L’année dernière, Ubisoft promettait des nouvelles sur son jeu de pirates Skull & Bones courant 2021. Pour le moment, rien à l’horizon et c’est le site Kotaku qui sort le titre de l’ombre via quelques détails sur son développement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la bateau a du mal à sortir du port.
Kotaku vient de sortir un article sur Skull & Bones, après avoir interrogé plusieurs développeurs afin de savoir où ça en est. Il faut dire que depuis son annonce en 2017, Ubisoft ne le montre guère, faute à plusieurs reboots et soucis de développement. Kotaku a nommé son papier « En premier, c’était une extension d’Assassin’s Creed, maintenant c’est le cauchemar de 8 ans d’Ubisoft », ce qui donne le ton.
Voici, à priori, toutes les étapes de la création du jeu :
- Skull & Bones a débuté en 2013 en tant qu’extension multijoueur d’Assassin’s Creed IV: Black Flag. Le projet a vite évolué en un MMO-like au nom de code Black Flag Infinite, avant de devenir Skull & Bones.
- Annonce à l’E3 2017, avec une démo et des paroles confirmant uniquement des batailles navales en multijoueur.
- Pourtant, en réalité, le jeu « existait à peine » selon certains développeurs. Il y en a un qui a dit « Il y a encore beaucoup de choses qui n’ont pas de sens. Juste le peaufiner serait une perte de temps à ce stade. ».
- Dates de sorties annoncées depuis le dévoilement : fin 2018, 2019, après mars 2020, avant mars 2022 et désormais, on nous promet le soft avant mars 2023. L’un des développeurs a précisé que « Personne ne croyait en une sortie pour février 2022 mais vous avez toujours de l’espoir ».
- Malgré ce qui a été déclaré par Ubisoft, plus de 20 personnes anonymes confirment que Skull & Bones n’a jamais eu de vision créative claire, au point que le game design n’a pas encore été pleinement décidé, même si ça devrait être un jeu à service.
- Selon 3 sources, le budget de Skull & Bones a déjà dépassé 120 millions de dollars. Cela va encore monter, puisque des centaines de développeurs d’autres studios travaillent désormais sur le jeu afin d’éviter d’autres reports.
- « Personne n’a voulu admettre que les responsables ont foiré. » et « Si Skull & Bones était chez la compétition, il aurait été tué 10 fois déjà. » sont d’autres propos relayés par Kotaku.
- Pourquoi aucune annulation, alors ? Eh bien il semblerait qu’Ubisoft ait un contrat avec Singapour – le jeu est développé par Ubisoft Singapour – afin que le projet soit bien terminé, l’état demandant un certain nombre de développeurs embauchés ainsi que le lancement d’une licence inédite afin de fournir de l’aide financière adéquate.
- Un autre développeur compare l’avancement de Skull & Bones à celui d’Anthem. L’équipe veut éviter que son jeu subisse le même sort mais elle est également désespérée d’enfin le sortir afin de passer à autre chose.
- Kotaku a eu une réponse de la part de l’un des représentants de la firme, confirmant que le jeu a dépassé le stade de l’alpha mais que le reste n’est que « spéculation infondée visant à démoraliser les développeurs ».
- Skull & Bones est passé par plusieurs idées, qui ont chacune demandé beaucoup de temps pour les concepts et designs : jeu dans les Caraïbes, Océan indien, version inspirée par Sid Meier’s Pirates! dans un monde fantastique nommé Hyperborea, une autre avec une gigantesque base flottante au nom de Libertalia…
- Suite à l’E3 2018, l’idée d’un « simple » jeu multijoueur à été mise de côté, afin de s’inspirer davantage de jeux de survie à la Rust et Ark: Survival Evolved, tout en incorporant des éléments rogue-like. Selon des développeurs, cela a de nouveau changé en 2020 et il n’y a toujours pas de « ligne d’arrivée ».
- Enfin, de nombreux soucis internes ont été reportés : responsables qui ont eu peur de prendre des décisions difficiles, mauvaises solutions, le manque d’expérience d’Ubisoft Singapour sur une création originale ambitieuse, mésententes entre développeurs de diverses cultures, etc. Le jeu en est à son 3ème directeur créatif, ce qui a résulté a beaucoup de modifications et de problèmes qui vont avec.
- Par exemple, l’un d’eux était de savoir si on dirigerait uniquement un bateau ou si les joueurs pourraient contrôler un pirate sur la terre ferme alors que les outils développés à la base n’étaient pas fait pour la dernière option. Rien que cela a fait perdre entre 6 et 12 mois de développement.
- Contrairement à d’autres studios d’Ubisoft, le crunch n’est pas de la partie avec Skull & Bones. Cependant, beaucoup de développeurs sont partis au fil du temps à cause du très lent avancement du jeu, surtout que plusieurs travaux sont devenus inutiles faute aux nombreux reboots, entre autres (management toxique, paye moins bonne qu’ailleurs et on en passe).
Cela fait beaucoup à digérer, on ne va pas le nier. Naturellement, tout cela reste à prendre avec des pincettes mais au vu de la situation actuelle de Skull & Bones, annoncé depuis 4 ans et pouvant sortir qu’en 2023, on aurait tendance à croire ce qu’a écrit Kotaku.
Gageons que l’on reverra bientôt Skull & Bones en bonne et due forme.
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