Après Evoland I et II ou encore Northgard, les français de chez Shiro Games n’ont pas dit leur dernier mot et se retrouvent une nouvelle fois sur le devant de la scène grâce à la sortie récente, en Early Access, de leur survival coopératif Darksburg. La petite bourgade de Darksburg est infestée de zombies plus ou moins redoutables et bien évidemment certains survivants se découvrent des dons pour le poutrage de morts-vivants, tout comme votre fidèle servante.
Preview réalisée sur PC grâce à une copie numérique (Steam) envoyée par l’éditeur.
Darksburg, Zombies & Co’
Avec Darksburg, les développeurs de chez Shiro Games sortent complètement de leur zone de confort et explorent les méandres des productions typées survival coopératif. Une première pour le studio, et surtout un pari risqué au vu du nombre de productions mettant en scène un monde post-apocalyptique régi par des zombies (Dead Age, Zombie Army 4, World War Z, etc.). Et si cet article a bien évidemment pour fonction de découvrir si le pari est remporté, arrêtons nous un instant afin de parler de l’essence même du soft, avant de découvrir ses mécanismes et composantes.
Jeu de survie en coopération en ligne, la ville de Darksburg se retrouve infestée de morts-vivants et un certain groupe d’hommes et de femmes est prêt à tout pour sauver ce qu’il reste de l’ancien monde. Résumé en ces simples lignes, Darksburg ne se cantonne pas seulement à ces simples éléments et a beaucoup à revendre, notamment grâce à son gameplay plutôt que son scénario somme toute basique.
« Let’s fight ! »
Bien que Darksburg se présente d’abord comme un survival coopératif, le soft de Shiro Games emprunte beaucoup à d’autres univers et licences ayant fait leur preuve. En effet, on y décèle un soupçon de Left 4 Dead grâce à la présence des zombies et à leur regroupement en hordes, un brin de MOBA via les compétences des différents personnages et une pincée de Diablo puisque le tout est proposé selon une vue du dessus. Et si l’on pourrait croire que Darksburg est une pâle copie de ces nombreuses références et est concocté grâce à un savant mélange, il n’en est rien en réalité tant le titre parvient à tirer son épingle du jeu et à exister par lui-même.
Malgré un bestiaire très peu varié, composé de zombies et versions élites de morts-vivants (dits les « Revenants »), l’Early Access de Darksburg s’en sort bien au niveau du gameplay. Il est possible de s’essayer à plusieurs modes de jeu : le PVE proposant de s’allier à d’autres joueurs/survivants pour éliminer les hordes d’infectés et accomplir différentes tâches et le PVP vous plaçant quant à lui dans la peau d’un Revenant devant empêcher la progression des joueurs. Sans oublier le mode Dernier Rempart, dans lequel nous incarnons un survivant et devons résister à une vingtaine de vagues de zombies dans une zone restreinte. C’est certes du déjà vu et assez simple, mais c’est diablement efficace. D’autant plus que chaque mode de jeu a le droit à sa panoplie de cartes, correspondant aux différents quartiers de Darksburg (Le Port, les Faubourgs, le Marché, le Belvédère ou la Ferme), ce qui permet ainsi de varier les combats et surtout les plaisirs.
Le nerf de la guerre dans Darksburg est de farmer l’expérience, monter les niveaux de nos personnages et parvenir à speedrunner les différentes missions en PVE. Déjà durant notre phase de test, nous avons vu certains joueurs d’assez haut niveau. Alors oui, autant vous le dire tout de suite, le soft peut paraître redondant en soi mais là n’est pas l’important, le système de jeu étant voulu comme cela et davantage encore puisqu’il est en version Early Access. On s’attend bien évidemment à du contenu supplémentaire dans les mois à venir et on est persuadé que les développeurs de chez Shiro Games parviendront à en fournir de qualité. Ainsi, ce qui est mis en avant et se ressent dès les premières heures de jeu est le plaisir de maîtriser de plus en plus son personnage et ses compétences, tout en acquérant les connaissances nécessaires au bon déroulement des missions. Par ailleurs, notons que Darksburg n’est pas de tout repos : les missions sont assez difficiles et si une horde de zombies, ou un boss à l’effigie du Baron Manfred, vous encercle et vous tombe dessus, vous pourrez dire adieu à votre barre de santé. Il faudra ainsi attendre qu’un allié vienne vous réanimer… s’il le peut, car il aura lui aussi du pain sur la planche avec tous ces morts-vivants à castagner. Ça peut vite tourner au vinaigre !
Un jeu à character
À l’heure où nous écrivons ces lignes et après quelques jours de mise en ligne de la version Early Access, quatre personnages sont jouables. Seulement, allez-vous nous dire, hé bien oui. Pourtant, c’est amplement suffisant pour débuter et leurs compétences apportent une grande variété au gameplay. On ne doute pas que Shiro Games en implantera de nouveaux par la suite. Mais revenons-en à nos propos. Chaque personnage possède plusieurs compétences d’attaque ou de défense, se rechargeant après quelques secondes, attribuées aux touches A, Z, E et R du clavier. En plus d’apporter de la variété au gameplay, les différentes spécialités des personnages permettent d’implanter une bonne dynamique de groupe entre les 4 survivants, et d’autant plus quand ils sont bien maîtrisés et leurs rôles respectés.
Ainsi, il est possible d’incarner des personnages complètement décalés : Sœur Abigail reconvertie en tueuse de zombies, l’aubergiste Runolf, la chasseuse de prime Rose ou bien le loup garou Varag. Ce dernier a, par exemple, le rôle de tank car il est équipé d’un bouclier alors que Runolf est davantage un personnage support puisqu’il peut redonner de la vie aux alliés grâce à un chaudron de potion. Alors que la chasseuse de primes est capable d’envoyer une boule de poils mortelle se transformant en un tourbillon de griffes et de crocs sur les ennemis, Abigail peut quant à elle invoquer une cloche rassemblant les zombies dans une zone donnée et leur infliger de faibles dégâts. On vous laisse imaginer à quel point ce combo de compétences de ces deux personnages est redoutable en jeu. Runolf utilise sa louche pour attaquer les zombies et Varag ses crocs pour leur rendre leurs morsures. Sans oublier que chacun d’entre eux possède une attaque ultime, qu’on vous laisse le plaisir de découvrir. Bien évidemment, chaque joueur trouvera son personnage principal et si votre fidèle servante a passé de nombreuses heures en compagnie d’Abigail, les autres personnages sont tout aussi intéressants à jouer et maîtriser. D’ailleurs, mention spéciale au chara design de ces derniers qui nous a fait de l’œil dès les premiers visuels et artworks publiés. Beaucoup y trouveront l’influence visuelle des personnages d’Overwatch alors que Shiro Games a toujours eu une patte artistique super cool et fun qui nous plaît franchement, et ce depuis le début.
Une sacrée ambiance
Et si rien qu’avec le chara design des personnages on retrouve la patte artistique de Shiro Games, c’est d’autant plus notable avec les différents décors. On retrouve cette simplicité, déjà perçue dans Northgard, mais tout à fait maîtrisée de la part des développeurs/dessinateurs. Dans l’ensemble, c’est coloré, fun et ça fait le café ! Les quartiers de Darksburg ont chacun le droit à une ambiance et une structure particulières permettant d’éviter un tant soit peu le sentiment trop prononcé de répétitivité, et surtout d’inviter les joueurs à explorer les différents recoins des cartes. D’autant plus que certains éléments peuvent être ramassés, comme la monnaie du jeu, et utilisés par la suite pour renforcer ses personnages ou acheter des items dans la boutique, disponible à chaque début de partie. Il y a fort à parier que le studio se penchera à l’avenir sur la création d’autres lieux pour alimenter le soft, tout en proposant de nouvelles missions affiliées à ces zones.
Par ailleurs, notons que la bande originale est assez convaincante et accompagne plutôt bien l’expérience de jeu. Les musiques d’ambiance sont généralement plutôt rythmées, et encore plus lors des grosses phases de combats ou séquences à risques via l’apparition de nombreuses vagues de zombies. Sur ce point, les bruitages sont tout aussi bons, notamment les grommellements des morts-vivants qui ne sont pas ridicules ni répétés à outrance à en devenir comiques. C’est cohérent, ça fait le travail et c’est tout ce que l’on demande.
Bien qu’il ne s’agisse pour le moment que de la version Early Access, nous n’avons pas été victimes de bugs importants en jeu : pas d’aliasing notable et des serveurs stables. Nous avons expérimenté quelques micro-secondes de latence mais rien de véritablement handicapant et coupant l’envie de continuer à jouer. D’ailleurs, on y retourne… mais avant ça, le verdict !
Verdict : Du potentiel !
Dans Darksburg, Shiro Games a planté toutes les graines d’un jeu qui a tout pour plaire aux amateurs d’Overwatch, Left 4 Dead et Diablo. Il se créera à coup sûr une solide communauté de joueurs. D’autant plus qu’il a de quoi grandir vu son potentiel actuel, que nous percevons rien qu’avec le version Early Access, disponible sur Steam pour 19.99 euros. Les futures mises à jour et contenus supplémentaires en feront très probablement un jeu fun à découvrir et redécouvrir.
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