Depuis des décennies, un bon nombre de jeux se sont vus sortir sur différentes machines suite à leurs sorties initiales, soit avec peu voire aucune différence, soit avec de nombreux changements. Vous l’aurez compris, on parle des remakes, remasters et portages. Si pour certains les définitions sont simples, pour d’autres, il se peut que les frontières soient minces, surtout que certains développeurs utilisent tel ou tel terme de manière aléatoire, portant à confusion. Rassurez-vous, nous sommes là pour vous guider de la meilleure manière possible.
Remake
C’est sans doute le terme qui rassure le plus les joueurs lorsqu’un jeu ressort avec un nouvel aspect. S’il y a plusieurs types de remakes, la plupart du temps, cela consiste à prendre un ancien jeu, garder le gameplay de base tout en le peaufinant un peu si possible et, surtout, améliorer le rendu graphique et sonore. Ainsi, bon nombre de remakes sont « simplement » de plus belles versions de jeux, s’adaptant à leurs époques afin de ravir les nostalgiques qui veulent rejouer à leurs jeux favoris dans de meilleures conditions visuelles et sonores tout en attirant le regard des nouveaux qui ne peuvent/veulent jouer sur d’anciennes consoles.
L’un des cas les plus connus est Resident Evil premier du nom qui a eu droit à un remake de haute volée sur GameCube. Bien que cela reste exactement le même jeu, à quelques différences près puisqu’il bénéficie tout de même de plusieurs nouveautés, la qualité des graphismes a fait un sacré bon, le jeu étant tout de même d’abord sorti sur des machines telle que la première PlayStation. Même aujourd’hui, la version GameCube de Resident Evil garde un certain charme grâce à ses décors pré-calculés en avance sur leur temps. Jugez la différence par vous-même :
On va rester avec la licence de Capcom pour parler d’un autre type de remake, celui qui, en plus d’instaurer un nouveau rendu graphique, change également le gameplay. Même le scénario peut être modifié sans aller dans le reboot, qui est un cas bien différent. Par exemple, nous avons le Resident Evil 2 version 2019 sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, qui change radicalement des précédentes versions du jeu, tout comme s’apprête à le faire le nouveau Resident Evil 3 dans quelques semaines. Qu’est-ce qui change ? Pratiquement tout : nouveau moteur graphique ? Oui, avec le flamboyant RE Engine. Manière de jouer inédite aussi : on passe d’une vue en caméra fixe avec des contrôles volontairement lourds à la fameuse vue caméra à l’épaule instaurée par Resident Evil 4, ce qui change tout de même la donne niveau sensations et réactivité. De même pour les voix et les musiques, remises au goût du jour. Quid du scénario ? Eh bien par exemple, dans le prochain Resident Evil 3, le scénario sera davantage développé, apportant une nouvelle vision à cette œuvre datant de 1999, sans toutefois changer les fondements.
Certains remakes vont même tellement loin dans le changement que nous ne sommes parfois pas loin du reboot, certains développeurs utilisant alors le terme « réimagination ». C’est ce que prépare en ce moment Bluepoint Games sur PlayStation 5, le studio ayant constaté que le jeu qu’il refait de A à Z – on ne sait pas encore ce que c’est mais il y a de fortes chances, au vu des rumeurs, qu’il s’agisse d’un remake de Demon’s Souls sorti initialement sur PlayStation 3 – est grandement différent de la première version. Final Fantasy VII Remake, qui sort le 10 avril, est également un cas similaire : bien qu’il reprenne le scénario du jeu sorti initialement sur PlayStation premier du nom, il contiendra des scènes inédites, un rendu flambant neuf, une toute nouvelle manière de jouer, des musiques refaites, etc. Les développeurs ont même précisé qu’il y aura quelques changements de taille côté scénario, avec l’introduction de nouveaux boss au passage.
Voici d’autres exemples :
- Shadow of the Colossus sur PlayStation 4.
- Metal Gear Solid: The Twin Snakes sur GameCube.
- Conker: Live & Reloaded sur Xbox.
- Crash Bandicoot N. Sane Trilogy sur la majorité des machines du moment, qui contient pas un mais trois remakes.
Remaster
Le remaster est un cas un peu complexe car à mi-chemin entre le portage et le remake. En effet, lorsqu’on a affaire à un remaster, il ne faut pas s’attendre à un remake tout comme il ne faut pas non plus le considérer comme un « bête » portage. Prenons un exemple pour mieux expliquer la chose, à savoir Final Fantasy X/X-2 HD sorti sur de nombreuses machines depuis quelques années. Initialement, il était disponible uniquement sur PlayStation 2 et le remaster, en plus de sortir sur plusieurs consoles, apporte son petit lot de changements. Généralement il s’agit surtout de lisser les graphismes ou bien de les rendre plus fins tout en offrant un taux de 60 images par secondes
Le changement le plus notable, réside donc dans les graphismes. Attention, cela dit, ce n’est pas non plus digne d’un remake. Explications : Final Fantasy X/X-2 HD garde, à quelques détails près, les mêmes modèles et décors que la version PlayStation 2, seuls les personnages ont été un peu modifiés avec des traits plus fins. Ce qui change, surtout, ce sont les textures, remises au goût du jour afin de passer sur les écrans modernes. Ainsi, une grande majorité de remasters mettent un point d’honneur à modifier les textures afin de donner un petit coup de jeune aux jeux. N’oublions pas également le framerate, soit perfectionné avec du 30 images par seconde sans aucun accroc, soit carrément doublé avec 60 images par seconde. Les musiques aussi y passent, avec de nombreux réarrangements d’anciennes œuvres afin d’apporter un peu de fraîcheur, ce qui n’est pas toujours au goût de tout le monde toutefois. Les remasters peuvent également inclure un peu de contenu inédit, ça peut être l’ajout d’un donjon, des améliorations au gameplay de base, etc. Vous l’aurez compris, la frontière entre remaster et remake peut se montrer mince mais en général, le remake va plus loin dans le changement. De toute façon, de nos jours, les éditeurs précisent souvent que tel ou tel jeu est davantage remasterisé qu’autre chose via un titre incluant « Remastered », « HD edition », etc.
Quelques exemples plus ou moins récents et un aperçu en vidéo :
- Assassin’s Creed III Remastered
- Dark Souls Remastered
- DmC: Definitive Edition
- Darksiders: Warmastered (THQ Nordic aime bien les jeux de mots avec ses remasters)
Portage
Enfin, on arrive au portage, exercice bien plus « simple » que le remaster ou le remake mais qui peut parfois montrer quelques subtilités. Il s’agit la plupart du temps de sortir un jeu sur une nouvelle machine, avec tout de même une mise à jour basique au niveau des fonctions (sauvegardes, contrôles…) et/ou de la résolution afin que le résultat soit un minimum travaillé sur les écrans du moment si ça ressort sur une console plus puissante.
On parle davantage de portages lorsque des jeux ressortent sur de nouvelles machines, comme par exemple The Witcher 3: Wild Hunt sur Nintendo Switch qui est, logiquement, moins beau que sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, tout en restant impressionnant pour le support. Le contenu reste en majorité strictement identique contrairement aux remasters et remakes, ce qui est également un bon indicateur. Ainsi, en dehors de la résolution et de petits aspects plus ou moins mineurs, vous ne verrez pas réellement de nouveautés dans un portage… du moins dans la majorité des cas récents.
En effet, par le passé, certains portages pouvaient être considérés comme de toutes nouvelles versions de tel ou tel jeu, surtout quand un titre de console de salon ressortait sur une console portable. Après tout, la différence de puissance entre une Nintendo 64 et une Game Boy, entre autres, était plus que notable. Ainsi, un nombre incalculable de jeux 3D devenaient des jeux 2D en passant par la case Game Boy (Advance). Bien que cela reste techniquement des portages, la différence est si grande que l’on peut comprendre que certains parlent de remake, voire de « demake », l’inverse de remake, d’où une certaine confusion par moments. La « faiblesse » de certains supports invite les développeurs à trouver d’autres idées afin que les portages se montrent attirants voire complémentaires avec les « véritables » versions.
Quelques exemples et un aperçu en vidéo :
- Rayman 2, qui est un exemple typique tant Ubisoft l’a porté sur bon nombre de consoles et ce bien des années après sa sortie (PlayStation 2, DS, 3DS…). La version PlayStation 2 peut être considérée comme un remaster voire un remake, les graphismes étant retravaillés et d’autres aspects changés.
- Resident Evil 4, qui sort encore sur de nouvelles machines aujourd’hui.
- Mario Kart 8 Deluxe, quasiment identique à la version Wii U, si l’on oublie un mode de jeu et quelques personnages/karts ajoutés.
- Les jeux Street Fighter, notamment le second opus et ses multiples versions. Il est ressorti récemment sur Nintendo Switch, avec quelques bonus.
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