Nous vous en parlions dans notre article dédié à Third Editions, il nous a été donné, en plus de nous attaquer à certains des ouvrages proposés par l’éditeur, d’interviewer Mehdi El Kanafi, cofondateur de la maison d’édition dédiée aux jeux vidéo. Une interview que l’on vous propose de retrouver ci-dessous.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs, et nous présenter l’équipe de Third Editions ?
Bonjour, je m’appelle Mehdi El Kanafi et je suis cofondateur de Third Editions. Cette maison d’édition, c’est au départ un binôme constitué de Nicolas Courcier et moi-même. Nous sommes amis depuis plus de vingt ans et nous travaillons dans le jeu vidéo depuis plus de dix ans. Nous avons un peu écrit dans la presse, mais depuis 2010 nous sommes dans l’édition.
Depuis peu, Third c’est aussi Thomas Bouissaguet, alias Carta, qui s’occupe de la branche internationale de notre société. Ça, c’est pour la core team. Third c’est avant tout ses auteurs, mais là, il me faudrait plus de quelques lignes pour vous en parler.
Comment vous est venue l’idée de créer Third Editions ?
En 2010, après avoir rêvé de lancer notre magazine (ce que nous avons fait de manière régionale pendant un an), nous avons décidé de réaliser des livres sur les jeux vidéo. On avait envie de pousser à l’extrême les dossiers que nous aimions lire dans les mag comme Gameplay RPG ou Background. Néanmoins, trente ou quarante pages, ce n’était pas assez. On voulait s’attarder plus longuement sur un jeu ou une saga : sa genèse, son univers, mais aussi son gameplay. Nous voulions toute la place possible pour décrypter les grandes séries.
Comme notre magazine et notre site avant ça, nous avons nommé notre première maison d’édition : Console Syndrome. Après quoi, notre société a été rachetée par Pix’n Love, maison d’édition pour laquelle nous avons tenu les postes de directeurs éditoriaux (Nico et moi) pendant plus de trois ans. Puis, nous avons eu envie de re-bosser seulement tous les deux et avons ainsi créé Third – car c’est notre troisième société d’édition.
De nos jours, de plus en plus d’ouvrages sur les jeux vidéo et la culture vidéoludique arrivent sur le marché. Qu’est-ce qui, selon toi, vous démarque de tout ce qu’on peut trouver ? N’est-ce pas difficile de s’imposer quand d’autres acteurs sont présents depuis un certain temps et ont gagné la confiance des joueurs ?
Ce qui nous démarque, c’est que nous traitons dans un ouvrage de l’ensemble d’une oeuvre ou d’une série. On ne revient pas seulement sur l’histoire du développement et les anecdotes, on ne fait pas qu’un listing de tous les titres d’un éditeur ou d’une machine. On essaye d’aller plus loin. Dans un livre, le scénario est revu et analysé ; le gameplay est décortiqué, les inspirations sont décryptées. On abordons le medium jeu vidéo de façon transversale.
C’est toujours difficile de se faire une place, mais nous sommes présents sur le marché depuis ses débuts (c’est en 2006 que nous avons eu l’envie de faire de l’édition). Pix’n Love possède plus d’ancienneté que nous, néanmoins, nous ne faisons pas les mêmes ouvrages. Nous traitons d’un sujet similaire, mais à travers deux lignes éditoriales radicalement différentes.
Comment choisissez-vous les licences ou jeux abordés dans vos ouvrages et comment choisissez-vous les auteurs pour les ouvrages en question ?
On choisit les sujets en fonction de nos gouts et ceux des lecteurs. De plus, nous essayons au maximum de coller à l’actualité. Même si ce n’est pas un prérequis, il faut avouer qu’il a toujours une effervescence à la sortie d’un jeu. Les gens ont envie de se renseigner, d’en apprendre plus sur la saga du moment.
Pour le choix de la plume, on contacte directement les auteurs (qui sont pour la plupart des journalistes JV), car on les connait bien et on sait quelles sont leurs séries fétiches. On bosse avec toutes les rédactions, spécialisées et généralistes. Néanmoins, on a une vraie fierté à lancer un blogueur talentueux ou un passionné qui nous a soumis un manuscrit. C’est un vrai pari pour nous de faire ça.
Y a t-il un ouvrage que tu as préféré écrire ou sur lequel tu as préféré travailler en particulier ? (Si oui, peux-tu nous expliquer pourquoi ?)
Personnellement, j’ai adoré rédiger celui sur FFVII, car c’est le jeu de ma vie. J’ai un super souvenir de la rédaction du livre MGS, où avec Nico nous nous sommes arrachés les cheveux sur le scénario (sur des petits bouts de papier, on recomposait physiquement la timeline des jeux). Notre premier livre sur Assassin’s Creed a aussi été une super aventure : nous étions les premiers en France (et peut-être dans le monde) à terminer l’épisode Brotherhood. On a terminé le jeu deux fois, en trois jours. On a dû écrire tout de suite sur cet épisode, avec très peu d’heures de sommeil. C’était une vraie aventure.
Ensuite, en tant qu’éditeur, c’est les bouclages rocambolesques qui me marquent. Ceux des ouvrages sur Skyrim, Persona et Mass Effect ont été particulièrement sportifs. Et le travail avec les auteurs a été passionnant sur ces livres, en plus d’être éprouvant.
Votre collection est principalement composée d’ouvrages abordant des grandes séries ou des jeux en particulier. Est-ce que des ouvrages consacrés à des consoles ou des constructeurs verront le jour par la suite ? Comptez-vous élargir votre offre, comme vous l’avez fait avec l’ouvrage Dragon Ball et vous orienter vers ce qui touche aux mangas, à la japanimation etc ?
Oui, on aimerait bien traiter des consoles et des constructeurs, mais nous aimerions le faire différemment qu’avec une bible. Pour ce qui est de notre label FORCE, on va publier en juillet (pour la sortie de Spiderman Homecoming) un ouvrage sur les coulisses du MCU. Et pour répondre à ta question, nous allons en effet traiter prochainement de japanimation.
Enfin, as-tu quelques mots pour nos lecteurs ?
Sans faire du prosélytisme, je conseillerais bien à vos lecteurs des super ouvrages signés Third ! Plus sérieusement, s’ils n’ont jamais eu l’occasion de se plonger dans un livre sur le JV (de chez nous, ou de chez nos confrères), je les encourage à essayer au moins une fois. Les jeux qui nous passionnent recèlent une richesse qu’il est parfois difficile de discerner après une seule partie.
La rédaction de JVFrance tient à remercier Mehdi El Kanafi pour sa disponibilité et sa sympathie.
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