dans la construction des niveaux ainsi que la possibilité d’effectuer des wall run, mais aussi dans le fait de s’arrêter le moins possible lorsque les vagues d’ennemis s’enchaînent, sous peine de voir sa barre de santé drastiquement baisser. Ici, pas de santé qui se restaure au bout de quelques instants sans se faire toucher : il faudra ramasser kits de soin et packs d’armure. Comme à l’ancienne, on vous dit.
Avec la possibilité d’effectuer des sauts multiples, d’utiliser un grappin ou encore d’esquiver rapidement, Metal Eden mise sur la verticalité de son level design pour maximiser les déplacements du joueur. Ce qui fonctionne assez bien dans l’idée. La progression se faisant, il sera par ailleurs possible d’améliorer les capacités d’ASKA ainsi que son éventail d’armes. Rien de très original sous le soleil, puisque nous avons pu utiliser durant notre essai du jeu un fusil d’assaut, un pistolet, un fusil à pompe et une mitrailleuse. Et c’est un peu le gros point noir du titre : son manque d’originalité.
De sa direction artistique à son scénario en passant par sa bande-son, Metal Eden ne se démarque pas. Une fois les deux missions incluses dans la build qui nous a été fournie, il ne reste guère plus que l’impression d’avoir joué à un énième titre qui se pare de cet habillage SF un peu maladroit et badaud. On a beau y caler ici et là quelques dénominations propres au titre et nous faire miroiter quelques mystères pour essayer de nous appâter, mais rien n’y fait : cette première prise en main n’aura pas suffi à éveiller notre intérêt outre mesure.
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On ne doute pas des bonnes intentions de Reikon Games, d’autant qu’il s’agit ici d’un titre autrement plus ambitieux que Ruiner, comme nous l’avions souligné un peu plus haut. Jusqu’ici, tout semble présager un titre avec de bonnes idées, mais une exécution trop sommaire. Malgré quelques éléments pour se distinguer (notamment la capacité d’extraire le noyau des machines ennemies pour renforcer son attaque au corps à corps ou l’utiliser comme projectile explosif), il va sans doute falloir proposer une formule un peu plus enrichie et approfondie pour éveiller l’intérêt des joueurs.
De notre côté, une fois les 2 niveaux de la build fournie terminés, l’envie d’y retourner pour découvrir le reste de l’aventure n’a malheureusement guère été présente. Le fait est qu’un jeu ne se résume pas à la simple qualité de son gameplay, mais bien à la somme de tout ce qu’il peut proposer. Malheureusement, le reste n’a pas su nous charmer, et il faut reconnaître que pour un jeu du genre, il vaut mieux avoir une solide direction artistique et une bande-son qui donnent envie de se transcender pour réaliser les meilleures performances et viser les niveaux de difficulté plus élevés.
Verdict
Sur le papier, Metal Eden semblait cocher pas mal de cases pour offrir une expérience plutôt sympathique, d’autant que si le palmarès de Reikon Games est encore un peu maigre, le studio compte en son sein des talents ayant travaillé sur Dying Light, The Witcher ou encore Dead Island. Néanmoins, il accuse un manque d’originalité certain, ce qui est un peu dommage venant d’un studio qui se réclame de ceux qui mettent leur âme dans leurs jeux. De ce que l’on en a vu, Metal Eden ne sera sans doute pas un mauvais titre. Juste un jeu correct qui sera sûrement aussi vite oublié qu’il n’aura été téléchargé sur votre machine.
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