Il fut un temps où la simple appellation d’un studio suggérait une production vidéoludique à couper le souffle. Ce fut le cas de BioWare qui, à une époque, était au sommet avec des titres légendaires comme Baldur’s Gate, Mass Effect ou encore le mythique Dragon Age. Alors que le premier est passé de main en main et que le second a connu une fin tragique, le dernier est sur le point de connaître un renouveau même si son histoire reste encore à écrire. Et pour la comprendre, qui de mieux que Third Éditions pour nous la conter ? Ami lecteur, amie lectrice, ne soyez pas timides et découvrez un univers aussi complexe que fascinant où, pour atteindre le monde que l’on désire, il faut savoir prendre de regrettables mesures.
Article réalisé grâce à une copie (édition classique) fournie par la maison d’édition
Avant même de vous donner notre ressenti lors de la lecture de ce nouvel ouvrage, vous devez savoir que nous sommes de parfaits inconnus de la licence Dragon Age. Seul le nom, doté d’une véritable aura, nous est familier ainsi qu’un léger début sur Inquisition. Et, lors de notre première lecture, son monde fut difficilement accessible tant celui-ci est dense et comporte nombre de références que nous ne possédons pas. Pour autant, même s’il a été compliqué d’apprécier les débuts, nous avons fini par comprendre un peu plus ses enjeux au moment de nous procurer Dragon Age: Origins. Ainsi commence notre aventure et notre lecture, tels de jeunes aventuriers faisant face à la détresse d’un Enclin à venir.
Écrit par Jonathan Petitot, professeur de lettres dans l’enseignement secondaire, mais avant tout fan de la première heure de la licence Dragon Age, le récit qui nous est offert s’apparente davantage à un morceau d’histoire qu’à une véritable enquête sur la création de Bioware. Tel un historien dans la grande bibliothèque du Palais d’Hiver, Jonathan nous dévoile les fondements de Thedas et de l’univers de Dragon Age à travers une première partie sur le lore. Un point de vue qui dénote par rapport à d’autres productions de chez Third Éditions, mais qui prend tout son sens lorsque l’on sait que la saga est souvent comparée aux œuvres de J.R.R Tolkien. Il sera donc difficile de conseiller le livre à un nouveau venu, tant les termes employés ainsi que les noms pourront en rebuter plus d’un. Si, comme nous, vous êtes des néophytes et que vous n’avez pas peur de plonger dans cet univers complexe, nous vous conseillons vivement de vous procurer Dragon Age Origin. Un combo parfait pour apprécier davantage la complexité de ce monde tout en ayant un maximum de réponses à vos questions. En revanche, pour les fans de la première heure, vous aurez ici une véritable épopée temporelle qui vous rappellera de magnifiques souvenirs.
- Titre : La saga Dragon Age: Le diamant brut de BioWare
- Auteur : Jonathan Petitot
- Éditeur : Third Éditions
- Illustration de couverture : Anato Finnstark
- Nombre de pages : 224
- Prix : 24.90€ (acheter)
Le livre se construit autour de quatre parties : l’explication des races, l’importance de la licence Dragon Age pour BioWare, un retour sur l’histoire des trois jeux et une analyse de son influence. Via ces quatre parties, deux schémas de lecture s’offrent à nous. Le premier, sous forme de lexique, sera le plus difficile à apprécier pour les néophytes, mais aura une importance cruciale dans la crédibilité du monde qui s’écrit devant vous. Le second schéma est plus personnel, où Jonathan réalisera une véritable enquête construite sur différents points. Sur cette dernière, nous reconnaîtrons la rigueur d’un professeur, utilisant références et recherches pour appuyer ses propos, tout en décortiquant un maximum la conception d’un tel mastodonte. En comprenant cela, la logique de “Partie” perd tout son sens, car pouvant être lue en commençant le récit où bon nous semble. Ainsi, nous avons largement apprécié la lecture à partir de la partie 2, beaucoup plus axée sur l’impact de Dragon Age pour BioWare tout en ayant des explications sur les références culturelles du jeu ou encore ses doublages.
Ainsi, ses quatre parties se trouvent condensées dans un magnifique ouvrage de 224 pages et écrites d’une main de maître. Usant de son point de vue de fans pour venir nous délivrer un maximum d’informations sur son univers. Détails croustillants, noms d’auteurs ou de développeurs importants, évolution de leur statut ou encore influence des moteurs de rendus sur la production des jeux, tout y passe. Même la petite anecdote concernant le choix du nom Dragon Age venant d’une proposition donnée par un générateur de nom aléatoire ayant proposé Age of the Dragons. Ou encore celle du nom de Thedas, venant de la contraction de « The Dragon Age Settings ». L’ensemble de ces petites informations sera davantage utilisé dans les parties d’analytiques que celle qui traite réellement des jeux, utilisant et usant de citations tirées des récits d’objets ou alors de PNJ rencontrés par les joueurs.
Lors des passages expliquant la trame des jeux, nous ne pouvons pas précisément donner notre avis, tant notre connaissance des enjeux et des personnages importants de Thedas nous est inconnue. Toutefois, pour un initié ou un fan de la première heure, ces passages seront une véritable mine d’or d’informations, voire un instant de nostalgie. Jonathan offre énormément de détails sur les événements importants ou encore les personnages ayant côtoyé le joueur. Nous ressentons, à chacune des lignes, sa passion pour la création de BioWare. À tel point que, comme pour Origin, nous imaginions Duncan nous contant ses histoires. Pour autant, avec autant d’enthousiasme et de détails, un novice pourrait éprouver une sensation de vertige similaire à une première fois sur du Tolkien, avec des noms de villes ou de cités difficiles à retenir, ou encore des personnages importants à mémoriser.
Tout comme il est le diamant brut de BioWare, l’esthétique voulue par Third Éditions pour cet ouvrage l’est tout autant. Disponibles en deux versions, First Print et original, nous avons eu l’opportunité de mettre les mains sur une version originale du plus sobre effet comparée à d’autres productions comme Assassin’s Creed ou encore Doom. Un aspect plus “classique” qui n’est pas des plus déplaisants, car arborant une magnifique illustration de Anato Finnstark, ayant déjà réalisé des illustrations pour le jeu de cartes Magic the Gathering et nous rappelant nos parties de Donjon & Dragon. De plus, le choix de la palette de couleurs assez ternes, n’est pas sans rappeler le premier Dragon Age, portant en lui un choix artistique contraint par ses techniques. Pour sa version First Print, cela sera tout l’inverse. Illustré des couleurs pétantes de Guy Pascal Vallez, celui-ci touchera alors un peu plus les amateurs d’un Inquisition ou d’un Veilguard. Marquant à coup sûr votre bibliothèque d’une empreinte bien spéciale. Que cela soit pour l’original ou le First Print, Third Éditions reste fidèle à eux-mêmes concernant la qualité d’impression avec un système en dos carré, l’un des plus résistants, et d’une couverture cartonnée. Malheureusement, et en comparaison avec d’autres ouvrages, celui-ci sera légèrement en deçà au niveau du détail, avec peu d’images ou d’icônes tirées de la licence. Même si, en totale honnêteté, ce genre de chose n’est que purement esthétique et ne sert simplement qu’à faire plaisir aux fans.
Verdict : Fan de Thedas
Au-delà de son aura mystique, la saga Dragon Age : le diamant brut de BioWare aura réussi à nous intriguer malgré un début assez difficile. Destiné avant tout aux fans, l’ouvrage arrivera finalement à attirer la curiosité d’un néophyte en lui donnant envie de se plonger dans le mystérieux monde de Dragon Age. Surtout lorsque le premier volet se trouve en dessous des 20€ et tourne facilement sur n’importe quelle machine actuelle. Se lisant assez rapidement pour les parties axées sur l’analyse, le livre est assez simple à aborder lorsque l’on comprend la logique de l’auteur. Pour le reste, on se retrouve avec énormément d’informations et de détails qui raviront les aventuriers de la première, seconde ou troisième heure. Alors que Dragon Age Veilguard sort dans peu de temps / est déjà sorti, il semble être un indispensable pour celles et ceux souhaitant se replonger dans son univers sans pour autant y refaire ses aventures. Un résumé complet condensé en 224 pages, et qui prônera fièrement dans vos bibliothèques, attendant patiemment votre retour.
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