Disponible en accès anticipé depuis juin, Forever Skies pourrait faire de l’œil à de nombreux fans de jeux de survie du genre, lui qui fait tant penser à un Subnautica aérien. Alors que nous avions donné notre avis il y a quelques mois sur une version de démonstration assez courte, voici notre avis sur l’early-access de Forever Skies après quelques heures passées sur le titre.
Preview réalisée sur PC grâce à une clé Steam fournie par l’éditeur
Une survie en coup de vent
Dehors, la canicule faisait rage. Nous avons décidé de lancer un jeu afin de prendre l’air et quoi de mieux que Forever Skies ? On se retrouve directement seul dans un vaisseau qui semble s’être écrasé dans un futur apocalyptique où, le sol de la Terre est tellement pollué qu’il ne faut surtout pas tomber de la tour où l’on se situe. Nous trouvons enfin un dirigeable, véhicule favori de nos vacances et on se lance donc dans une aventure complètement… calme.
Il faut l’avouer, pour l’instant, Forever Skies a bien plus de mauvais côtés que de points positifs. Ainsi, alors que l’aventure commence enfin dans le jeu, on comprend rapidement qu’il faut aller de tour en tour pour récupérer de nombreuses ressources permettant d’améliorer notre matériel, et non notre survie, car si c’est un jeu de survie que l’on cherche, il vaut mieux changer de chemin. Il faut gérer son niveau de faim, de soif et de fatigue, mais on devient très rapidement autonome sur ces besoins. Ces niveaux ne sont donc que peu utiles alors qu’ils se vident assez rapidement. Il faut aussi savoir que plus votre fatigue est élevée, moins vous avez d’endurance, mais même pleine, cette jauge se vide à une rapidité déconcertante. L’inventaire de notre personnage est trop petit et faire un coffre ne vous aidera pas beaucoup plus car le stockage de ce dernier est encore plus petit que votre poche d’inventaire. Ainsi, la question de la survie est vite reléguée au second plan.
Pourtant, on a envie d’y croire. Très bien, notre personnage se nourrit majoritairement d’insectes, mais pourquoi il existe seulement trois types de nourritures ? Boire une eau pas saine ou encore un aliment pas cuit peut nous rendre malade. Il n’existe qu’un seul type de maladie et la cuisson ainsi que l’assainissement des eaux est très, voir trop simple à obtenir. La météo est cependant le point de cette survie qui donne un peu de frisson. Lorsque vous naviguez dans votre dirigeable et qu’une première tempête apparaît, vous vous rendez rapidement compte du danger. Après une première expérience du genre, vous comprenez rapidement à quoi sert de construire tous les murs et fermer les portes de votre navire. On notera aussi qu’il existe des jours de simples intempéries qui sont assez jolis et sympathiques pour l’ambiance, mais ne servent à rien si ce n’est une chute de FPS. Bon et après la tempête, il y a bien une aventure, de l’excitation et tout non ?
Une petite tour et puis s’en va
Le jeu a un semblant d’histoire nous demandant d’enquêter sur l’apparition d’un virus. Nous avons décidé de suivre aveuglément celle-ci sans trop explorer tout de suite et cela nous a permis de passer 6 heures de jeu plutôt sympathiques en soi. On découvre des tas de tours différentes avec de nouveaux matériaux, on fait des recherches, on se craft un couteau. C’est bon, nous sommes un véritable aventurier. Mais quelle ne fut pas notre surprise quand nous arrivâmes sur une nouvelle tour, visiblement la dernière qui offre les meilleures ressources. Celle-ci nous fait descendre sur la terre ferme par un ascenseur et une fois l’exploration de cette dernière terminée, le jeu nous annonce que nous avons fini ce petit scénario et qu’il ne nous reste plus qu’à explorer et améliorer notre vaisseau. Nous n’avons donc croisé personne, même pas un ennemi. La seule chose dangereuse était donc la toxine qui ne nous laisse qu’un instant d’exploration au sol. Puisque le jeu nous le suggère si bien, explorons librement à la recherche de nouveaux mystères.
Il n’existe alors qu’une poignée de tours différentes (4 ou 5) et chacune d’elles ne nous offrira aucune rencontre, juste un matériel de tiers supérieur. D’ailleurs les tours, il y en a partout sur notre détecteur, mais, à part le fait de trouver énormément de ressources, elles sont très vides. Il n’y a que très peu de mystères finalement et surtout aucune réponse aux questions soulevées, chose que l’on aurait souhaité. Alors, il est vrai que souvent les jeux polonais ont une histoire assez nébuleuse et misent grandement sur l’ambiance, mais ça ne fait pas tout. Lors de cette exploration, nous n’avons eu que très peu de musique. Très vite on comprend, le meilleur de ce jeu est vraiment de se mettre au bord du vaisseau et d’apprécier les mouvements du vent. Car il faut l’admettre, si le jeu est fort sur un point, c’est bien sur son moteur physique avec les gravats volants, ces vestiges du monde passé servant de ressources primaires, qui ne cesseront jamais de nous captiver. La vue depuis votre vaisseau est impressionnante lors de vos explorations. Au passage, certaines tours sont quand même très belles, notamment les deux derniers types. L’une est un jardin qui vous permettra de trouver un nouveau minerai ainsi que des plantes. Vous pourrez enfin vous nourrir d’autres choses que d’insectes (même si cela n’est finalement que peu utile). La seconde est la tour qui vous permet d’accéder au sol. Celle-ci se trouve dans une zone remplie de ronces aériennes, une véritable exploration contemplative, mais une fois encore, dans ces énormes ronces, il n’y a que cette tour. Pour accéder à cette tour de dernier rang, il faut améliorer sa base. Enfin… son dirigeable.
Une customisation en coup de vent
Alors nous l’avouons, le fait que la base soit un dirigeable est absolument génial, mais aussi un peu compliqué. On imagine rapidement vouloir faire des pièces, décorer notre embarcation. Finalement, on aimerait vite que le dirigeable soit un vaisseau immense permettant d’avoir la base mobile volante de nos rêves, mais, la chose est bien moins aisée à faire. Pour commencer, il faut savoir que votre ballon a une charge maximale. Chaque pièce, chaque mur, chaque machine, ou encore turbine (permettant d’aller plus haut) ou propulseur (permettant d’aller plus vite) rajoutera plus ou moins de poids sur votre ballon. En avançant dans la partie, il sera possible d’agrandir ce dernier, ou même de rajouter un nouveau ballon pour augmenter considérablement le poids maximal, mais l’ajout d’un ballon rendra la navigation quelque peu impossible. Finalement, vouloir une base spacieuse est une très mauvaise idée. Plus votre dirigeable est grand, plus il vous faudra des moteurs pour déplacer celui-ci et surtout, il devient extrêmement compliqué à manœuvrer. Donc pour le gigantesque vaisseau avec une salle d’eau, cuisine, chambre, salon à l’étage avec balcon et une salle de navigation, on repassera. Reste plus qu’à faire dans le simple et efficace, dira-t-on, et même là, ce n’est pas si aisé.
Lorsque l’on est psychorigide et qu’on aime bien aligner ses machines, ordonner et trier, Forever Skies ne nous offre pas une vie facile. Il est clairement impossible d’avoir une machine qui est à peu près installée de manière symétrique. Placer un objet dans votre dirigeable est un véritable calvaire. Le pire reste encore de les placer sur votre vaisseau, car la pose d’une turbine ou encore d’un moteur est une plaie infinie. Le jeu indique qu’il est impossible de placer l’objet à cet endroit sans donner aucune explication du pourquoi du comment. Il est parfois possible de faire bouger un objet, mais pas l’objet suivant. Puis il y a les coffres. Malgré la parenthèse plus haut sur le sujet, cela paraît toujours inconcevable qu’à chaque retour d’exploration avec les poches remplies le premier coffre construisible soit aussi ridiculement petit et surtout qui pèse aussi lourd sur votre navire. D’ailleurs, il est possible d’avoir une caisse de stockage 5 fois plus grande que les coffres, mais aussi 5 fois plus légères sur votre vaisseau. C’est à ne plus rien comprendre. Bien évidemment, ces caisses sont aussi assez coûteuses. La construction de base a un point positif : elle sait nous donner envie, lorsque l’on a Forever Skies en main, on veut améliorer notre dirigeable. Pourtant, une fois plongée dans cette construction, l’envie fait place à la frustration de ne pas pouvoir assouvir nos ambitions de base géante et bien rangée.
Verdict : Patientez !
Alors que Forever Skies présente finalement une multitude de bonnes idées, cet accès anticipé permet essentiellement de voir ses faiblesses. Bien que le jeu du studio polonais Far From Home capitalise sur son ambiance, il reste cependant plein de vide avec des phases de jeux parfois bien trop ennuyantes pour valoir le coup dès cet accès anticipé. Forever Skies peut déjà se féliciter de proposer une ambiance complétement nouvelle et unique, mais il y a encore une masse importante de travail pour marquer les esprits à la manière d’un Subnautica.
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