Il est en quelques sortes l’un des pères fondateurs du Survival Horror tel que nous le connaissons aujourd’hui. Réalisateur emblématique et visionnaire du premier Silent Hill qui a su intégrer une atmosphère lourde, un scénario étoffé et insuffler une véritable richesse au background des situations et des personnages, Toyama est aussi l’homme derrière la saga Forbidden Siren ou encore Gravity Rush. Des jeux qui ont chacun marqué leur époque et leur genre, et un CV qui donne envie d’en savoir davantage quant au futur projet du réalisateur.
Fondé par Keiichiro Toyama, Bokeh Game Studio a pour vocation de façonner les idées et concepts maladifs de son géniteur, et planche actuellement sur un nouveau projet, avec évidemment une orientation horrifique. Toyama divulgue les premières informations concernant ce projet dans une vidéo très intéressante, d’un peu plus de 9 minutes, qui laisse à voir un homme parlant avec passion, avec du recul sur son œuvre et sur lui-même. Après 20 années de bons et loyaux services auprès du mastodonte Sony, Toyama a décidé de monter son propre studio, pour lequel il portera les casquette de PDG et de directeur créatif. Le studio a été fondé pour que les jeux ne correspondent qu’à son propre cahier des charges, et pour avoir un contrôle total de ses productions. Toyama évoque que sa vision du jeu-vidéo diffère de celle d’une grande maison, qui cherche davantage à plaire au plus grand nombre. Lui, préfère cibler son public, et lui dédier une expérience qui ne sera faite d’aucun compromis.
Pour l’instant, plusieurs directions sont envisagées quant à l’orientation propre de son prochain jeu. L’orientation actuellement privilégiée sera bien plus sombre que Gravity Rush et sa suite. Il s’agirait dès lors de revenir aux racines de sa créativité vidéoludique, lorsqu’il s’attelait à réaliser l’éminent Silent Hill premier du nom. Malgré cela, Toyama ne souhaite pas que son jeu baigne profondément dans l’horreur, mais cherche aussi l’exaltation de la part du joueur. Peut-être un parti-pris qui combine des séquences emplies de poésies et d’autres purement horrifiques à l’instar de The Medium, testé récemment dans nos colonnes ?
Toyama se porte plutôt sur une horreur insidieuse, qui s’immisce dans les foyers : celle du quotidien. Plutôt que des jumpscares artificiels, il préfère se reposer sur une horreur évocatrice. Celle qui donne à réfléchir sur notre position, notre rapport au monde. Il souhaiterait faire de ces sujets la thématique de son nouveau projet.
Il faudrait s’attendre à une bascule du quotidien vers l’irrationnel, le fantastique, tel le traitement souvent apporté à l’écriture des comics. De ces récits où des gens normaux sont confrontés à des choses qui les dépassent, au surnaturel; de sorte de les amener au bord du précipice émotionnel, tout en leur imposant de faire face aux évènements, quelle qu’en soit leur véhémence. Comme d’habitude avec Toyama, un soin particulier sera apporté à la contextualisation, à la psychologie des personnages et à l’environnement, qui à lui seul raconte une histoire. D’ailleurs, c’est l’environnement qui a été sa première source d’inspiration ici, et c’est ce sur quoi le directeur créatif a commencé à travailler. Et pour ce faire, si vous vivez au Japon et sortez vous balader à Tokyo, vous pourrez peut-être apercevoir Toyama, appareil photo à la main, parcourir les rues de la capitale nippone, en quête d’éléments à apporter à sa nouvelle production, confirmant qu’une œuvre est avant tout un voyage introspectif, avant d’être parachevé par une équipe et d’être joué par le public.
Toyama souhaite faire de son jeu une expérience qui baigne dans un milieu urbain, mêlant exotisme des grandes villes asiatiques et modernité connue de tous, pour en extraire ce sentiment d’évolution ainsi que l’énergie de ces populations locales et y immerger le joueur. Nous attendrons patiemment d’avoir des nouvelles de ce titre qui saura faire saliver les fans de Survival Horror, d’autant quand celui-ci s’avère être conçu par un amoureux du genre, et un précurseur de talent.
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