5 ans. Cela fait cinq années que le projet de remake de Final Fantasy VII sur PS4 a été annoncé par Square Enix. Inutile de vous rappeler qu’en 2014, alors que le bal des conférences de l’E3 battait son plein, l’éditeur a profité de celle de Sony afin de dévoiler ses projets. Longtemps durant, les fans auront demandé la mise en place d’un tel chantier. Il faut dire qu’il s’agit de l’un des épisodes les plus réputés, rayonnant d’une aura particulière dont lui seul a le secret.
La renaissance d’un jeu culte
Pour être tout à fait honnête avec vous, depuis l’annonce du projet votre serviteur a largement eu l’occasion de multiplier les blagues et autres trolls à son égard. Il faut dire que Final Fantasy VII Remake est longtemps resté silencieux. Mis à part quelques déclarations de ses créateurs et de rares screenshots partagés, le mystère restait complet à son sujet. Pourtant, depuis que tout s’accélère en termes de communication, force est de constater que s’il y avait de quoi rire à l’époque, la situation a bien changé depuis : entre une date de sortie, des extraits de gameplay et de plus amples informations sur le déroulement de ce premier épisode (rappelons que Final Fantasy VII Remake englobera toute la partie du jeu original se déroulant à Midgar), les choses se concrétisent enfin. Avoir le titre en main à la gamescom 2019 fut donc l’opportunité de prendre la température et s’assurer que la hype était justifiée.
Si la démo fut de courte durée, se focalisant davantage sur le gameplay que sur le scénario, elle nous a permis de constater à quel point ce remake transpire l’envie d’offrir une expérience dans l’ère du temps, tout en narrant l’histoire originale qui a fait le succès de Final Fantasy VII. D’ailleurs, cette dernière prenait place au tout début de l’aventure, lorsque Cloud et Barret s’infiltrent dans le réacteur Mako. Quelques gardes présents sur les lieux permettent au tutoriel de nous expliquer la prise en main. Rappelons tout de même que les affrontements au tour par tour ont cédé la place à des combats en temps réel, mais pas dénué de stratégie ni de tactique pour autant. En effet, si les attaques basiques, les esquives et la défense se déclenchent immédiatement en pressant les boutons adéquats, les actions requérant l’utilisation de la jauge ATB ralentissent le temps afin de mettre en place un plan d’attaque plus élaboré. Pas forcément nécessaire pour les simples mobs (quoi qu’utiliser des sorts pour rosser un soldat qui attaque à distance s’avère être plus efficace que de faire appel au bras mitraillette de Barret), c’est principalement dans les combats contre les boss que ce système prendra tout son sens.
Et ça tombe plutôt bien, puisque la démo nous a justement permis d’affronter le premier boss du jeu : le Scorpion Gardien. Après une courte cut-scene mettant en scène son arrivée, nous voici face à un adversaire autrement plus impressionnant qu’il y a 22 ans de cela. L’action en temps réel rend le combat plus nerveux qu’il ne l’était auparavant et demande un certain temps d’adaptation, afin de comprendre les patterns du boss, déceler ses points faibles et trouver les meilleures fenêtres d’attaque. Final Fantasy VII Remake va donc effectivement bouleverser les habitudes des aficionados de l’opus original, mais l’expérience qu’il offrira sera certainement bien plus en adéquation avec les standards actuels. Non pas que les combats au tour par tour ne soient plus d’actualité, mais force est de reconnaître que des mécaniques de jeu qui faisaient sens il y a plus de 20 ans pourraient très bien ne plus faire mouche aujourd’hui, surtout dans le contexte d’un remaster.
Nous évoquions plus haut l’importance de la jauge ATB, puisque cette dernière se remplit au fur et à mesure des attaques simples qui sont portées aux ennemis. Toujours garder un œil dessus et la gérer avec parcimonie sont des éléments clés puisqu’il n’est plus possible de jeter des sorts, d’utiliser des objets ou des compétences sans l’utiliser. Déclencher l’utilisation d’un sort alors que l’ennemi réalise au même moment une attaque est par exemple une entreprise risquée puisque si notre action n’a pas le temps d’être exécutée avant d’être touché par l’adversaire, elle se verra tout simplement annulée. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, gaspiller sa jauge ATB de la sorte n’est pas vraiment conseillé et c’est aussi pour cela qu’alterner entre les protagonistes est vivement recommandé. Cloud et Barret se jouent tous deux de façon différente : le premier étant plus focalisé sur le corps-à-corps tandis que le second privilégie l’attaque à distance. La possibilité de switcher de personnage en temps réel et à n’importe quel moment, couplé au fonctionnement de la jauge ATB, est donc à utiliser à son avantage afin d’éviter de tomber en mauvaise posture.
Final Fantasy VII Remake aura probablement l’occasion de se montrer à nouveau lors de prochains salons (on pense notamment au Tokyo Game Show ou encore à la Paris Games Week), mais nous n’aurons pas besoin d’attendre d’éventuelles retrouvailles avant sa sortie pour être convaincus de son plein potentiel. Plusieurs questions restent en suspens néanmoins, et il nous tarde de voir comment Square Enix a retravaillé l’aspect narratif tout en observant les ajouts et concessions qui auront pu être faîtes au niveau du scénario. Mais en l’état, le jeu a réussi à poser les bases de son gameplay, mélange de tradition et de modernité. Si l’on attendra de voir comment les invocations prennent forme, les différentes magies et compétences couplées aux limites des personnages nous ont déjà permis de retrouver des aspects chers à la licence.
En parlant de respect de l’œuvre originale, précisons tout de même que la direction artistique nous a impressionné. Si l’on a découvert Midgar à l’époque de la PlayStation, Final Fantasy VII Remake sera vraisemblablement l’occasion de re-découvrir la ville qui abrite le siège de la Shinra. Cela est également dû à la réalisation impeccable du titre, qui n’a d’ailleurs pas souffert de ralentissement ou autre durant notre session de jeu. Reste tout de même à voir si la PS4 standard réussira à faire aussi bien que la PS4 Pro, puisque c’est sur cette dernière que nous avons pu nous essayer à la démo proposée.
Verdict : Très attendu
Si l’on regrette un peu qu’il ait fallu aussi longtemps à Square Enix pour concrétiser Final Fantasy VII Remake, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agisse d’un mal pour un bien. En effet, de ce que l’on en a vu, il s’agit d’un remake plus que solide jonglant parfaitement entre la nostalgie et des éléments intégralement retravaillés pour coller à notre époque. On ne savait pas trop quoi attendre du jeu avant de le prendre en main. Résultat : on l’attend désormais avec impatience, tout simplement. S’il tient toutes ses promesses, le titre risque au moins de frapper aussi fort qu’à la sortie de sa version originale en 1997.
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