Bien loin de la formule blockbuster vidéoludique, les oeuvres de Taro Yoko (Drakengard, NieR: Replicant/ NieR: Gestalt, NieR: Automata) sont aussi touchantes qu’elles sont complexes et profondes. Avec un background narratif compliqué et incorporant des gameplay différents, il se peut que les oeuvres du talentueux japonais soient difficiles à appréhender ou déchiffrer, et ce même après quelques heures de jeu passées dessus. La réédition de l’ouvrage « L’oeuvre étrange de Taro Yoko. De Drakengard à NieR: Automata », écrit par Nicolas Turcev, arrive à point nommé alors que NieR Replicant ver.1.22474487139… vient de paraître. La rédaction n’a bien évidemment pas loupé le coche et s’est plongée dans la lecture de cette oeuvre analytique, fourmillante d’informations et de détails, permettant de mieux comprendre l’univers façonné par l’esprit de Taro Yoko.
Test réalisé grâce à un exemplaire fourni par la maison d’édition
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Déjà paru il y a un moment, la maison d’édition Third Editions a décidé d’offrir une seconde jeunesse à leur ouvrage « L’oeuvre étrange de Taro Yoko. De Drakengard à NieR: Automata » afin de célébrer la sortie officielle et récente de NieR Replicant ver.1.22474487139… Une aubaine pour la rédaction qui a plongé à corps perdu dans la lecture, de cette édition Luxe du livre, afin de connaître un peu plus l’univers des oeuvres touchantes et profondes de Taro Yoko.
- Titre : L’oeuvre étrange de Taro Yoko. De Drakengard à NieR: Automata
- Auteur : Nicolas Turcev
- Éditeur : Third Editions
- Illustration de couverture : Bruno Wagner (édition classique) / Johann Blais (édition First Print)
- Nombre de pages : 230
- Prix : 24.90€ (acheter)
Si la comparaison peut sembler un peu poussive, elle n’en reste pas moins plausible dans la réalité des faits : Taro Yoko, comme Proust et Kerouac avec leur œuvre monde, a façonné un univers particulier se composant de plusieurs jeux. A l’origine, on retrouve Drakengard premier du nom. Avec les années, Taro Yoko étend la licence avec deux autres opus faisant suite aux événements du premier jeu. Mais on compte aussi NieR: Replicant/NieR: Gestalt (deux titres quelque peu différents à destination de deux publics : Japon et Europe/États-Unis) et NieR: Automata. Si ces œuvres ne portent pas le même nom, elles restent liées les unes aux autres autres de part leur proposition de gameplay et surtout le background narratif. Et quel scénario ! Les fans de la première heure savent à quel point les titres de Taro Yoko peuvent être aussi complexes que profonds et émouvants, les érigeant comme vecteur d’un message particulier sur l’Humanité et l’Histoire. Dans la plupart des cas, le message délivré n’est pas forcément perceptible à la première run et quant bien même après plusieurs heures de jeu sur les opus. C’est là que Nicolas Turcev et Third Editions rentrent en jeu pour apporter de la lumière à cette affaire, et c’est bien vu.
[…] Une lecture indispensable pour tous, sans nul doute […]
Avec l’ouvrage « L’oeuvre étrange de Taro Yoko. De Drakengard à NieR: Automata », Nicolas Turcev se propose de décortiquer l’ensemble des oeuvres du concepteur japonais à travers 4 prismes : Création, Musique, Univers et Analyse. Structure assez typique des oeuvres analytiques proposées par la maison d’édition, ce format fait toujours autant des merveilles du fait de sa lisibilité et son agencement limpide. Ainsi, dans le premier chapitre, l’auteur revient sur le contexte socio-économique du Japon et la place du jeu vidéo à cette époque. Bien entendu, c’est également l’occasion de revenir sur la conception et le développement des différents titres, à l’exception de Drakengard 2. Ce pan de l’ouvrage permet réellement de saisir les enjeux et les difficultés éprouvées par les développeurs et l’éditeur à ce moment-là et sur les différents titres, ce qui n’est absolument pas négligeable tant on se rend compte que la vision de Taro Yoko ne faisait pas forcément l’unanimité dans les débuts. Par la suite, Nicolas Turcev s’intéresse à la musique et au sens qu’elle apporte à l’ensemble. Le coeur de l’ouvrage n’est pas des moindres puisqu’il s’intéresse à l’univers entier conceptualisé par le japonais. Cette partie a le don de remettre correctement toutes les pendules à l’heure et on comprend alors aisément le scénario de l’ensemble. Le quatrième et dernier chapitre propose quant à lui une analyse jeu par jeu et autour de thématiques centrales : la violence, la folie, la mort et la perception du concepteur quant au jeu vidéo comme médium. Habituée à la lecture des oeuvres éditées par Third Editions, votre fidèle servante est toujours aussi émerveillée de voir le véritable travail de recherche des auteurs tant ces derniers apportent des réponses à la plupart des questions posées. Décortiquant l’univers de Drakengard et de NieR, Nicolas Turcev se propose surtout d’analyser la pensée de Taro Yoko, aussi complexe que ses oeuvres soient-elles. L’un n’allant pas sans l’autre évidemment. Cette analyse juste et fourmillante d’informations devient indispensable pour tous ceux désirant approcher ces jeux, comprendre les enjeux du scénario, percevoir le message sous-jacent et appréhender la pensée de leur auteur. Les fans y trouveront également leur compte puisque l’ouvrage s’adresse tout autant aux nouveaux venus sur les licences qu’aux aficionados désirant complémenter leur propre lecture des titres. Une lecture indispensable pour tous, sans nul doute.
Avant de passer au verdict, quelques remarques conviennent d’être faites. On notera d’emblée que la préface est signée par Taro Yoko. Une aubaine pour la maison d’édition et surtout un plaisir à lire pour les lecteurs car elle est empreinte de beaucoup d’humour et propose une sympathique entrée en matière. Par ailleurs, comme nous l’avions mentionné plus haut, l’exemplaire en notre possession et une réédition de l’ouvrage. L’édition Luxe entre nos mains dispose d’une première de couverture des plus belles : avec des couleurs très sombres mais un joli contraste et des motifs divers. Les informations concernant l’auteur et le titre de l’ouvrage sont mis en valeur grâce à la superposition d’un bleu clair sur du blanc pour apporter plus de lisibilité et de style, ce qui fait son petit effet. On notera bien évidemment le masque d’Emile (utilisé également par Taro Yoko pour ses interventions publiques, à quelques détails près) mis en relief au centre de la première de couverture grâce à un effet lisse. Third Editions signe là une de ses plus belles premières de couverture, selon nous. Par ailleurs, à l’intérieur de l’ouvrage et en fin de chapitre, on remarque la présence de ce même masque. Une petite touche qui ravit.
Verdict : Must-Have
S’étant déjà attaquée à des oeuvres complexes, comme Final Fantasy, The Witcher, etc., la maison Third Editions prouve une nouvelle fois que rien ne résiste à leurs auteurs. Bien que les oeuvres de Taro Yoko soient assez complexes, Nicolas Turcev s’attaque aux licences Darkengard et NieR et parvient à apporter beaucoup de clarté aux propos des titres et à la pensée de leur auteur grâce à une analyse détaillée et à des explications équilibrées. Par ailleurs, la mise en page fait toujours autant des merveilles, que ce soit au niveau de la calligraphie, des touches de style sympathiques et de la première de couverture. On ne pourrait que vous conseiller de plonger dans la lecture de « L’oeuvre étrange de Taro Yoko. De Drakengard à NieR: Automata » pour saisir toute la quintessence des titres de Taro Yoko et la finesse analytique de Nicolas Turcev.
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