Malgré la présence de scènes violentes dans de nombreux mangas et séries animées, le Japon est connu pour censurer facilement les jeux vidéos. Bien que se déroulant dans le pays du soleil levant, Assassin’s Creed Shadows n’échappe pas à la règle, et on vous explique pourquoi.
Assassin’s Creed Shadows souffre d’une censure localisée de la part du système de classification japonais. En effet, le CERO (Computer Entertainment Rating Organization) lui a octroyé la classification CERO Z, qui est l’équivalent de notre PEGI 18. En conséquence, le jeu va devoir atténuer sa représentation d’actes violents pour sortir au Japon, notamment les scènes de démembrement et de décapitation.
Cela semble fortement déplaire aux joueurs puisque pour le reste du monde, c’est une option désactivable à tout moment. Supprimer intégralement cette fonctionnalité est donc un choix discutable qui remet en cause l’intérêt de la classification CERO pour le public japonais. En effet, ce n’est pas la première fois que l’organisme fait preuve d’inconsistance et d’incohérence sur la classification des jeux. Certains titres comme Callisto Protocol ont été bannis du territoire, tandis que d’autres comme Ghost of Tsushima sont acceptés. Stellar Blade est cité comme un des jeux ayant échappé à cette censure, car les personnages démembrés sont des androïdes ou des monstres, une façon de jouer avec le principe d’être vivants soumis à des actes gore. Une chance que n’avait pas eue Metal Gear Rising Revengeance, qui avait vu le sang de ses cyborgs être remplacé par un liquide blanchâtre.
On peut citer encore de nombreux jeux vidéos ayant modifié une partie de leur contenu pour satisfaire les exigences, souvent intransigeantes, du CERO. Cette implacable volonté de préserver le public japonais aurait pour origine un tragique accident survenu en 1997 : l’affaire de l’enfant tueur de Kobe. Un acte effroyable qui avait laissé une terrible marque dans la conscience collective japonaise et avait fait grand bruit dans la presse nationale puisque des enfants avaient été assassinés et démembrés par un mineur de 14 ans. À l’époque, les politiciens avaient jugé que l’auteur des crimes avait été influencé par la présence d’actes violents dans les films et séries populaires. Ce qui avait amené à renforcer considérablement la censure sur les actes violents dans les jeux vidéos. Un média qui touche les plus jeunes et dont l’évolution des technologies et des graphismes permettent toujours plus de réalisme. Tous ces éléments réunis expliquent sûrement la rigueur dont fait preuve le CERO.
Assassin’s Creed Shadows est prévu pour le 20 mars 2025. En espérant qu’il s’agissait là de la dernière problématique que pouvait subir le studio concernant leur titre phare de l’année.
Laisser un commentaire