Présenté sous le nom de Gods & Monsters à l’E3 2019, celui qui se fait désormais appeler Immortals Fenyx Rising a suscité la curiosité de nombreux joueurs depuis son annonce. Avec sa direction artistique très inhabituelle pour une production AAA d’Ubisoft, cette nouvelle licence d’action-aventure en monde ouvert entend partir sur les traces d’un certain Assassin’s Creed Odyssey afin de s’immiscer davantage encore dans la culture grecque, mais au travers d’un regard différent. Ayant récemment eu l’occasion d’approcher le titre, le moment est venu pour nous de vous conter nos premières impressions sur ces quatre heures passées en compagnie des dieux et créatures issus de la mythologie grecque.
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Preview réalisée lors d’un événement presse organisé en streaming (via la technologie PARSEC) par l’éditeur
Il était une prophétie…
Pour commencer, petit rattrapage pour les élèves du fond qui n’auraient pas suivi. Immortals Fenyx Rising nous place aux commandes de Fenyx, un personnage qui se révèle être au cœur d’une grande prophétie. En effet, il s’avère que lui seul peut sauver les dieux grecs de l’emprise de Typhon, un titan qui réclame vengeance après avoir été banni par Zeus et emprisonné pendant plusieurs milliers d’années. Épaulé par Hermès, l’un des derniers dieux de l’Olympe, Fenyx doit ainsi tout faire pour libérer l’Île d’Or du chaos qui y règne. Avant d’aller plus loin, vous aurez sans doute remarqué que nous avons évoqué « un personnage », sans plus de précision. Ceci s’explique par le fait que comme dans la plupart des titres récents d’Ubisoft, le choix du sexe et de l’apparence du héros vous appartient. Par ailleurs, tout comme ce sera le cas dans Assassin’s Creed Valhalla (notre preview), vous pourrez en changer à tout instant au cours de votre partie.
Cela étant dit, nous avons pu assister à la mise en place de tout ce récit puisque notre session preview s’est justement déroulée sur les quatre premières heures de l’aventure. Et si nous n’entrerons pas plus dans les détails afin de vous garder la surprise, cela nous a néanmoins permis de découvrir ce qui s’annonce être comme l’un des principaux atouts du jeu : sa narration. Rarement mise en avant ou même particulièrement mémorable dans les productions d’Ubisoft, l’histoire d’Immortals Fenyx Rising nous a pourtant immédiatement séduit par l’originalité avec laquelle elle est racontée et surtout mise en scène. Narrée par Zeus et Prométhée, qui n’hésitent pas à ponctuer le récit de nombreux commentaires personnels pouvant parfois influencer les événements, elle apparaît comme étant bourrée d’humour et révèle à ce titre tout le travail d’écriture réalisé pour l’occasion. Cerise sur le gâteau, elle est sublimée par la prestation des doubleurs qui insufflent véritablement une âme à toute cette épopée, que ce soit en VO ou avec la VF et ses belles têtes d’affiche.
Un gameplay inspiré…
Malheureusement, on pourra regretter le fait que le gameplay n’ait pas lui aussi bénéficié de ce supplément d’âme en se contentant de suivre les standards des précédents jeux de l’éditeur. Plus encore, il va même jusqu’à s’inspirer très fortement du précédent titre développé par Ubisoft Québec avant lui. Contrairement au cadre général qui prend une direction relativement différente, le gameplay d’Immortals Fenyx Rising reste à de nombreux égards extrêmement similaire à celui d’Assassin’s Creed Odyssey, dont il reprend également l’interface. De ce fait, si vous avez joué à ce dernier, vous parviendrez sans la moindre difficulté à retrouver vos marques dans les séquences de combat, qui reposent sur les mêmes mécaniques mais avec un côté aérien en plus, ainsi que dans tout ce qui touche à la personnalisation et à l’amélioration des différents équipements de Fenyx. En somme, il s’agit donc d’une formule qui marche mais nous aurions tout de même apprécié davantage de prise de risque de la part d’une nouvelle licence.
Cela vaut également pour la construction et l’évolution au sein de l’open world, qui s’avèrent être largement inspirées d’une autre production provenant cette fois-ci de l’univers de Nintendo. Entre l’escalade et la nage reposant sur une jauge d’endurance particulièrement ardue à gérer, la possibilité de planer grâce aux ailes de Dédale, le craft de potions à partir de plantes et de fruits ou encore la présence de nombreux coffres et sanctuaires au sein de l’univers, l’empreinte de The Legend of Zelda: Breath of the Wild ne manque pas de se faire ressentir. Pour autant, toutes ces mécaniques s’insèrent parfaitement dans le cadre du jeu même si, là encore, on aurait aimé que le studio cherche à se les réapproprier d’une manière un peu plus poussée. Néanmoins, cela ne nous a pas empêché de savourer à chaque instant ce périple qui semble brillamment parvenir à concilier ses différents styles de jeu de manière fluide.
… pour une aventure équilibrée
En effet, ce qui ressort de ces premières heures de prise en main, c’est avant tout une volonté de proposer de la diversité. Comme tout bon jeu d’action-aventure en monde ouvert, Immortals Fenyx Rising n’hésite pas à offrir sa dose d’action au travers de ses combats, de la réflexion et de l’agilité via les multiples énigmes et phases de plateformes ponctuant la quête principale comme les sanctuaires, mais aussi de l’exploration au travers de son univers. Et dans le cas présent, chaque partie semble indissociable des autres. Explorer est indispensable pour mettre la main sur des ressources qui serviront à améliorer l’équipement de Fenyx, et cela nous conduit bien souvent à affronter divers boss et ennemis dans des lieux atteints à la force de ses bras et de ses jambes ou de ses méninges. Après quoi, le Hall des Dieux nous attend pour récompenser le fruit de notre dur labeur grâce à ses composantes RPG.
Sans trop entrer dans les détails, sachez qu’il s’agit d’une sorte de petit hub où vous pourrez justement user de toutes les ressources que vous avez récupérées et/ou remportées pour améliorer votre personnage. Vous pourrez notamment vous concocter des potions de soin, d’endurance, de force ou de protection en cuisinant vos fruits et vos plantes, utiliser vos joyaux pour améliorer vos armes et votre tenue, échanger votre monnaie de Charon contre de nouvelles compétences ou encore vous servir de précieuses ressources pour augmenter santé et endurance. C’est également à cet endroit que vous aurez la possibilité de modifier l’apparence de Fenyx, dont la personnalisation est relativement poussée. D’ailleurs, à l’instar de Ghost Recon Breakpoint par exemple, vous aurez la possibilité d’équiper un objet (arme ou vêtement) pour ses habiletés tout en utilisant l’apparence d’un autre afin que votre héros soit toujours à votre goût.
« In the land of gods and monsters… »
Nous l’avons vu, le titre d’Ubisoft Québec n’hésite pas à s’inspirer du dernier épisode de Zelda pour certaines de ses mécaniques de gameplay. Cela peut également se ressentir pour tout ce qui concerne la partie visuelle, qui s’inspire plus généralement encore de l’univers Nintendo. En effet, avec Immortals Fenyx Rising, Ubisoft n’hésite pas à bousculer ses habitudes en matière de jeux AAA en optant pour une direction artistique de type animée plutôt que réaliste. Et le résultat fonctionne à merveille. L’Île d’Or parvient sans difficulté à séduire grâce à ses panoramas grecs de toute beauté dans lesquels il fait bon de se promener. C’est en tout cas la sensation que nous avons eu dans les deux des sept régions que nous avons pu visiter dans le cadre de cette preview. La première, Clashing Rocks, était dédiée à Hermès tandis que la seconde, Valley of Eternal Spring, était aux couleurs d’Aphrodite. Et chacune avait bel et bien une proposition différente pour le joueur.
À ce sujet, le jeu bénéficie également d’une belle panoplie d’effets visuels et de jeux de lumière, notamment lors des combats lorsque les coups pleuvent. Cela ne les empêche cependant pas de garder en visibilité, ce qui est une très bonne chose, même si quelques légers ralentissements sont parfois présents lors des scènes d’action les plus intenses. Autre point intéressant à noter, le jeu semble être en mesure de proposer des temps de chargement assez courts. Pour finir, avec Gareth Coker à la barre, c’est sans grande surprise que l’aventure s’accompagne de quelques thèmes musicaux remplis de lyrisme et rendant parfaitement honneur à l’aspect épique du récit. Pour ceux qui l’ignorent, c’est également lui qui se cache derrière la bande originale des deux épisodes d’Ori. Et autant dire qu’on retrouve éminemment la patte du compositeur dans le cas présent.
Verdict : Nom de Zeus, surprise en vue ?!
De son annonce jusqu’à l’apparition des premières images de gameplay suite à son léger changement de direction, Immortals Fenyx Rising aura suscité quelques inquiétudes auprès du public. Dans le fond, il est vrai qu’il n’a rien de novateur. Mais tout en étant à mi-chemin entre un Assassin’s Creed Odyssey et un The Legend of Zelda: Breath of the Wild, le titre d’Ubisoft Québec parvient à mettre en place un univers qui accroche manette en mains. Plus encore, c’est peut-être bien le premier monde ouvert de l’éditeur depuis plusieurs années qui semble vouloir proposer une histoire et une narration étant réellement dotées d’une âme. Et en cela, Immortals Fenyx Rising pourrait finalement bien être l’une des belles surprises de cette fin d’année 2020. Rendez-vous le 3 décembre prochain pour en avoir le cœur net.
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