Une semaine après l’envoi d’un mail aux équipes des studios Stadia par son numéro 1 Phil Harrison, louant les grands progrès et les belles perspectives offertes aux studios dédiés au développement de jeux destinés exclusivement à ce service de streaming vidéoludique, la décision de fermer ces mêmes studios a sonné comme un coup de tonnerre, mêlant circonspection et incompréhension pour les équipes concernées. Le rachat de Bethesda par Microsoft a été un facteur déterminant quant à la fermeture de ces studios.
Des licenciements massifs sont venus bouleverser Google Stadia quelques jours après l’annonce de la fermeture de ses studios dédiés, une décision terrible pour la grande quantité de développeurs qui ont bien souvent quitté leurs emplois précédents pour venir signer chez Google.
« Stadia Games & Entertainment a fait de grands progrès en constituant une équipe diversifiée et talentueuse, ainsi qu’en établissant une liste solide de jeux prévus pour être exclusifs à Stadia. »
Cinq jours après cette déclaration de Phil Harrison à ses équipes, il semble que l’ambiance soit tout autre. En effet, Harrison a déclaré que Jade Raymond, numéro 2 de Stadia, venait de quitter l’entreprise (de même que nombre d’autres cadres importants), et que Google n’investirait pas davantage pour apporter du contenu exclusif à la plateforme.
Cette nouvelle, les développeurs l’ont apprise en même temps que le grand public, via le site spécialisé « Kotaku ». Peu de temps après la parution de l’article stipulant l’arrêt de financement de Google, et donc, la fermeture des studios, un mail a été envoyé aux développeurs leur indiquant qu’ils seraient remerciés ou reclassés, et qu’une conférence téléphonique serait tenue par Phil Harrison pour leur en expliquer les raisons. La faute est officiellement laissée à la pandémie de Covid-19, ainsi qu’au coût toujours plus élevé demandé par le développement de jeux AAA, qui nécessitent, de plus, plusieurs années de travail. Pourtant, ce dernier facteur n’est pas une nouveauté, et est même connu du grand public. Beaucoup se sont étonnés que cet argument soit invoqué. Cette décision de fermeture précipitée rappelle le capharnaüm qu’a été le lancement de Google Stadia, qui omettait plusieurs fonctionnalités promises lors de son annonce, comme si sa mise sur le marché avait été précipitée.
Trois jours après le mail reçu par les développeurs confirmant la fermeture des studios Stadia, Phil Harrison a à nouveau proposé une conférence téléphonique, ainsi qu’un Q&A. Questionné sur ce qui avait bien pu changer en quelques jours, entre le mail plein d’entrain et la fermeture des studios, Harrison a avoué qu’il avait menti. Il a dévoilé que rien n’avait changé, qu’il savait que la situation n’était pas au beau fixe, et allait certainement devenir fatale pour les studios, sans expliquer pourquoi il avait ainsi encensé ses salariés. Harrison évoque cependant le fait qu’un autre élément a été déclencheur de la fermeture, à savoir le rachat de Bethesda par Microsoft, et la frénésie de ce concurrent qui a refroidi Google quant au développement de jeux exclusifs à Stadia. Il a aussi souligné qu’Alphabet (la maison mère de Google), préférait finalement rester prudente vis-à-vis de son concurrent Microsoft.
Google a publiquement affirmé vouloir trouver d’autres postes à ses 150 salariés fraîchement recrutés, mais s’agissant de développeurs et de techniciens aux compétences très spécifiques, cette tâche s’annonce complexe, voire impossible à mener. Pour ceux qui ne seront pas licenciés, il y a fort à parier qu’ils seront poussés vers la sortie, après que des propositions d’emplois ne correspondant pas à leurs compétences leur soient faites.
Au-delà de cette fermeture regrettable mettant quelques 150 personnes au chômage, une question réside. Si Stadia venait à cesser définitivement ses services, qu’adviendrait-il des jeux achetés par les utilisateurs de la plateforme ? Les conserveraient-ils, ou est-ce que leur accès disparaîtrait avec Stadia ? La question reste entière, bien que le service soit toujours d’actualité, et qu’aucun arrêt de cette plateforme de streaming vidéoludique n’ait été évoqué à ce jour.
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