Il y a deux types de jeux vidéo : ceux qui suivent un cycle de vie normal, avec une phase de lancement, puis une période de croissance plus ou moins longue leur permettant de gagner en maturité, pour ensuite décliner. Et puis il y a les autres, comme PlayerUnknown’s Battlegrounds, qui contre toute attente déjouent tous les pronostics. Retour sur l’ascension fulgurante d’un titre sans véritable prétention.
Késako
Pour ceux et celles qui ne le connaîtraient pas encore, PlayerUnknown’s Battlegrounds (ou PUBG pour les intimes) est un titre développé par le studio coréen Bluehole, jusqu’à présent totalement méconnu du grand public. Il s’agit d’un jeu de type « Battle royale » dans lequel 100 joueurs se livrent une bataille sans merci au cœur d’une île gigantesque. Une idée simple qui pourrait aisément nous rappeler le scénario d’un certain Hunger Games, ou justement des films estampillés Battle Royale.
Seul (ou avec une équipe restreinte), vous serez ainsi parachuté sur ce champ de bataille avec pour seul objectif de survivre en vous cachant, en fuyant, mais aussi et surtout en tuant. Une idée simple, et terriblement addictive, qui immerge immédiatement le joueur en l’incitant à utiliser son instinct de survie. Se lance ainsi une véritable chasse à l’équipement (fouille des diverses habitations environnantes, recherche d’un véhicule fonctionnel) mais aussi à la recherche de vêtements, armes, munitions et kits de soin.
Et afin de pimenter cette joyeuse fiesta, les développeurs ont inventé un stratagème obligeant les joueurs à rester en mouvement. Toutes les cinq minutes environ, un nuage toxique est propagé sur une zone circulaire donnée de la carte, dont le diamètre diminue à mesure que le temps passe. Malheur à ceux qui oseraient s’y aventurer…
La génèse
En réalité, Brendan Greene – de son pseudo « PlayerUnknown » – ne s’attendait sans doute pas à un tel succès. Cet irlandais de 41 ans, joueur invétéré sur Arma 2 et DayZ, se décide en 2013, par dégoût pour les jeux de tir « classiques », à lancer son propre mod (une version modifiée d’un titre original). Succès immédiat.
Dans une « battle royale », vous n’êtes jamais certain de ce qui va arriver. À chaque nouvelle partie, vous découvrirez un jeu totalement inédit. C’est la clé.
S’en suivent de nombreuses prises de contact avec divers éditeurs / studios : Sony Online Entertainment (avec Daybreak Game) pour H1Z1, puis Bluehole, qui souhaite à cette époque se lancer dans la création d’un titre du même type. Une seconde proposition plus pertinente qui permet à Greene d’être aux commandes du poste de Creative Director. La suite de l’histoire, vous la connaissez.
Un succès retentissant
#1 on @steam_games! Thank you all, once again, for the continuing support you are showing the #PUBG team <3 pic.twitter.com/aBPkP5O2Qg
— PLAYERUNKNOWN (@PLAYERUNKNOWN) August 27, 2017
À l’instar de Minecraft (Markus Persson) ou No Man’s Sky (Sean Murray), PlayerUnknown’s Battlegrounds résulte de la vision d’un joueur. Et malgré son statut de jeu en early access, le titre de Brendan Greene et Bluehole ne cesse d’affoler les compteurs. En effet, il y a quelques jours maintenant, le compte officiel du jeu annonçait avoir brièvement dépassé l’indétrônable Dota 2 en termes de joueurs connectés simultanément in-game. Une véritable prouesse. Fait avéré et confirmé par VG 247 qui nous indique par l’intermédiaire du graphique ci-dessous que, depuis son lancement en mars dernier, le nombre de joueurs sur PlayerUnknown’s Battlegrounds n’a cessé d’augmenter, et parvient sans aucun mal à écraser des titres tels que GTA V ou encore Fallout 4.
Mieux ! L’on vient d’apprendre que le jeu s’est écoulé à quelques 10 millions d’exemplaires, une bagatelle. Un véritable phénomène, qui s’explique notamment par un intérêt profond de la communauté. Car en vérité ce qui fait le succès de PUBG, c’est avant tout son concept accessible tant aux « casuals » qu’aux « hardcore » gamers. Le titre passionne, en jeu comme au-dehors. Le nombre de streams dédiés au jeu ne cesse d’augmenter, et tous les YouTubers spécialistes (ou pas) des jeux de tir y vont de leur petite vidéo. En résulte un véritable engouement de masse, un buzz marketing qui n’avait pour ainsi dire pas vraiment été prémédité.
En définitive, et au-delà des nombreux bugs que l’on retrouve quotidiennement en jeu (et qui par ailleurs amusent tout particulièrement la communauté), PlayerUnknown’s Battlegrounds semble simplement être le reflet de ce que le joueur recherche : immersif et transcendant, fun à jouer seul ou à plusieurs et qui, malgré un certain aspect compétitif, ne vous prendra jamais les nerfs. Du moins, on l’espère.
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