S’il y a bien quelque chose que j’aime avec le jeu vidéo, c’est sa propension à nous faire voyager sans nous faire bouger de notre fauteuil. À nous propulser dans des univers oniriques, merveilleux et fabuleux. Des mondes que, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais pu imaginer. Mais si j’aime aussi le jeu vidéo, c’est parce qu’il peut aussi nous mettre face à des ambiances capables de nous glacer le sang. J’ai toujours trouvé cela très fascinant, la façon dont des amas de pixels pouvaient nous mettre en effroi en quelques secondes. Après tout, si l’on fait appel à nos facultés rationnelles, il n’est pas très compliqué de se rendre compte qu’il n’y a absolument rien à craindre. Aucun risque que ce que l’on voit à l’écran sorte du téléviseur et prenne vie, à la façon de Sadako dans The Ring.
Et pourtant, j’avais beau me dire ça il y a plus de 10 ans, tout comme je peux me le répéter aujourd’hui, rien n’y fait : Je suis tout bonnement incapable de terminer un jeu estampillé Silent Hill (Tout du moins, parmi ceux auxquels je me suis essayé). Pourtant, nombreuses ont été les fois ou j’ai tenté de pénétrer dans cette ville aux multiples visages. Mais rien n’y fait, il y a toujours un moment ou je finis par définitivement lâcher la manette. Un jour, j’y arriverai, je le sais. Mais en attendant ce jour saint, je me suis plongé dans la lecture de l’ouvrage Bienvenue à Silent Hill : Voyage au cœur de l’enfer. Un manuscrit tout à fait intéressant, d’autant plus dans mon cas.
- Titre – Bienvenue à Silent Hill : Voyage au coeur de l’enfer
- Éditeur – Third Éditions
- Auteurs – Damien Mecheri et Bruno Provezza
- Nombre de pages – 295
- Prix – 24,90€
- Disponible à la vente sur le site de l’éditeur
Car s’il est bien des choses sur lesquelles je peux mettre des, mots, impossible de définir exactement ce qui me dérange quand au bout de deux heures, Silent Hill 2 me force à aller prendre l’air et à le ranger bien au fond de ma bibliothèque, afin d’être sûr que mon regard ne croisera pas le sien avant un moment. Avec ce livre, j’ai pu, en partie, mieux comprendre ce qui me tétanisait dans cet univers. À travers les mots de l’auteur, j’ai tout de suite perçu tout ce qui me dérangeait, tout ce qui me mettait mal à l’aise dans les différents opus de la licence auxquels j’ai joué. Et ce sont autant d’éléments qui me fascinent.
J’ai apprécié la façon dont l’ouvrage est découpé, puisqu’il s’ouvre sur un court chapitre évoquant l’horreur, de façon plus globale pour enfin en revenir au sujet principal. Après tout, elle est la carte maitresse qui déclenche cette sensation d’incofort. Par la suite, découvrir le processus créatif et quelques anecdotes de développement des titres de la licence Silent Hill m’ont mieux permis de cerner la chose. J’avais bien noté une certaine perte de vitesse depuis l’époque de la PlayStation 2, qui a mené la licence dans les mains du grand Hideo Kojima, pour enfin devenir un projet avorté, tué dans l’œuf, alors qu’il se profilait comme l’un des reboot les plus excitants du monde vidéoludique.
Silent Hill n’est pas une saga comme on en fait communément dans le jeu vidéo. Aussi, la partie dédiée à l’analyse et au décryptage prend ici tout son sens. Elle est, en effet, imprégnée de thèmes récurrents qui lui ont donné l’aura malsaine qu’on lui connaît aujourd’hui. Et plus l’auteur avance ses propos, plus l’on découvre les choses sous un nouvel angle. Du moins, pour ma part, puisque comme je l’ai dit, j’ai beau être fasciné par l’univers de la licence de Konami, je n’ai jamais pu aller jusqu’au bout d’un jeu Silent Hill. Je n’irai pas jusqu’à dire que cet ouvrage m’aura aidé à exorciser mes peurs, loin de là. Mais il est toujours intéressant de mettre le doigt là où ça fait mal.
Cependant, j’ai quand même regardé les films lors de leurs sorties respectives. Que l’on aime ou pas, il m’est apparu une chose en les visionnant : Ils parvenaient, malgré toutes les critiques que l’on pouvait leur faire, à retranscrire d’une certaine façon l’atmosphère si spécifique des jeux qui m’avait touché. Evidemment, ils ne sont pas laissés de côté et en tant qu’œuvres prenant place dans la mythologie de la ville la plus effrayante qui soit, ils sont abordés avec soin. La préface de l’ouvrage est d’ailleurs signée de Roger Avary, qui n’est autre que le scénariste du film Silent Hill.
Finalement, on pourrait croire que, de prime abord, cet ouvrage s’adresse avant tout aux fans qui connaissent la série sur le bout des doigts et qui souhaitent aller encore plus loin dans leur réflexion concernant la licence. Pourtant, je suis la preuve que ce livre est à mettre également dans les mains de ceux qui n’ont jamais eu le courage de terminer un seul opus. Parce qu’il permet au moins de mieux cerner nos craintes, nos peurs, nos angoisses (liées au jeu). Mais aussi, parce que si l’on s’intéresse un tant soit peu à cette grande saga du jeu vidéo, il ne peut qu’être intéressant de découvrir tout ce qui se cache derrière, quels en sont les messages cachés, comment les développeurs et directeurs créatifs en sont venus à nous proposer de telles horreurs. Un ouvrage tout aussi fascinant que la série qu’il analyse et décrypte avec brio.
Nous remercions Third Éditions de nous avoir fait parvenir un exemplaire de l’ouvrage dont il est ici question
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